Les entreprises françaises en retard en matière d’open innovation

Sopra Steria, entreprise européenne connue pour ses activités de conseil, de services numériques et d’édition de logiciels, publie l’« Open Innovation Report 2023[*] », une étude réalisée en collaboration avec des professeurs de l’Insead et Ipsos. Selon les résultats de cette enquête, les entreprises françaises ont du retard par rapport à leurs homologues européennes en matière d’Open Innovation, ce qui place la France en dernière position parmi les 10 pays interrogés.

Open innovation europe Malgré l’essor de l’Open Innovation en Europe dû aux nouveaux modes de travail et au ralentissement économique mondial, les entreprises françaises sont les moins enthousiastes de tous les pays européens interrogés à se tourner vers des projets de collaboration avec les startups. La France obtient en effet la plus grande proportion de répondants à considérer que la collaboration entreprise-startup est peu importante (14%) ou seulement légèrement importante (33%) pour la stratégie de leur entreprise.

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Ces chiffres, révélateurs d’un véritable retard français en matière d’Open Innovation, sont à analyser au regard des tendances européennes. Ces dernières sont bien plus optimistes, puisque 67% des dirigeants interrogés considèrent que la collaboration avec les startups est importante ou essentielle pour la stratégie de leur organisation. Malgré le ralentissement économique mondial et malgré la compression de leurs budgets, les entreprises européennes ont globalement décidé de tirer parti de la puissance des petites entreprises pour dynamiser leurs projets de R&D et innover.

« Pour gagner en compétitivité, les grandes organisations doivent tirer parti de la puissance de leur écosystème pour construire un nouveau modèle d’entreprise. C’est exactement ce que permet l’open innovation. La collaboration grandes entreprises-startups est un formidable accélérateur pour le core-business. Les entreprises qui ouvrent le terrain de l’innovation, activent de nouveaux leviers de croissance bénéficiant d’un avantage concurrentiel majeur. », explique Mohammed Sijelmassi, Chief Technology Officer chez Sopra Steria.

L’Open Innovation, une culture qui s’invite lentement mais sûrement au sein de toutes les grandes entreprises françaises

Etude sopra steria Grâce à l’Open Innovation, les entreprises européennes interrogées reconnaissent avoir davantage été exposées à des technologies qui leur ont offert de nouvelles opportunités de marché au-delà des frontières de leur organisation.

En France, lorsqu’ils ont eu à travailler en collaboration avec des startups, les dirigeants sont 67% à déclarer avoir été satisfaits des résultats obtenus, faisant de la France le 2ème pays à afficher le taux le plus élevé en termes de collaborations réussies après l’Italie et ce grâce à une forte implication du top management. Des chiffres positifs et encourageants, puisque la France compte – paradoxalement – le taux le plus élevé d’entreprises à ne pas disposer de département spécifique dédié à l’Open Innovation (40% en France contre 22% en Italie et en Espagne).

« De plus en plus de dirigeants commencent à comprendre que l’un des meilleurs moyens de stimuler l’innovation est de se tourner, par le biais de l’Open Innovation, vers d’autres personnes, startups, entreprises, qui ont des idées. Lorsque le contexte économique est incertain, la grande erreur est de se renfermer sur soi, alors qu’en réalité, aller vers l’autre est le meilleur moyen de survivre et de prospérer. », indique Nathan Furr, professeur de stratégie à l’Insead.

« Il est important que la France généralise cette culture et l’implémente à la stratégie globale de toutes les grandes entreprises car les idées des startups associées à la taille et à l’ouverture au marché international offerte par les grands groupes créent un puissant effet multiplicateur qui permet aux deux types d’entreprises de survivre aux perturbations économiques. », ajoute Andrew Shipilov, professeur de stratégie à l’Insead.

 [*] Cette enquête Sopra Steria-INSEAD-Ipsos été a été menée auprès de 1648 entreprises des secteurs public et privé et de startups dans 10 pays européens : Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Allemagne, Suède, Norvège, Belgique, Pays-Bas et Luxembourg, ces trois derniers pays étant regroupés sous le nom de Benelux.