Tallinn, place forte du numérique

Pour se mettre d’accord sur des sujets à défendre à l’échelle européenne, au-delà de la parole politique, un certain nombre d’institutions et écosystèmes numériques propres à chaque pays de l’union s’entendent sur la création de « Digital Squads ».

Tallinn, place forte du numérique

Sommet numérique de Tallin © Arno Mikkor / EU2017EE

A Tallinn, en Estonie, le sommet devait être consacré au futur du numérique en Europe. Mais les grands mouvements politiques récents ont recadré les débats sur le futur de l’eurozone et du projet européen. Avec Emmanuel Macron en vedette.

Toutefois, dans le domaine numérique, quatre axes essentiels sont à retenir selon le Président de la République :

1/ Une politique commune de transformation et d’investissements pour tendre vers un marché unique numérique et un financement de l’innovation de rupture (IA, blockchain, véhicules autonomes…).

2/ Une compétition plus juste avec l’objectif d’inciter les plateformes (Google, Amazon, Facebook, Apple…) à davantage de transparence, incitant les lanceurs d’alerte à s’exprimer sur les sujets d’agression économique.

3/ Le financement des biens communs, qui rappelle le rôle de l’Etat pour lutter contre la fracture numérique (via la formation initiale et continue), et ainsi éviter de mettre à l’écart des millions de personnes.

4/ Enfin, la cyber-sécurité et la cyberdéfense vont de pair. En clair, il faut se protéger, mais aussi être capable de contre-attaquer !

Par ailleurs, à cette occasion, des organismes consultatifs de plusieurs Etats ont lancé une initiative commune, les « European Digital Squads », soit des brigades numériques européennes. Leur idée ? Echanger davantage entre institutions et écosystèmes numériques propres à chaque pays afin de se mettre d’accord sur des positions à défendre à l’échelle européenne !

Ces « Digital Squads » visent à réunir différents think tank publics nationaux, pour travailler ensemble sur un sujet donné pendant une période de 3-4 mois afin de publier des documents de nature à éclairer leur gouvernement respectif et la Commission européenne. Pour autant, la parole des « Digital Squads » n’engagera que mêmes.

On retrouve ainsi associées des entités indépendantes comme le Foresight Center estonien, le National Board of Trade suédois, l’Internet Economy Foundation et le think tank iRights.Lab allemand ou le Conseil national du numérique (CNNum) français.

Gagner en agilité face aux institutions

« Le marché unique numérique est un beau challenge fixé par l’Union européenne. […] Mais faire des ponts entre les institutions européennes et les acteurs locaux qui ont une bonne connaissance de terrain, est la clé », a rappelé Marie Ekeland, membre du CNNum, sur place.

« Nous sommes des organisations indépendantes qui entendent se réunir pour livrer un avis commun aux pays, a expliqué Yann Bonnet, secrétaire général du CNNum, à nos confrères de Mashable. Il était effectivement temps que l’on se réunisse en groupes de travail plus souples. Emmanuel Macron est conscient de l’importance de notre démarche et a promis de nous recevoir bientôt. »

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