Pierre Queinnec – L’Open Source : un secteur dynamique qui souffre d’un manque de visibilité

300 PME et ETI spécialisées dans le Logiciel Libre, plus de 30 000 salariés, 30% de croissance annuelle, tel est le panorama français de l’économie de l’Open Source en 2012.  Pierre Queinnec, Président de l’édition 2013 de l’Open Word Forum, décrypte ces chiffres et analyse les opportunités de carrière à venir.

Pierre Queinnec, Président de l’Open World Forum 2013

300 PME et ETI spécialisées dans le Logiciel Libre, plus de 30 000 salariés, 30% de croissance annuelle, tel est le panorama français de l’économie de l’Open Source en 2012.
Pierre Queinnec, Président de l’édition 2013 de l’Open Word Forum, décrypte ces chiffres et analyse les opportunités de carrière à venir. 

Des chiffres optimistes pour une industrie en plein essor
Le Logiciel Libre et l’Open Source est l’une des nouvelles industries incontournables des années à venir.

En effet, ces chiffres démontrent très clairement la vitalité de notre marché. Face au panorama économique actuel, la performance du secteur du Logiciel Libre est d’autant plus exceptionnelle.

L’utilisation de Logiciels Libres ou Open Source augmente chaque jour et est devenu un véritable vivier d’emplois. Avec une croissance à deux chiffres qui ne se dément pas depuis plusieurs années, le Logiciel Libre est devenu une industrie à part entière qu’il ne faut plus considérer comme une fonction support mais plutôt comme un fer de lance pour l’innovation et la création d’emplois.

Les services, principaux créateurs d’emplois
L’industrie du Logiciel Libre est l’un des rares secteurs à connaître le plein emploi. La demande est telle aujourd’hui qu’elle a la capacité de faire travailler toutes les sociétés et toutes les personnes compétentes dans le métier. Une demande qui provient principalement des services et de l’édition. Par ailleurs depuis quelques années l’adhésion des éditeurs de logiciels aux business modèles de l’Open Source est de plus en plus forte.

Technologiquement, les secteurs du Web innovant (les outils et produits autour d’HTML5 ou de JavaScript, de façon générale une grande partie des serveurs HTTP…), de la mobilité (Android, Tizen, FirefoxOS, Ubuntu Phone…), et du Cloud (OpenStack, CloudStack, SlapOS…), sont tous trois en très forte croissance et seront de plus en plus pourvoyeurs d’emplois à l’avenir.

Le recrutement dans l’Open Source : un manque de visibilité évident
Pour faire face à cette demande croissante, les pouvoirs publics n’ont d’autre choix que de mettre en place une vraie politique d’attractivité du secteur. La formation, et par extension le recrutement, sont définitivement le point faible de l’industrie du Logiciel Libre qui souffre d’un manque de visibilité évident auprès des étudiants qui se tournent naturellement vers des carrières plus connues (SSII, etc).

Les attraits professionnels du Logiciel Libre sont pourtant bien réels : des problématiques stimulantes intellectuellement, des conditions de travail sans commune mesure avec le reste de l’industrie du développement, des collègues souvent brillants, un salaire attractif (15 à 20% de plus en moyenne que dans le reste du secteur) et des opportunités de carrière en France et à l’étranger particulièrement alléchantes.

Si les perspectives professionnelles sont intéressantes, il faut en revanche créer de vrais cursus de formation pour attirer les étudiants. Aujourd’hui, l’auto-formation reste un bon moyen de se former aux métiers de l’Open Source. Les fondations Apache, Eclipse ou encore les réseaux sociaux de développement type GitHub ont rendu beaucoup plus accessible la contribution au Logiciel Libre. Ils démystifient ainsi complètement la participation à l’écosystème. Malgré tout, l’enjeu reste de migrer de cet historique d’auto-formation vers un modèle mettant en avant des cursus et des unités d’enseignement spécifiques au Logiciel Libre.