Plateforme de financement : au tour des associations françaises

La plateforme financière HelloAsso, née en 2010 de l’observation de coopératives auto-gérées en Argentine, entend proposer une offre innovante aux associations françaises. Avec un bilan s’élevant à 5 millions d’euros de transactions, son fondateur Ismaël Le Mouël revient sur les enjeux du numérique pour ces acteurs.

Ismaël Le Mouël, fondateur d'HelloAsso

Ismaël Le Mouël, fondateur d’HelloAsso

En quoi consistent vos services numériques ?

Nous nous adressons à la fois aux internautes et aux associations. Nous proposons à ces dernières une plateforme leur permettant de gérer l’ensemble de leurs transactions financières.
Ainsi, notre service offre la possibilité aux associations de gérer leurs dons, leurs cotisations et leurs évènements. Nous avons également une plateforme qui permet à l’internaute de soutenir les associations qu’il désire et en découvrir de nouvelles.
On peut comparer HelloAsso à un annuaire dans lequel les associations sont classées par thématique, par géolocalisation et par mots clés.
Un autre aspect de notre offre numérique, notre projet pour 2014 est de mettre en place un outil de gestion de la communication de l’association.

Quelles sont les « défis du numérique » pour les associations ?

Le numérique a modifié notre façon de communiquer et d’échanger, mais aussi nos loisirs. Nous avons la conviction que les associations n’ont pas encore réalisé cette révolution numérique notamment à cause de leur culture. En effet, ce n’est pas un aspect simple à prendre en compte pour elles d’un point de vu organisationnel; de plus une bonne partie des associations sont dirigées par des personnes appartenant à une génération peu habituée au numérique. Finalement, notre défi est de convaincre ces associations de se mettre au numérique afin de gagner du temps et de l’argent.
Actuellement, un peu plus de 2 300 associations nous font confiance et près de 5 millions d’euros ont été collectés grâce à cette culture numérique. Et le marché est grand : il y a plus d’un million d’associations en France.

Mais quel est votre business model ?

Il est assez spécifique : à l’inverse de l’ensemble des acteurs du financement, nous ne prenons pas de commission sur les transactions. Ainsi, 100% des montants sont reversés aux associations qu’il s’agisse de dons, d’adhésions ou d’évènements. Nous vivons grâce à un système de pourboires. Au moment de la transaction, nous proposons de laisser quelques euros à notre société. L’internaute a la liberté de financer, ou non, notre service.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, c’est avantageux pour nous – au départ, nous en étions même les premiers surpris… mais quand on demande le meilleur aux gens, ils le font. Au final, ce sont 95% des internautes qui nous laissent un pourboire et assurent ainsi nos revenus.

Photo : DR