Le baromètre 2025 de la souveraineté numérique, présenté par Hexatrust et EY, révèle un paradoxe : si 79 % des organisations estiment que la souveraineté pèsera de plus en plus dans leurs choix, seules 16 % analysent réellement leurs dépendances aux solutions étrangères.
Cap ou pas cap ? Le dilemme de la souveraineté numérique française se dessine dans le baromètre dévoilé le 9 septembre aux Universités d’Été de la Cyber et du Cloud de confiance. Derrière une prise de conscience affichée, les pratiques restent inégales : la moitié des entreprises ont déjà écarté une solution pour des raisons de souveraineté, mais près de 40 % n’effectuent aucune veille sur les solutions françaises ou européennes. Selon le Cigref, 80 % des dépenses européennes en logiciels et services cloud, soit 265 milliards d’euros, profitent à des acteurs américains. Pourtant, seules 16 % des organisations interrogées par Hexatrust disent analyser leurs dépendances. « Cette dépendance, désormais chiffrée, appelle une réponse coordonnée pour reprendre la maîtrise de notre destin numérique », avertit l’étude.
690 milliards d’euros de commandes et un demi-million d’emplois
Si 75 % des décideurs connaissent les labels de l’écosystème souverain, ils ne pèsent réellement que pour 47 % dans le choix des solutions. Mais le vent pourrait tourner : 79 % des répondants jugent que la souveraineté deviendra un critère déterminant. « Réorienter 15 % de nos achats vers des entreprises européennes générerait 690 milliards d’euros de commandes et un demi-million d’emplois », souligne Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust. Toutes les organisations interrogées disposent désormais d’un budget dédié à la cybersécurité et 95 % ont engagé une démarche globale de sécurisation. Mais, 49 % n’ont toujours pas défini de plan pour se conformer aux nouvelles réglementations (NIS2, DORA, CRA). Seuls 35 % estiment que leurs procédures de reconstruction après incident sont suffisamment formalisées.
De l’intention à l’action
Les résultats pointent un paradoxe persistant : la souveraineté est valorisée, mais rarement mise en œuvre. Pour Jean-Noël de Galzain, l’enjeu est clair : « Les efforts de pédagogie et de mise en visibilité des solutions souveraines doivent continuer. Hexatrust poursuivra sa mission de fédération et d’accompagnement pour structurer une véritable filière d’excellence du numérique souverain. » Le baromètre trace ainsi les contours d’un futur possible : une Europe capable de réduire ses dépendances technologiques, à condition que les intentions se traduisent enfin en choix stratégiques. Entre pression géopolitique, nouvelles obligations réglementaires et innovation locale, l’heure est venue de passer du discours à l’action.
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