Smart cities : des villes plus intelligentes pour des investissements publics plus performants

Jean-François-Penciolelli-article Depuis plusieurs années maintenant, les smart cities sont annoncées comme une révolution écologique, politique et urbanistique. Mais rendre les villes plus intelligentes c’est aussi les rendre plus performantes économiquement. Comment cette transformation fondamentale de nos modes de vie urbains peut-elle constituer un investissement rentable sur le long terme ?

La smart city : une ville nourrie de données

Le concept de smart city trouve son origine dans le constat que les données collectées par les acteurs publics et privés sur les usages des citoyens peuvent être utilisés afin de rendre plus efficaces, écologiques et collaboratifs les services urbains. Une logique dont on trouve des applications dans les domaines du transport, de l’énergie, de l’économie circulaire mais aussi de la gouvernance des villes comme à Paris avec le lancement du budget participatif.

Des dispositifs utiles mais coûteux

Les projets visant à rendre les villes plus intelligentes nécessitent des investissements potentiellement très importants, et, dans un contexte de restriction budgétaire, il est nécessaire de les motiver de façon précise. La qualité de vie et l’attractivité économique de la ville sont souvent nommées comme les principaux objectifs directs de ces stratégies et il est certain qu’elles représentent des arguments conséquents lors de la défense d’un investissement. La réduction des embouteillages, l’amélioration de la qualité de l’air et de la ponctualité des transports en commun, la disponibilité d’un grand nombre de données publiques ou encore l’importance des infrastructures numériques sont des paramètres décisifs dans les choix d’implantation des entreprises et d’aménagement des citoyens.

Optimiser les flux pour rationaliser les investissements

Mais sur le plan budgétaire, l’exploitation des données pour des villes plus intelligentes peut également être une bonne opération à court terme. Quelle que soit l’infrastructure considérée, elle est le plus souvent en sous-capacité ou en surcapacité. Lorsqu’un équipement urbain est en surcapacité, on cherche la plupart du temps à réunir les fonds nécessaires à son extension ou à la construction de son successeur. Les dispositifs innovants des smart cities ont pour objectif d’optimiser les flux et ainsi augmenter la rentabilité des investissements passés en permettant de n’engager des fonds que lorsque ceux-ci sont réellement nécessaires.

Le diagnostic : une étape cruciale

Dans cette logique d’optimisation des investissements, l’étape de diagnostic et d’évaluation des usages actuels est particulièrement capitale. L’identification des leviers d’amélioration des services permet de définir les méthodes de collecte et d’exploitation des données qui permettront notamment d’inciter les citoyens à adopter des comportements vertueux. Certains prestataires de transports distribuent ainsi à leurs usagers des bons de réduction monnayables avec les commerçants de leur quartier pour promouvoir le recours aux services locaux et ainsi réduire l’usage excessif de transports polluants.

La collecte de données permet également de moduler les investissements pour les rendre plus efficaces.

En étudiant les trajets des voyageurs dans une métropole, on a ainsi pu remplacer le projet d’une nouvelle ligne de transport par des dessertes sur des lignes actuelles, améliorant ainsi le bilan écologique comme économique du chantier. Les objets connectés, les dispositifs mobiles et vidéos, sont autant d’instruments de capture des données qui permettent de mettre en parallèle les usages et besoins des habitants avec l’offre existante et d’évaluer la façon la plus économique de rapprocher les uns et les autres. La smart city n’est donc pas seulement une ville plus agréable et plus durable mais aussi une ville plus sobre économiquement. Bonne nouvelle pour les budgets publics !

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