[ShowHello2018] Orange présente une petite cuvée !

Comme chaque année, Stéphane Richard, PDG d’Orange, a présenté ce matin le « Show Hello », l’événement annuel de l’opérateur pour dévoiler ses nouveautés. Mais rien d’exceptionnel, si ce n’est le rappel des fondamentaux du groupe, en termes d’inclusion numérique et de data.

Stéphane Richard, PDG d’Orange, lors du Show Hello 2018

Stéphane Richard, PDG d’Orange, lors du Show Hello 2018

Il est des occasions qui ne se ratent pas… C’est ce qu’a prouvé Stéphane Richard ce matin en répliquant (sans le nommer) à Xavier Niel, patron de Free, huit jours après l’annonce de la sortie des nouvelles Freebox. Au tout-démarrage de son show annuel qui se déroulait ce matin à la grande Arche de la Défense, le patron de l’opérateur historique a lâché quelques pics notamment sur le prix de la nouvelle offre de son concurrent concernant l’accès aux services de SVOD comme Netflix ou Canal…

Mais, très vite, Stéphane Richard est entré dans le vif du sujet, en rappelant quelques fondamentaux du groupe. A commencer par l’inclusion numérique, sujet cher en ce moment au gouvernement et à son secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi.

Orange y répond par « l’innovation inclusive », soit une innovation utile, simple et accessible au plus grand nombre. « Pour cela, nous déployons le meilleur de la connectivité fixe et mobile sur tout le territoire, a-t-il précisé. Nous sécurisons et facilitons la vie digitale de tous nos clients avec notre savoir-faire en matière de cyber-sécurité et d’identité numérique. Nous faisons entrer tous nos clients dans l’ère de l’intelligence artificielle et de l’internet des objets. Tout ceci dans le but de participer à une nouvelle forme de société du numérique. Une société de progrès, libre et éclairée. »

L’innovation, a-t-il souligné, doit avoir l’homme pour seul cadre de développement… Le dirigeant a ainsi rappelé que si moins d’un Français sur 4 possède un objet connecté, c’est que l’accès à l’IoT est compliqué et les protocoles nombreux… Aussi, à partir du 1er trimestre 2019 en France, tous les objets connectés (Philips, Bosch, Netatmo…) pourront l’être directement à la Livebox, via une seule et unique application (appelée « Maison connectée »), accessible depuis un smartphone et, demain, la télévision. « Il n’y aura pas besoin d’une nouvelle box, ni d’un abonnement additionnel ». A noter qu’Orange lancera en même temps que « Maison Protégée » une offre complémentaire de sécurité sur abonnement pour votre foyer, développé en partenariat avec Groupama.

Djingo, une IA « utile et accessible »

Le dirigeant a ensuite accueilli sur scène Timotheus Höttges, PDG de Deutsche Telekom, son partenaire au sein d’une alliance européenne de l’Intelligence Artificielle. Ensemble, les deux dirigeants ont rappelé l’importance de la sécurisation des données personnelles, dont seulement 4 % sont stockées sur le territoire européen… Aussi, les deux groupes s’associent-ils pour proposer un stockage des données continental, afin de contrer la suprématie des Etats-Unis et de la Chine dans ce domaine.

Les deux groupes proposent également une enceinte connectée identique conforme au RGPD, appelée Djingo Speaker pour Orange et Hello Magenta pour l’opérateur allemand. Commandée à la voix, cette enceinte sera l’interface privilégiée pour tous les services de l’opérateur, que ce soit pour passer des appels téléphoniques, interagir avec la TV d’Orange ou piloter l’intégralité des services de « Maison Connectée ». « Nous avons noué un partenariat unique entre Orange et Amazon, entre Djingo et Alexa », a ensuite dévoilé Stéphane Richard. Lors d’une requête concernant un achat en ligne ou un service d’Amazon, il sera possible de passer par Djingo. « Nous travaillons avec Amazon en vue d’intégrer nos IA, Djingo et Alexa dans nos équipements respectifs », a-t-il ajouté. De même, à l’avenir, la gamme de services du quotidien de Djingo s’enrichira de partenariats noués avec OUI.Sncf, Deezer, Radio France ou Météo France.

Après avoir beaucoup parlé d’IA, le dirigeant est revenu au « physique » faisant un rappel des projets mondiaux qu’il mène, en tant qu’acteur majeur, dans la mise en place de câbles sous-marins. Le premier projet (Dunan) reliera les côtes françaises avec Virginia Beach aux Etats-Unis, ceci en collaboration avec Google ; le second (Kanawa) mettra en avant un Internet mobile fluide et efficace pour la Guyane et le troisième projet (Peace) reliera notamment Djibouti, le Pakistan, la France et l’Afrique du Sud. Concernant la fibre dans les régions encore non dotées en France, le groupe proposera prochainement une offre 4G fixe pour profiter de son réseau mobile, sans aucun abonnement ou engagement.

Orange investit également en recherche sur la 5G (avec des débits jusqu’à 10 fois supérieurs à la 4G) et annonce l’ouverture d’un centre d’expérimentation à Châtillon, en banlieue parisienne, piloté par Luc Bretones. L’an prochain, sera ainsi testé en réel un réseau 5G dans dix-sept villes en France et en Europe (dont Paris, Lille, Marseille et Nantes). La commercialisation est prévue dès 2020, quand suffisamment de smartphones « 5G » seront disponibles.

Enfin, Stéphane Richard a rappelé l’importance qu’il portait aux données personnelles de ses clients, en présentant notamment l’expertise et les services de sa filiale Orange Cyberdéfense. « 50 milliards d’événements sont analysés chaque jour, a-t-il déclaré. En 2018, nous avons éliminé 200 sites malveillants par jour. » Ainsi, pour Orange,  la donnée n’est pas le business model (à l’inverse d’un Facebook ou Google), mais c’est l’abonnement. « Aussi, en tant qu’opérateur de confiance, Orange restitue à ses clients la pleine valeur de leur capital data par les services proposés » : que ce soit la sécurisation de leur identité numérique pour chacun via « Mobile Connect et moi » (interfacé avec France Connect) ou de leur parcours de soins via un carnet de santé sécurisé par l’opérateur (Parcours Patient), de leur gestion financière (Mon Coach Financier) ou encore de leur engagement citoyen (Le Vote, un système basé sur la blockchain).

Tout cela s’est terminé par l’annonce de la création au sein du groupe d’un comité d’éthique, présidé par le PDG lui-même, sur l’usage de la donnée avec des experts, des représentants de clients et des collaborateurs. Un « service minimum » indispensable à l’heure où le groupe revendique, avec son homologue allemand, le RGPD à l’européenne, se propose de gérer notre identité numérique ou de récupérer nos données de santé et nos votes, mais s’allie plus que jamais avec Amazon (IA) et Google (réseaux)… « Nous innovons pour tous et pour chacun », a lancé une dernière fois Stéphane Richard, un propos qui aura ponctué tout son show.