Au recouvrement de l’Urssaf, « on fait vivre le service public » avec passion

L’Urssaf soufre parfois d’une mauvaise image auprès du grand public. Fort de son expérience professionnelle, Christophe Bach, chef de projet informatique au sein du service recouvrement souhaite faire changer cet apriori qui ne rend pas justice à son métier. 

Cet article est extrait de l’enquête spéciale « Comment l’Urssaf se donne les moyens pour séduire les talents ? »

Christophe Bash - Urssaf

Christophe Bash – Urssaf

Parfois, les mots sont forts à l’encontre de l’Urssaf. Christophe Bach le déplore. S’il connait bien l’existence de ces remarques indélicates, c’est parce qu’il est lui-même chef de projet au sein de la sous-direction architecture technique pour la DSI de l’Urssaf.  “Malheureusement, ça s’est ancré dans les imaginaires dès les années 80, notamment à travers des gags d’humoristes. Et c’est difficile d’en sortir”, explique-t-il. Pourtant, ce passionné d’informatique de 33 ans tient à défendre l’idée que les collaborateurs de l’Urssaf font en sorte de faire vivre le service public et ses missions. “Il y a une logique profondément respectable dans ce qu’on fait et on ne la met pas assez en avant” de l’avis de ce jeune talent du numérique. 

Une mission nationale et des sujets complexes 

En effet, après avoir fait du consulting, Christophe Bach s’est spécialisé dans les sujets d’infrastructure sur les technologies Microsoft. “C’est ultra passionnant, il n’y a pas deux projets identiques”, s’enthousiasme-t-il. Lui qui a besoin de relever des challenges intellectuels et techniques au quotidien, en décryptant la complexité des projets, peut d’ailleurs comparer le sens de ses missions actuelles avec d’autres expériences, y compris à l’international. Il a notamment passé 3 ans en Australie pour améliorer son anglais, jusqu’à intégrer le Département de la Justice australienne, au sein de l’entité “Trustee and Guardian”, aux missions proches du recouvrement français. Cette expérience aux Antipodes l’a paradoxalement rapproché de son pays natal et des valeurs incarnées par son service public. “Je me suis rendu compte à quel point on était chanceux en France”, confie-t-il. Niveau scolaire élevé, accessibilité à la santé et la culture… tous ces points sont selon lui, bien différents en Australie. 

C’est ce qui l’a conduit à postuler à une offre d’emploi pour l’Urssaf, à son retour en France. “Je voulais faire une mission nationale, travailler pour l’Etat. On m’a dit qu’il y allait y avoir de la complexité, que ça allait être extrêmement “challenging”. C’était motivant.” se souvient-il avant de préciser : “J’ai aujourd’hui une double casquette de chef de projet et tech lead. J’ai pu garder ce côté technique en tant qu’ancien architecte expert sur certaines technologies”. Il travaille ainsi sur des solutions collaboratives innovantes ou des outils interconnectés permettant un plus grand confort pour ses collaborateurs et leurs partenaires. 

Challenger le privé sur les sujets numériques 

Sur les sujets informatiques et numériques, Christophe Bach estime que l’Urssaf souffre également d’une fausse image comparée aux entreprises du privé. Et il en fait part avec franchise : “On peut penser qu’on est à la ramasse mais pas du tout. On peut vraiment challenger des sociétés du privé aujourd’hui”. Le « tech lead” vante d’ailleurs les qualités d’une organisation très structurée pour permettre de telles réussites. “Par rapport aux startups, nous sommes très organisés. Dans une petite entreprise innovante, un jeune aura plus de difficultés à basculer vers un mode de travail plus typique d’une société plus grande et structurée. Alors que l’inverse, non : ça peut vraiment être intéressant de nous rejoindre pour préparer la suite”. 

Il souligne également l’expérience précieuse acquise au cœur du service public durant la crise Covid, pendant laquelle l’Urssaf a su trouver des solutions en deux ou trois semaines : “Il y a eu un travail titanesque. C’est la preuve qu’on sait bosser, quelque part”. Il évoque également la défiance que de plus en plus de jeunes ont à travailler pour des grandes entreprises qui sont, selon lui, uniquement à la recherche de la rentabilité économique plutôt que de délivrer un service utile et de qualité. “Alors oui, au sein des Gafam, si on est un génie du numérique, ça donne des possibilités incroyables, on progressera extrêmement vite. Mais si on est un humain standard, le cadre de travail est très différent et on se retrouve avec une pression très importante sur les épaules” met-il en garde. De quoi redorer en creux le blason d’un service public où le sens des missions et l’équilibre de vie est mis en avant à la fois par les collaborateurs et les managers. 

Enquête spéciale - Comment l'Urssaf se donne les moyens pour séduire les talents ?