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Start’inPost pour accroître le business

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Stand Start’inPost au Lab Postal en Décembre 2014

L’accélérateur de start-up du groupe La Poste a une vocation claire : accompagner des projets qui développeront le chiffre d’affaires du groupe postal.

Depuis avril dernier, le groupe La Poste compte une cinquième branche – le numérique –, aux côtés de ses quatre autres grands « métiers » que sont le courrier, La Banque postale, Géopost (messagerie express) et le réseau (bureaux de Poste). Elle est chargée d’insuffler la culture numérique dans l’ensemble du groupe, de catalyser l’innovation, et de développer de nouveaux revenus.

Cette branche doit doubler d’ici à 2020 un chiffre d’affaires qui s’élève à 500 millions d’euros, aujourd’hui, réalisé à travers deux filiales : Docapost, spécialisée dans la gestion documentaire pour d’autres entreprises (coffre-fort sécurisé, dématérialisation des fiches de paie…), et Mediapost Communication. Cette dernière est née de l’évolution de la distribution d’imprimés publicitaires dans les boîtes aux lettres vers le marketing numérique. En procédant par acquisitions, elle est devenue régie publicitaire de plus de 700 sites Internet (Adverline), spécialiste de bases de données et gestionnaire de campagnes e-mail…

Mediapost Communication souhaitait, dès mi-2012, créer un incubateur, mais c’est finalement au sein de la branche numérique que le projet a vu le jour : Start’inPost est né en mai 2014. Objectif : « saisir l’innovation en commençant à travailler avec les jeunes sociétés assez tôt, avant l’entrée du capital-risque et l’envol des valorisations », explique Hugues Hansen, directeur de Start’inPost. 

Sur 135 dossiers, seulement cinq retenus

Le passage par Start’inPost permet à une jeune pousse de tester son projet de façon opérationnelle au sein du groupe La Poste. Pour être éligible, elle doit déjà avoir une équipe constituée et une offre dans l’un des trois domaines clés : services au commerce et aux professionnels, services de proximité pouvant mobiliser les facteurs, et confiance numérique (identité numérique, tiers de confiance…).

A réception de chaque dossier, l’équipe de Start’inPost recherche au sein du groupe une unité prête à tester le projet. Si un « sponsor opérationnel » potentiel en interne se manifeste, il participe à l’audition du candidat. La jeune pousse sera également guidée par un second « sponsor », entrepreneur externe à la Poste.

Sur 135 dossiers reçus depuis mai, cinq ont été retenus pour mener un business test de trois mois. A l’issue de cette période, soit l’expérience s’arrête, parce que le marché ou le modèle économique ne semble pas pertinent, soit, au contraire, l’accélération proprement dite démarre pour neuf mois. Start’inPost dispose d’un capital de 12 millions d’euros sur trois ans pour prendre des participations minoritaires à hauteur de 50 000 à 100 000 euros. Mais le groupe La Poste peut se contenter de devenir client de la société. C’est le cas avec Heuritech, la première des cinq protégées de Start’inPost à avoir validé le test de trois mois. Ce spécialiste du big data, fondé en 2013 par quatre jeunes chercheurs, est suivi par Cabestan, plate-forme de gestion de campagne marketing multicanal (email, mobile, téléphone, courrier…), rachetée en 2012 par Mediapost Communication.

Heuritech a pu tester ses algorithmes de « reciblage » publicitaire et de combinaison des données clients traditionnelles avec les données de navigation Web, sur les sites de La Poste et de ses partenaires, qui lui ont confié un volume test de 30 gigaoctets de données. Aujourd’hui, Heuritech va mettre à profit la phase d’accélération pour préparer une levée de fonds, recruter dans le domaine commercial et de la communication, tout en continuant à développer son outil. Le business test s’est même révélé assez probant pour que Mediapost passe avec Heuritech au déploiement industriel, en signant un « vrai » contrat de fournisseur.

Quatre autres sociétés sont en test : un réseau social interentreprises (Smartpanda) ; une plate-forme de mise en relation internautes et annonceurs sur les données personnelles (YesProfile) ; une autre dans les relations entre facteurs et personnes âgées (Oxilia) et un système d’autopartage (Koolicar). L’objectif est de mener vingt-quatre business test par an.

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