Pierre-José Billotte (EuroCloud France) : « le cloud est un formidable levier de croissance »

Pierre-José Billotte est président d’EuroCloud France et associé dans un cabinet de sécurité dédié au cloud computing, il participe à l’organisation de la deuxième édition de la Cloud Week qui se tiendra à Paris du 4 au 8 juillet prochain. Il est également l’initiateur du projet de présenter un « candidat numérique » à l’élection présidentielle de 2017.

Pierre-José Billotte © EuroCloud

Pierre-José Billotte © EuroCloud

Vous organisez cette année la seconde édition de la Cloud Week, quel est le but d’un tel évènement ?

La Cloud Week est un évènement dédié au cloud computing qui vise à fédérer l’ensemble des acteurs qui travaillent de près ou de loin avec le cloud. L’an dernier, pour sa première édition, la Cloud Week avait réuni près de 4 000 personnes et pour cette année nous espérons augmenter l’audience de 20%. EuroCloud ne prétend pas être expert sur tous ces sujets, c’est pourquoi nous ouvrons la porte à tous ceux qui ont un message à faire passer, qu’ils soient privés, publics ou associatifs. Le slogan de cette année sera : « le cloud est mort, vive le cloud ». C’est une manière de dire que le cloud computing, qui est encore parfois considéré comme un buzzword, est en réalité une technologie pouvant faire office de véritable levier économique ; et qui a notamment permis l’émergence d’acteurs tels qu’Uber ou BlaBlacar.

Quel sera le fil rouge cette année ?

Le thème principal sera la question des usages et de la valorisation des données mais lors de la semaine, des sujets tels que le ROI, la cybercriminalité, le block Chain ou encore le bouleversement de business model existants seront abordés. Les entreprises ont bien conscience que le cloud computing offre un modèle efficace, disponible et opérable immédiatement et qui permet une flexibilité d’usage avec des coûts prévisibles. L’objectif de cet évènement est donc de faire parler les acteurs sur l’organisation et la mise en place du cloud dans leur organisation.

Vous êtes en lien avec de nombreux chefs d’entreprises, quelles sont leur attentes vis-à-vis des enjeux liés au numérique ?

On remarque deux tendances. Tout d’abord les grands groupes qui ont de gros moyens financiers et humains et les start-up qui par essence sont très agiles. Il y a des offreurs, des clients, de la qualité de service et des solutions sur le marché et cela fonctionne plutôt bien pour ces deux types d’entreprises qui font preuve de dynamisme dans l’utilisation du cloud computing. Viennent ensuite les TPE et les PME. Bien qu’elles représentent en grande partie le moteur de notre économie, on constate que cet écosystème n’utilise que très peu le cloud. Elles sont souvent bridées par leur réseau de partenaires, comme les revendeurs informatiques ou les acteurs locaux, qui eux n’ont pas basculé dans le cloud. Ils continuent à porter les messages traditionnels et ne proposent de solutions adaptées. Pour cela il faudrait un gouvernement en capacité d’intégrer pleinement la question du numérique dans sa politique.

D’où la volonté de présenter un « candidat numérique » aux prochaines élections présidentielles ?

Ce qui fait défaut à la France, c’est le fait que les élus ne s’intéressent pas au numérique. La culture du Président de la République a une grande influence sur la politique qui est menée, or dans l’histoire de la cinquième République on constate qu’aucun des Présidents n’a réellement eu à cœur de bâtir une politique fondée sur le numérique. Pourtant cette question est aujourd’hui centrale car on retrouve le digital dans tous les secteurs de l’économie et il pourrait être un formidable levier de croissance. Cette candidature s’inscrit dans une démarche structurée, portée par les acteurs du numérique. Nous profiterons de l’ouverture de la Cloud Week pour définir le programme et les modalités de cette candidature. Nous préférons parler de contenu avant de parler de casting.

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