[Post-Covid] Les cinq « nouvelles » priorités du DRH

Exacerbées par la pandémie, ces cinq problématiques sont amenées à évoluer encore, au point de peser bientôt sur la pérennité des entreprises. Si vous voulez prendre un coup d’avance, c’est maintenant qu’il faut vous y pencher pour transformer ces sujets incontournables en atouts de votre marque employeur.

Santé mentale mieux vaut prévenir

1. Santé mentale : mieux vaut prévenir

C’est le tout premier sujet que la pandémie a mis en lumière. Entre angoisse, stress et isolement, les salariés français ont fait monter le nombre de consultations chez le « psy »… Au point de mener au remboursement de ces consultations, effectif depuis ce mois d’avril 2022.

Mais le problème ne date pas de 2020 ! L’Organisation mondiale de la Santé estime que les maladies mentales se classent au troisième rang des maladies en termes de prévalence après les cancers et les maladies cardio-vasculaires. En France, environ 3 millions de personnes souffrent de troubles psychiques sévères. Et 34 % des Français interrogés en février 2021 pour l’enquête CoviPrev présentaient un état anxieux ou dépressif*.

Le numérique vient en renfort des dispositifs de soins. Le gouvernement a lancé en octobre dernier la stratégie d’accélération Santé numérique, dotée d’un budget de 650 millions d’euros. Le secteur a commencé à se structurer, avec notamment le collectif MentalTech, qui regroupe déjà 7 start-up : Qare, hypnoVR, Kwit, mindDay, PetitBamBou, ResilEyes Therapeutics et Tricky.

Holivia (www.holivia.fr) s’est positionnée sur l’accompagnement des collaborateurs en souffrance, mais aussi de manière préventive sur la gestion du stress, des émotions et sur les relations interpersonnelles. Comme pour la santé physique, la prévention est encore largement sous-cotée en France ! Voici également d’autres noms (cette liste ne fait que s’allonger) de start-up qui se sont emparées du sujet : MonMartin, MokaCare, Teale, MindDay… Toutes s’adressent directement aux employeurs.

Parentalité des solutions concrètes

2. Parentalité : des solutions concrètes

Vos collaborateurs, quand ils sont aussi parents (et notamment de jeunes parents) se souviendront sans doute longtemps du premier confinement et de la fermeture des crèches et écoles. Comme pour la santé mentale, on en a davantage parlé lors de cet épisode exceptionnel, mais l’exercice d’équilibriste consistant à jongler entre son métier et sa vie de famille ne date pas d’hier.

De grandes marques comme Babilou ont développé des offres adressées aux entreprises et les start-up se sont positionnées sur le sujet elles aussi. C’est le cas de www.maplaceencreche.com, qui annonce : « Nous trouvons une place en crèche pour votre enfant à moins de 10 minutes de votre domicile, partout en France, grâce au cofinancement de votre employeur. »

Les petits chaperons rouges, qui comptent 1 700 établissements en France (dont 420 crèches en propre) rappellent que « chaque année, plus de 800 000 enfants naissent et plus de 500 000 femmes conjuguent au quotidien grossesse et activité professionnelle. Aujourd’hui, prendre en compte la parentalité en entreprise est un enjeu essentiel et inévitable car c’est le premier événement qui crée des inégalités professionnelles. »

Et l’entreprise de citer Esther Duflo, Prix Nobel d’économie 2019 : « Même dans un pays progressiste(…) où il n’existe pratiquement pas de différence au départ entre les salaires des hommes et des femmes, l’arrivée d’un enfant crée à long terme un écart d’environ 20 %. Les femmes prennent du retard sur les hommes dans la progression de leur carrière et dans la probabilité de devenir manager juste après la naissance du premier enfant. » Le site indique que 50 % des parents n’auraient pas trouvé de place en crèche sans leur employeur.

Salariés aidants cessez de faire l’autruche

3. Salariés aidants : cessez de faire l’autruche

La courbe démographique est sans appel. Le vieillissement de notre population et l’allongement du temps de travail ont cette conséquence inévitable : l’explosion du nombre d’actifs qui se trouvent simultanément en situation de proches aidants. En France, plus d’un salarié sur dix aide déjà régulièrement un proche qu’il soit malade, en situation de handicap ou en perte d’autonomie. D’autres études avancent même le chiffre d’un salarié sur six, et l’on estime que ce ratio va grimper à 1 sur 4 dès 2030. Les aidants sont essentiellement des femmes ! Et l’âge moyen auquel nous sommes confronté(e)s à cette situation avance : 39 ans désormais, contre 60 il y a encore quelques années…

Ce problème est généralement passé sous silence par les salariés eux-mêmes, qui se débrouillent comme ils le peuvent et finissent généralement par poser des arrêts-maladie. Pourtant, un statut d’aidant et des aides existent, mais le dispositif est très mal connu des intéressés comme des entreprises. Des start-up comme Prev&Care ont développé une offre spécifique. Fondée en 2017, elle met ses équipes de « care managers » à la disposition des salariés « aidants ». Evaluation des besoins, recherche de prestataires, réalisation des tâches administratives… Les aidants disposent également d’un espace personnel numérique. Ce sont les entreprises qui souscrivent et proposent ce soutien aux salariés qui en ont besoin. La start-up assure que 75 % de ceux qui ont fait appel à ses services se sont vu dégager cinq heures de temps libre par semaine.

Travail à (longue) distance une suite logique

4. Travail à (longue) distance : une suite logique

Autre enseignement majeur de la crise sanitaire : le télétravail, c’est possible ; l’hybride, c’est possible, tout est affaire d’organisation. Alors pourquoi ne pas pousser un cran plus loin et – en cette période où la guerre des talents fait rage dans le numérique – aller recruter vos collaborateurs dans d’autres pays ? Certaines start-up comme oohee ou lano se sont spécialisées dans le recrutement d’expatrié.e.s et d’expert.e.s basé.e.s à l’étranger. D’autres comme Remoters, fondée par deux anciens du tourisme, s’adressent aux travailleurs français désireux de bouger…

Remoters propose ainsi de leur trouver un logement pour télétravailler à l’étranger, une offre à mi-chemin entre la location touristique et la location meublée longue durée.

Autre initiative, le label #RemoteFriendly labellisera cet été les premières entreprises candidates – à partir de 4 500 euros HT selon la taille de la société. Le comité de labellisation est composé de « DRH, avocats, psychologues, experts QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) ou Responsabilité Sociétale de l’Entreprise ».

Onboarding et Offboarding

5. Onboarding et Offboarding : à soigner plus que jamais

Bien accueillir ses nouveaux collaborateurs n’a jamais été aussi important qu’en ces années 2020 où l’on s’est mis à recruter parfois sans jamais se rencontrer physiquement. Des start-up l’ont bien compris, comme HeyTeam, Lucca ou Workelo et les éditeurs déjà en place ont conçu des offres spécifiques pour l’onboarding : c’est le cas de ServiceNow. Mais on donne aussi de plus en plus de place à l’offboarding !

Le départ d’un collaborateur doit se faire dans les meilleures conditions, pour deux raisons : d’abord, vous pouvez très bien avoir envie de le voir revenir après une ou plusieurs expériences ailleurs. Ensuite, un ex-salarié devient un « ambassadeur » très important de votre marque employeur. « 70% des entreprises n’ont pas pensé leurs processus liés aux départs de leurs collaborateurs, faute de temps ou de budget, estime Workelo. Or, ce sujet délaissé a de nombreuses implications : gestion du feedback, continuité opérationnelle, motivation des équipes, réduction du turnover, salariés boomerang… » « Quelques semaines après le départ du salarié, pensez à le recontacter pour lui proposer de rentrer dans le club des anciens salariés et invitez-le régulièrement à assister à des événements (formels ou non) », suggère même Lucca…