Strasbourg TSD, un projet dans l’esanté avec Docaposte

Lors du dernier Forum IOT de l’Acsel, était présenté le projet Territoires de santé de demain dans la région Grand Est, dont Docaposte est le partenaire IT.

Le 17 mai 2019, lors du salon Viva Technology, Docaposte a signé un partenariat stratégique avec Le Groupe La Poste, l’Ircad (l’institut de recherche contre les cancers digestifs) et l’IHU de Strasbourg (l’institut de chirurgie guidée par l’image, ici en photo).

Le 17 mai 2019, lors du salon Viva Technology, Docaposte a signé un partenariat stratégique avec Le Groupe La Poste, l’Ircad (l’institut de recherche contre les cancers digestifs) et l’IHU de Strasbourg (l’institut de chirurgie guidée par l’image, ici en photo).

Comment déployer la santé connectée à large échelle sur nos territoires… Cette question majeure pour la santé de tous les citoyens était le sujet d’une table-ronde sur le dernier Forum IOT de l’Acsel, à laquelle participaient Gaston Steiner, directeur délégué e-santé de l’IHU Strasbourg et président du directoire de la plateforme régionale d’innovation en esanté mutualisée (PRIeSM) ; Remy Banuls, directeur du développement économique et de l’attractivité de la ville et de l’Eurométropole de Strasbourg et Bérengère Ray, directrice business développement santé de Docaposte.

Ensemble, ils étaient là pour dévoiler les ambitions du projet « Strasbourg TSD » (Territoire de santé de demain), l’un des deux projets de e-sante dévoilés par le Premier ministre Edouard Philippe lors d’un déplacement dans la Drôme le 13 septembre dernier. A cette occasion, le Premier Ministre avait annoncé les 24 « territoires pilotes »*, soutenus dès l’an prochain par l’Etat dans le cadre du Grand Plan d’Investissement (PIA), à hauteur de 450 millions d’euros. Ces projets ont tous été co-construits avec les acteurs locaux, réunissant des collectivités territoriales de toutes tailles et des partenaires économiques engagés dans la transformation de leur territoire, avec l’appui de l’Etat.

La région Grand Est affiche des indicateurs de santé en-deçà de la moyenne nationale et des disparités d’accès aux soins en intra-région. Aussi, pour améliorer ces indicateurs, l’Eurométropole de Strasbourg (chef de file du projet TSD), la ville de Saverne et leurs partenaires ruraux voisins souhaitent développer un modèle de démarche territoriale de santé intégrée. « L’idée est d’arriver à répondre ensemble à la question du Comment déployer la esanté sur un territoire donné à large échelle, que ce soit en zone médicale dense ou dans des déserts médicaux, résume Gaston Steiner, qui souhaite voir s’étendre à l’échelle nationale ce projet « territorial ». Avec le souci d’un développement centré sur l’innovation au bénéfice du parcours patient et de la santé connectée. »

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Les objectifs du projet TSD, dont le budget prévisionnel s’élève à 115 millions d’euros sont multiples : mobiliser et outiller les citoyens pour leur permettre d’agir sur leurs déterminants de santé ; déployer des services adaptables au niveau régional (puis national) ; systématiser la prévention de certaines pathologies via l’alimentation, l’activité physique, l’environnement, les conditions de travail, les rythmes de vie et la maitrise de son capital santé ; accélérer les innovations technologiques en faveur de la santé avec des actions de prévention en fonction des besoins locaux (accès en temps réel aux données, télémédecine, déploiement de la e-santé) et, enfin, mettre en place une plateforme régionale numérique permettant de développer des services innovants liés aux usages des citoyens (point sur lequel intervient Docaposte).

« Notre travail sur un territoire qui compte 1 million d’habitants pour commencer doit permettre de dupliquer l’expérience par la suite à tout le territoire, mais dans un premier temps là où ce sera d’abord nécessaire, poursuit Remy Banuls. Il faut éviter une juxtaposition des outils… Il faut repenser la façon de déployer les outils numériques, et avec quels modèles économiques. C’est pourquoi nous voulons rester centrés sur le patient et son environnement global, dans le respect de la collecte et le traitement de ses données personnelles. Ici, tout le monde s’engage pour arriver à trouver des solutions communes. »

Réduire les coûts du système de santé

 « Le groupe La Poste dans ce projet, c’est la confiance et la sécurité, rappelle de son côté Bérengère Ray. Notre groupe, en tant que grand industriel présent partout en France, peut aider à trouver le bon modèle. » Et de poursuivre sur les trois ambitions de La Poste : participer à la construction de la plateforme pour l’ouvrir aux start-up notamment ; s’occuper de la sécurité à tous les niveaux des données et être garant de cette confiance dans un cadre souverain. « La Poste est co-investisseur dans ce projet avec l’Etat pour trouver les modèles économiques les plus pertinents, conclut-elle. Dans les territoires, il faut des acteurs pour gérer le déploiement à grande échelle de façon à éviter la fracture numérique. »

A l’heure actuelle, plus d’une trentaine de projets ont déjà été identifiés pour être mis en place dans le cadre du projet TSD (d’une durée totale de 10 ans) ; deux d’entre eux sont  déjà en test. Le premier est une application centrée sur la dénutrition de 200 personnes âgées à domicile et le second porte sur le suivi durant six mois d’une trentaine de patients opérés en chirurgie bariatrique, le tout en partenariat avec Docapost. Ce deuxième projet consiste notamment à doter ces patients d’une valise contenant plusieurs objets connectés (balance, oxymètre, thermomètre, bracelet d’activité, tensiomètre) et d’une application mobile permettant le suivi des données médicales générées. Les professionnels de santé chargés de la prise en charge sont alors alertés en cas de données insatisfaisantes via un « espace numérique de santé » accessible en ligne. A terme, d’autres pathologies seront concernées (insuffisances cardiaque et respiratoire, diabète…) et de nouveaux services s’agrégeront comme l’intelligence artificielle.

« Au sein de TSD, d’autres projets vont bientôt démarrer, poursuit Gaston Steiner. L’idée étant toujours d’avoir une vision 360° autour du patient, c’est-à-dire pas seulement sur les soins, mais également sur son environnement global, le sport-santé… y compris dans le monde du travail pour faire de la prévention. » Par exemple, les hôpitaux de Strasbourg travaillent actuellement sur une application autour du cancer du sein, corrélée à des paramètres environnementaux. La plateforme servira également de socle au projet Hospitel, qui vise à assurer un monitoring dans un établissement de suivi post-hospitalier de court séjour pour des patients ayant subi une intervention chirurgicale en ambulatoire.

Pour les trois intervenants de la table-ronde, ce type de démarche globale à l’échelle locale a un impact sur l’espérance de vie des gens… et serait également un facteur d’attractivité pour les territoires. Reste que l’accompagnement est un sujet majeur : « Il y aura des interventions de plusieurs niveaux. Ce peut être la Poste pour le niveau 1, les infirmières pour le niveau 2… Nous devrons avoir le bon interlocuteur au bon moment. Ce qui supposera de changer les process sur le territoire, analyser la façon dont les professionnels travaillent ensemble, c’est un sujet majeur », conclut Gaston Steiner, rappelant que cela fait déjà deux ans que le projet a démarré dans le cadre de PRIeSM.

« En fait, la plateforme TSD sera une version élargie de la plateforme régionale déjà existante appelée PRIeSM et hébergée également chez Docaposte, précise Jean-Marie Dunand, directeur adjoint activité santé de cette filiale du groupe La Poste. Cette plateforme ouverte propose ainsi des outils de gestion des parcours patient (télémédecine, informations aux patients…), un entrepôt de données et des outils de datamining et d’autres outils d’interopérabilité et de référentiels de sécurité. La plateforme dispose également d’une offre de services pour les professionnels, du fait de la nécessité d’aller récupérer des informations dans le dossier médical partagé (DMP), à l’hôpital ou auprès de médecins généralistes…

« Fédérer un tel écosystème est indispensable pour solvabiliser le marché en lui donnant une taille critique. Dans le domaine de la santé où les acteurs publics et privés sont très nombreux, il y a un vrai enjeu de passage à l’échelle. Il faut arriver à rendre accessibles à tous les citoyens des services qui auront fait leur preuve, explique Jean-Marie Dunand. Il y a des réglementations également à faire évoluer… et tout cela prend du temps. » Docaposte intervient donc en tant que garant de la sécurité des données et de leur traitement (2 datacenters en France). « Des API seront mises à disposition des acteurs, une fois qu’ils auront été acceptés et validés par le consortium de TSD, détaille-t-il. Tout l’enjeu est aussi de développer des services, des projets… pour faire de la France une terre d’excellence dans ce domaine. »

Le monde médical et les pratiques évoluent, estime l’expert, qui rappelle le projet en cours mené avec le groupe de cliniques Elsan pour la mise au point de l’application Adel, l’assistant intelligent permettant à deux millions de patients par an d’accéder à des informations personnalisées avant, pendant et après une hospitalisation (informations d’admission, descriptif du déroulé de l’intervention, suivi post-opératoire via des questionnaires) et de communiquer avec l’équipe médicale via son smartphone. Une autre opération est menée également avec le groupe de laboratoires de biologie médicale Cerba Healthcare, dans l’idée d’interfacer progressivement les systèmes d’information de plus de 400 laboratoires du groupe avec l’application La Poste eSanté, pour permettre aux patients utilisateurs de l’outil de recevoir, stocker et historiser leurs résultats d’analyses biologiques directement dans l’application.

« Ce projet est très intéressant pour Docaposte car c’est un projet sur dix ans grandeur nature, mais avec des retombées bien avant. Les présentations des autres projets se feront au fil de l’eau, comme les points d’étapes. Nous devons arriver à l’industrialisation des projets les plus pertinents, en tenant compte de tous les publics. L’accessibilité à tous ces services est aussi très importante. Docaposte apporte tous les outils numériques associés et un certain nombre de synergies seront possibles avec d’autres activités du groupe en tant qu’acteur de proximité. Le facteur peut être un facilitateur du travail des professionnels de santé par exemple, tel la livraison de médicaments à domicile ou veillez sur ses parents… On pense aux seniors, mais d’autres publics ont des besoins du même type. C’est donc dans la continuité de ce que l’on peut faire déjà que ce projet s’inscrit, mais notre idée est bien d’accélérer pour multiplier les services et le digital peut largement nous y aider. »

Dans l’optique de se positionner comme « facilitateur de l’e-santé » entre l’hôpital, la médecine de ville et le domicile du patient, la filiale du groupe La Poste vient d’ailleurs d’annoncer l’acquisition d’Icanopée, un éditeur français de logiciels d’accès, depuis un logiciel de dossier patient, aux services numériques déployés par l’Etat et l’assurance maladie, comme le dossier médical partagé (DMP), le dossier pharmaceutique (DP) et les messageries sécurisées de santé (MSSanté). L’entreprise accompagne déjà plus de 40 éditeurs de logiciels dans l’interopérabilité du DMP et permet à plus d’une dizaine d’établissements d’interagir avec le SI DMP.

  * Les 24 lauréats proposent des innovations du quotidien au bénéfice des populations, reflétant la diversité des projets et des territoires : développement d’exploitations agricoles bioécologiques, réinstallations d’unités industrielles et décarbonation de processus de production, valorisation des ressources en bois local, meilleure inclusion des personnes en situation de handicap, mise en service de navettes autonomes, développement de l’hydrogène, aménagement et conversion de friches, amélioration de la qualité de l’air dans un territoire portuaire et de l’eau dans un territoire agricole, promotion du tourisme durable, etc.

Impacts du projet TSD à l’horizon 2030

  • Augmenter de 50 à 70 % le pourcentage de citoyens qui vont au travail autrement qu’en voiture ;
  • Diviser par 2 le taux de non recours rural et urbain aux soins (n’ayant eu recours a aucun soin pendant les deux dernières années) de 8,2 à 4 % ;
  • Diminuer le taux d’hospitalisation pour la ramener à la moyenne nationale ;
  • Doubler le nombre de start-up dans la e-santé et la prévention, de façon à développer et conserver sur les territoires les compétences à forte valeur ajoutée.

 

Un panorama des tendances IOT

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Lors du Forum IOT de l’Acsel, deux experts de Dentsu Consulting ont présenté leur analyse sur les tendances IOT du moment… On passerait ainsi de l’internet des objets à « l’intelligence des objets ». L’explosion attendue n’est toujours pas là, mais nous sommes dans une révolution silencieuse : un Français sur deux a un objet connecté. Cela va de la télévision connectée au véhicule connecté, en passant par la montre ou le bracelet connecté selon une étude BVA. Le terme serait devenu moins « hype » et nous entrons donc dans l’ère de la rationalisation.

De fait, les consommateurs français jugent les équipements intelligents « effrayants » ! 73 % d’entre eux mettent la confidentialité et la sécurité au cœur des préoccupations (66 % aux Etats-Unis).

Dans le monde BtoB, les choses sont un peu différentes, mais encore lentes à décoller. On comptera 5,8 milliards de terminaux l’an prochain (+ 21% par rapport à 2019). Ainsi, seulement 17 % des entreprises seraient considérées « intelligentes ». Sachant que la sécurité de manière générale reste un des enjeux très importants. On assiste à une innovation incrémentale plus que de rupture. Toutefois, l’arrivée de la 5G va mécaniquement augmenter les usages…. Tout comme l’IA, la blockchain ou l’edge computing (pour la réactivité).