Forte d’une expérience de plus de dix ans dans le secteur du CRM pour PME, Sellsy vient de lever près de 55 millions d’euros pour poursuivre sa croissance et recruter 75 nouvelles personnes. Alain Mevellec, cofondateur et CEO de la société, nous livre ses ambitions, avec notamment une ouverture vers l’Europe.

Alliancy. Pourquoi avoir lancé cette levée de fonds maintenant et quels sont vos objectifs ?

Alain Mevellec. Nous avons connu un fort développement sur les trois dernières années et notamment pendant la crise Covid. Vu la solution qu’on édite, on est très adapté au télétravail donc nous avons eu une forte croissance car beaucoup d’entreprises ont été coincées et avaient besoin d’un outil comme le nôtre. Cela fait deux ans que nous sommes rentables, c’était le bon moment pour accélérer. Ça se traduit par 75 recrutements cette année et probablement autant l’année prochaine avec une ligne directrice assez ambitieuse.

Nous allons recruter dans le marketing, commercial, support clients, la technique, dans tous les périmètres. Nous regardons aussi les grands marchés d’Europe continentale comme l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne. Nous ne nous sommes pas encore arrêtés sur lequel nous allons attaquer en premier. C’est plutôt pour l’année prochaine car cela demande un certain effort de recrutement d’équipes dédiées.

Qu’est-ce que votre solution apporte de nouveau sur ce marché ?

Alain Mevellec. C’est une solution en ligne qui permet de gérer la prospection, mais elle va beaucoup plus loin. Elle permet également de gérer la facturation, les paiements ou encore le cash de l’entreprise, c’est une solution tout-en-un. Elle est destinée aux PME qui ont encore un taux d’équipement très faible dans tous les pays européens.

Le marché est très profond sur notre cible en France, en Espagne, en Allemagne, etc. Et nous n’avons pas identifié de concurrents qui feraient cela sur les territoires que j’ai mentionnés. La force de proposition et la valeur ajoutée qu’on apporte en France sera la même dans ces pays-là donc nous avons toutes les raisons de penser qu’on a nos chances de succès à l’international.

 

Quels étaient les réels besoins sur ce marché ?

Alain Mevellec. Quand vous êtes une grande entreprise, ça fait sens d’avoir des objets spécialisés pour chaque fonction. Dans une petite entreprise, on part de relativement loin. Les clients utilisent beaucoup Excel ou des solutions old school. Aujourd’hui il y a une demande qui vient des utilisateurs, des salariés, qui utilisent leurs mobiles pour tout, ce qui signifie qu’être au bureau ou utiliser un VPN pour se connecter n’est plus d’actualité. Nous avons encore un peu de travail pour convaincre ces PME à utiliser des solutions plus modernes, plus performantes sur un mobile ou un ordinateur. Selon une étude en interne, il n’y a que 18% des PME qui sont équipés d’un logiciel en ligne. La profondeur de marché est très importante, avec une vraie appétence. Le télétravail va également être pérenniser donc ce type d’outil prendre encore plus de valeur et de sens.

Dans quel domaine d’activité se trouvent les PME qui font appel à vous ?

Alain Mevellec. C’est très éclectique. On peut utiliser la solution dans tous les métiers mais nous sommes très représentés dans les entreprises de service numérique (ESN), les entreprises de communication ou de conseil. Au-delà de ça, nous avons des sociétés dans tous les secteurs. On peut travailler avec un écosystème composé d’autres applications donc avec des entreprises très variées. Notre outil est le socle commercial de l’entreprise auquel on peut y connecter beaucoup d’outils. Nous avons plus de 80 applications complémentaires avec lesquelles on peut le connecter, comme un site e-commerce ou des moyens de paiements.