Un grand plan d’investissement pour adapter la France au XXIe siècle

Numérique, transition écologique et formation professionnelle… Edouard Philippe, le Premier ministre présentait ce lundi matin le grand plan d’investissement de 57 milliards (d’ici la fin du quinquennat), promis par Emmanuel Macron et élaboré par Jean Pisani-Ferry.

plan d'investissement

De gauche à droite : Jean Pisani-Ferry. économiste et Edouard Philippe, Premier ministre. © Ministères de Bercy

L’objectif est ambitieux : lutter contre le chômage de masse, accélérer la transition énergétique et stimuler l’innovation ! Le gouvernement français, en la personne d’Edouard Philippe, a présenté ce lundi le « plan d’investissement » promis par le président Emmanuel Macron. Elaboré par Jean Pisani-Ferri, il s’élève à 57 milliards d’euros d’ici 2022, dont 45 milliards de nouveaux crédits. Ce plan prévoit en effet une réorientation d’investissements existants pour 12 milliards d’euros et comprend les dix milliards d’euros correspondant au troisième programme d’investissements d’avenir (PIA 3). « Il s’agit de donner de la puissance et de la visibilité à nos grandes priorités d’investissement », a déclaré le Premier ministre.

Sur les 45 milliards d’euros de nouveaux crédits, 24 milliards pèseront sur le budget de l’Etat, tandis que 11 milliards bénéficieront de la mobilisation exceptionnelle de la Caisse des dépôts et consignations et de la Banque européenne d’investissement, « ce qui n’aura pas d’effet sur le déficit public », a affirmé le chef du gouvernement.

Le gouvernement a été missionné pour mener un projet de transformation. « Il faut accélérer l’adaptation de la France au XXIe siècle, a précisé le Premier ministre. L’argent public doit préparer l’avenir autant qu’il gère les questions du présent. »

Première priorité à laquelle 20 milliards d’euros seront dévolus : la transition écologique. Il s’agit de la continuité du « plan climat » présenté par le ministre d’Etat début juillet dernier. Intéressant pour les acteurs du numérique, 9 milliards d’euros devront permettre d' »amplifier l’effort de rénovation thermique des bâtiments », notamment en divisant par deux le nombre de « passoires thermiques ».

Autre priorité à laquelle 15 milliards d’euros seront dévolus : la formation professionnelle. Objectif : former et accompagner vers l’emploi un million de chômeurs faiblement qualifiés (7,1 milliards pour les adultes) et un million de jeunes décrocheurs (6,7 milliards). L’économiste Jean Pisani-Ferry, architecte de ce plan d’investissement, a précisé que l’objectif était de faire baisser d’un point le taux de chômage structurel. Le ministère du Travail mettra en place des indicateurs de suivi pour suivre les différents publics, a-t-il précisé. Ainsi, un peu moins d’un milliard sera consacré à promouvoir l’innovation dans l’éducation nationale (300 millions d’euros) et à mettre fin au parcours d’échec dans l’université (400 millions).

Une mise en œuvre progressive, dont plus de 7 milliards en 2018

Le plan prévoit aussi d’octroyer 13 milliards d’euros à l’innovation et la compétitivité, dont 5 milliards à l’agriculture pour « accélérer l’adaptation des outils et le changement des pratiques », « mieux intégrer la réponse aux défis climatiques », ou encore « renforcer la compétitivité des différentes filières ». Enfin, 9 milliards d’euros iront à la transformation numérique de l’action publique, notamment pour économiser dans le fonctionnement de la machine de l’Etat ! Dont cinq milliards pour le système de santé.

Ce plan sera mis en oeuvre progressivement à partir de 2018, avec des montants d’investissements atteignant leur maximum en 2020 et 2021. Les premières actions devraient être financées dès le 1er janvier prochain. Au total, 7 à 8 milliards d’investissement sont prévus en 2018, environ cinq milliards en crédits budgétaires inscrits en loi de finances.

La gestion de ce plan ne sera plus assurée par le Commissariat général à l’investissement. Les moyens correspondants seront inscrits dans les crédits des ministères, qui devront en contrepartie assurer la sélection, le suivi et l’évaluation des projets et s’assurer de la cohérence des investissements effectués avec les réformes qu’ils mettent en oeuvre.

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