Transition numérique – 500 000 euros pour aider les services de proximité

La start-up francilienne Allo-Média, édite Web2Shop, une suite de solutions destinées à améliorer la visibilité des TPE et PME et leur performance sur le web. A l’occasion de sa première levée de fonds, Alliancy s’est entretenue avec Arnaud Dassier, un des fondateurs de la jeune pousse 

Levée de fonds Allo media

Arnaud Dassier, Romain Sambarino et François Aubry, les trois fondateurs d’Allo-Média

Comment est née votre start-up ?

Arnaud Dassier – Dès le début, notre idée était de se tourner vers les professionnels des services de proximité afin de les aider à mieux exploiter internet et à effectuer leur transition numérique. Un défi de taille puisqu’on constate que les PME, et plus particulièrement les entreprises locales n’ont pas basculé plus de 10 à 15% de leurs dépenses marketing vers le web. Parallèlement, plus de 60% des français déclarent que lorsqu’ils cherchent un professionnel local, ils le font sur le web !

Avec François Aubry et Romain Sambarino, nous avons d’abord lancé des annuaires en ligne qui, tout en étant spécialisés, garantissent une simplicité d’utilisation comme celle du site « Le Bon Coin ». Nous avons décidé, en 2011, de démarrer sur le secteur de la santé avec « Allo-Médecins » ; le concept a connu un franc succès et cela nous a amené à lancer notre start-up afin de le décliner dans d’autres secteurs.  Restauration, bien être, réparateurs…, il existe maintenant une trentaine d’annuaires.

Depuis un an et demi, nous avons mis ce versant de notre activité en stand-by afin de nous consacrer à Web2Shop, une suite de solutions destinées à aider les entreprises de services de proximité à développer leur activité en s’appuyant sur la capacité d’Internet à améliorer leur visibilité et à leur apporter des leads téléphoniques de prospects qualifiés.

 Pourquoi ces entreprises ont-elles tant de réticences à basculer dans le numérique ?

AD– A mon sens, il s’agit d’un mélange d’obstacles psychologiques et concrets. Les professionnels de proximité travaillent beaucoup, ont peu de temps, et généralement peu de compétences dans le domaine numérique. Ils disent systématiquement qu’ils n’y comprennent rien et ont souvent eu des expériences qui ne leur ont pas plu. Création de site web, partenariat avec Groupon, etc… faute de pouvoir mesurer le retour sur investissements de leurs démarches, ces professionnels sont devenus méfiants.

De notre côté, nous leur proposons donc une solution globale et transparente avec un business model qui s’appuie sur la performance ; les entreprises nous payent au prorata de l‘activité commerciale qu’on leur envoie. 

Et alors, ça marche ?  

AD– Nous démarrons à peine puisque nous sortons tout juste d’une phase de R&D qui s’est étalée sur 18 mois. Notre solution est commercialisée depuis deux mois et nous signons environ un professionnel par jour. Notre chiffre d’affaires 2013 était d’1 200 000 euros en 2013 et notre objectif est le doubler chaque année ! 

Cette levée de fonds de 500 000 euros va donc servir à votre développement ?

AD– En effet, cette augmentation de capital va être essentiellement utilisée à notre développement commercial. Mais l’idée principale était d’effectuer une levée de fonds intermédiaire avant un gros tour de table, surement de plusieurs millions, que nous effectuerons à la fin de l’année. C’est pour cela que nous avons fait appel au fonds Kima Ventures, il est connu pour intervenir dans ce genre d’opérations : il est facile de trouver 100 000 euros comme plusieurs millions, par contre il est très difficile de récolter une somme intermédiaire. D’autres business angels privés ont complété la somme.

 Quel conseil donneriez-vous aux futurs entrepreneurs ?

AD– Je pense que l’essentiel est de ne pas se lancer tout seul dans l’aventure, de s’associer avec des personnes, qui, sans être des amis, sauront être complémentaires. Une bonne équipe pourra toujours transformer une idée foireuse en quelque chose de pas trop mal, tandis qu’une mauvais équipe fera toujours foirer une idée géniale.Trop souvent en France, les gens attendent d’avoir la bonne idée pour se jeter à l’eau mais ce n’est pas l’essentiel ; une start-up ça change souvent puisqu’il faut confronter ses idées au réel, par contre une équipe qui fonctionne bien, ça reste !