« TOP 250 » 2015 : un bon cru pour les éditeurs français

Malgré un contexte économique difficile, le marché français du logiciel enregistre de belles performances. Surtout, il continue de créer des emplois : 10 000 uniquement par les pure players en deux ans !

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Les lauréats 2015 du TOP 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français © DR

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Panorama Top 250 des éditeurs et créateurs de logiciels français, réalisé pour la cinquième fois par le Syntec Numérique et le cabinet EY, a été révélé hier lors d’une soirée parisienne à la CCI. « Cette année, plus de 380 éditeurs ont répondu à l’étude, un chiffre en constante progression », a précisé Jean-Christophe Pernet, senior manager chez EY, en charge du classement. « Cette étude offre à la fois un panorama annuel du secteur en France et permet l’analyse de l’activité ici et à l’étranger », a poursuivi Muriel Barnéoud, présidente du collège Editeurs du syndicat professionnel.

Cette année encore, les chiffres sont très bons, même si 68 % du chiffre d’affaires global (plus de 10 milliards) reste généré par 7 % du top des éditeurs. Ainsi, les 193 éditeurs « sectoriels » contribuent le plus au panorama, leur taille relative étant plus importante (Dassault Systèmes, Axway…).

Au total, les emplois générés par ce panel ont cru de 18 % sur deux ans, passant de 66 614 à 137 362 l’an dernier. Soit 15 000 créations nettes, dont les deux tiers des emplois créés l’ont été par des pure players.

Les raisons de cette forte croissance sont toujours l’envolée vers le SaaS et les Services internet ; l’expansion à l’international ; l’accélération de l’innovation et le financement, avec une nette progression du capital-risque (35 % des répondants) et des services de BpiFrance.

Et pour demain ? Si l’on retrouve toujours le Cloud/SaaS (43 %), la mobilité (24 %) et la Sécurité et le Big Data (11 %), la croissance externe devient une priorité pour 49 % des répondants (qui envisagent une opération l’an prochain). De même, pour accélérer le développement à l’international de ses membres (pesant de 20 à 64 % du CA), Syntec Numérique, en partenariat avec le pôle de compétitivité Systematic Paris-Region, a d’ailleurs annoncé le lancement d’Export Impulse, une plateforme d’échange de bureaux pour faciliter le développement international en mode collaboratif. Objectif : trouver un hébergement à faible coût, principal frein pour partir !

Enfin, 82 % des répondants souhaitent embaucher, mais relèvent (une fois encore !) une guerre des talents exacerbée. « C’est notre grande difficulté, insiste Alexandre Souillé, président d’Olfeo (prix de l’innovation). Il n’y a pas assez de candidats valables. Aussi, on se pique les gens les uns les autres ». « Il y a un problème double, poursuit Corinne Lejbowicz, CEO de PrestaShop (prix de l’international), le manque de candidats et la fidélisation du personnel. Il faut s’ouvrir à tous les profils. Un premier test avec deux stagiaires de l’école 42 est actuellement en cours dans notre entreprise depuis cinq mois. Tout le monde en est satisfait. »

« C’est un enjeu majeur pour nos entreprises », reconnaît Muriel Barnéoud, et pour lequel le Syntec Numérique a lancé de nombreuses initiatives, à l’attention des jeunes scolaires et des jeunes talents notamment (CVthèque, bourses d’emploi, jobs datings…)… Avec l’Education Nationale, le syndicat travaille notamment à la création d’un « certificat » pour les professeurs, prouvant qu’ils sont capables d’enseigner le numérique.

Editeur français d’une solution de proxy et filtrage de contenus Internet, Olfeo, éditeur d’une solution de proxy et filtrage de contenus Internet, a reçu le prix de l’Innovation 2015 : « C’est une grande satisfaction pour Olfeo et les équipes de l’entreprise d’obtenir ce trophée ! », s’est réjoui Alexandre Souillé, PDG-fondateur d’Olfeo. Depuis ses débuts il y a un peu plus de dix ans, son entreprise a placé l’innovation au coeur de ses produits, mais aussi de sa vision grâce à un positionnement de rupture sur le marché (adaptation multi-locale et non globale de son offre).

PrestaShop, leader européen des solutions logicielles e-commerce open source, a quant à lui remporté le prix International avec 250 000 boutiques aujourd’hui répartis dans 200 pays et territoires (dont 21 % en France). Avec un logiciel disponible dans 65 langues, plus de 40 personnes de son équipe dédiées à l’international sur 130, 5 bureaux en Europe (Paris, Bruxelles, Berlin, Milan et Madrid) et 2 aux Etats Unis (Miami et San Francisco), PrestaShop  a également lancé cet été à San Francisco, un Lab dédié à l’innovation produit pour l’eCommerce. « Ce prix couronne notre ambition d’accompagner les e-commerçants dans le déploiement de leurs e-boutiques à l’international. Il récompense à la fois PrestaShop, son équipe et sa communauté de 850 000 membres, qui a collaboré à la sortie de la toute dernière version 1.6.1, a expliqué Corinne Lejbowicz. En 2015, nous prévoyons d’atteindre 80 % des boutiques créées hors de France ».

Les deux dirigeants reconnaissent que le prix décerné est très important pour leur entreprise. « Nos salariés en parlent vraiment en interne, ce qui crée une bonne cohésion en interne. Et, dans des métiers comme les nôtres, la question de la crédibilité est majeure. Cela rassure nos clients comme nos partenaires car ceux qui le décerne sont des spécialistes du logiciel », a expliqué Alexandre Souillé.

Enfin, « the Grizzly Labs », a décroché le Prix du Public lors de la soirée. Remarquée pour son développement et son inventivité, la start-up française, née en 2010, tire parti de la puissance des smartphones et des tablettes pour mettre un scanner dans la main de tous. Son application Genius Scan a bénéficié de plus de 20 millions de téléchargements (pour près d’un demi-milliard de documents scannés en cinq ans). Elle a lancé cette année Genius Sign.

« Cette nouvelle édition du Top 250 confirme le rôle de locomotive du logiciel pour l’ensemble de l’économie française. C’est pourquoi l’administration du CIR doit être simplifiée et ses critères d’éligibilité adaptés aux besoins des éditeurs pour consolider cette dynamique », a conclu Muriel Barnéoud.

La barre des 10 milliards dépassée pour la 1ère fois !

  • 10,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2014, dont 22 % réalisé en mode SaaS (+ 17 % par rapport à l’an dernier)
  • 13 % du chiffre d’affaires consacré à la R&D en 2014
  • 15 000 emplois créés en deux ans (2012-2014), dont 10 000 pour les seuls Pure Players
  • 82 % prévoient de recruter pour l’année à venir