Pour répondre aux attentes croissantes des métiers, les DSI font de la simplicité un levier de performance. Une ambition qui s’exprime à travers des approches pragmatiques, conciliant vision stratégique et contraintes opérationnelles.
Cet article est extrait du guide à télécharger : Relever le défi de la transformation digitale des SI complexes : quelles priorités pour simplifier, fluidifier et sécuriser l’expérience utilisateur ?
Les directions des systèmes d’information des grandes organisations sont confrontées à une pression croissante pour offrir des services réactifs et fluides aux entités métier. « La question n’est pas de savoir s’il faut aligner la vision digitale avec le plan stratégique de l’entreprise. La vision digitale a pour vocation de servir et supporter la stratégie globale de l’organisation. Si tel n’est pas le cas, alors c’est que notre compréhension du rôle de la DSI est fondamentalement erronée. » résume ainsi Alice Guehennec, Directrice Groupe du Digital et des Systèmes d’Information de Sodexo et Vice-Présidente du CIGREF. Mais cette exigence se heurte cependant à la complexité des SI actuels, souvent caractérisés par une accumulation de technologies hétérogènes, des silos de données, des intégrations multiples et des dettes techniques héritées. Une complexité qui ralentit le « time-to-market » des projets, freine l’innovation opérationnelle et complique la mise à disposition de parcours utilisateurs cohérents et sécurisés.
La simplicité comme axe stratégique
Pour pallier ces obstacles, certaines entreprises et leur DSI ont lancé de grands chantiers de modernisation de leur système d’information, faisant de la simplicité leur crédo. « La simplicité est un thème phare d’Axa France, porté par notre Directeur général, Guillaume Borie. Elle se décline dans le style de management, autour du poste de travail et dans l’architecture IT. Sur ce dernier point, nos chantiers portent sur la rationalisation (si pas d’usage, nous supprimons), l’orientation data et l’industrialisation de nos systèmes. Pour obtenir une architecture IT performante, nous devons instaurer un dialogue constant avec les métiers afin que les choix en la matière soient réalisés en commun », déclare Philippe Kurzweil, Deputy CIO d’AXA.
La simplicité est également un axe stratégique chez Carrefour. « Nous sommes présents dans huit pays, avec une forte décentralisation des systèmes d’information. Chaque pays possède son propre SI et son propre DSI. La simplicité constitue pour nous un objectif, mais nous avons un tel héritage qu’elle est très difficile à aller chercher », confie Michel Morvan, consultant externe en management de transition chez Carrefour. Mais pour Gilles Hueber, DSI de Paprec, parler de simplicité n’est pas forcément toujours pertinent quand il s’agit de systèmes d’information. « Nous supportons un ensemble de processus qui représentent une complexité en tant que telle. La vie de l’entreprise est complexe, les métiers sont complexes par nature. Il faut donc trouver un juste milieu entre cette réalité et une simplicité qui n’est le plus souvent qu’une apparence de simplicité ».
Un grand plan de modernisation au sein de la Stime (Groupement les Mousquetaires)
Au sein de la Stime, la DSI du Groupement les Mousquetaires, un grand plan de modernisation a été lancé autour de trois grands axes : le démantèlement (remplacement des vieilles applications par des nouvelles), la rationalisation (l’absence d’usage entraîne la suppression) et la gestion de l’obsolescence. « Le démantèlement nous permet de faire des économies et la rationalisation de réduire le nombre d’applications. Moins nous en avons, plus nous pouvons former les collaborateurs sur un nombre réduit de solutions et plus ils sont efficaces dans la gestion des incidents, ce qui augmente notre qualité de service. Quant à la gestion de l’obsolescence, c’est un sujet très sensible, notamment en termes de cybersécurité. Dans certaines usines, dont l’amortissement se fait sur 30 ans, des serveurs NT 4.0 n’ont pas été changés depuis leur déploiement », témoigne Fabrice Bru, Directeur cybersécurité et architecture de la Stime.
« La complexité nuit à la sécurité, à la résilience et à la performance. C’est la raison pour laquelle nous proposons une plateforme convergée réseau / sécurité qui permet de repenser les couches basses de l’ensemble de l’infrastructure. Les DSI peuvent alors repartir sur des bases posées, établies qui apportent un ROI pertinent lié à la simplification du réseau, la cybersécurité et l’exploitabilité de la solution », commente de son côté Joël Mollo, Vice-président South EMEA de Cato Networks. « Pour que la simplification de l’infrastructure soit efficace, il est nécessaire de disposer d’une plateforme reprogrammable, ‘future proof’ et adaptable aux contraintes métiers, aux designs de l’entreprise et aux choix effectués sur les applications, quelles que soient les données utilisées », ajoute Nicolas Warnier, Vice President, EMEA Sales, CATO Networks.
L’expérience utilisateur au cœur des projets de simplification et de modernisation
De l’autre côté de l’écran se trouve l’utilisateur final qui, lui, n’accorde que très peu d’intérêt aux choix d’architecture et aux enjeux liés à la complexité du SI. « Les systèmes d’information sont complexes, car nous devons gérer simultanément la cybersécurité, la communication, les applications historiques de type ERP qui sont complétées par d’autres solutions, comme le PLM (Product Lifecycle Management). Mais du point de vue de l’utilisateur, c’est la fluidité des parcours qui est attendue », commente Christophe Huerre, VP CIO / DSI groupe de Thales. « Notre rôle de DSI est donc aussi de masquer la complexité sous-jacente du SI. Pour cela, nous devons pouvoir changer n’importe quel composant ou basculer d’un système on premise vers du cloud de manière totalement transparente ».
L’expérience utilisateur est également au centre des préoccupations de Fabrice Bru. « En tant que DSI, notre objectif est de produire des applications en maîtrisant leur coût et de les délivrer le plus rapidement possible, afin d’éviter tout effet tunnel dans les projets. Pour cela, nous avons besoin des métiers. Ils doivent être au cœur des équipes IT. Quand ces deux populations s’assoient autour de la même table, les utilisateurs comprennent mieux les problématiques quotidiennes de l’IT et les développeurs voient davantage de sens aux fonctionnalités qu’ils mettent en forme ». Pour Éric Blanchot, DSI chez Veolia en charge de l’activité Recyclage et valorisation des déchets France, l’expérience utilisateur est une condition sine qua none à l’adoption des solutions produites par la DSI : « L’intérêt de la DSI est que le taux d’adoption et le taux d’utilisation des applications soient aussi élevés que possible. L’expérience utilisateur doit donc être au rendez-vous, sous peine de voir les usages se réduire et de grands projets être réalisés pour rien ».
La méthode des 80/20
Filiale à 100% d’EDF, EDF Renouvelables est un électricien international qui développe, construit et exploite des centrales de production d’énergie renouvelable. Présent dans 20 pays, il n’a eu de cesse depuis de nombreuses années d’industrialiser sa DSI. « Un de nos principaux enjeux est de renforcer le caractère prescriptif de notre DSI auprès des petites équipes IT autonomes de la direction internationale d’EDF à laquelle nous appartenons, tout en décentralisant les opérations pour respecter les budgets impartis. De leur côté, les utilisateurs dans les pays veulent garder l’agilité dont ils ont toujours pu bénéficier. Il nous faut donc réussir à trouver un équilibre entre l’optimum global et l’efficacité locale », note Vincent Gayrard, DSI d’EDF Renouvelables.
Le mot de conclusion revient à Pascal Dalla Torre, Group CIO de RATPdev. Dans les projets de simplification, il met en avant la méthode des 80/20 : « Quand vous entreprenez de simplifier votre SI et de proposer une expérience utilisateur identique dans 40 pays, vous avez toujours des demandes d’exception. Untel veut installer un VPN spécifique, un autre a une exigence particulière sur un autre composant. Le passage à l’échelle est donc très compliqué. Mais quand vous vous attaquez aux architectures, en misant sur le cloud et la modularité, comme l’ont fait certaines entreprises comme Veolia avec le projet Satawad (Secure at anytime from anywhere from anydevice), vous êtes en mesure d’atteindre vos objectifs pour au moins 80% du périmètre, les 20% restants étant effectivement des zones où vous aurez du mal à faire bouger les choses », détaille-t-il.
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