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Les volontés numériques du « nouveau » Président Macron

Et voilà, c’est reparti ! Si en 2017, le numérique faisait partie intégrante du programme du candidat Emmanuel Macron, avec un certain nombre de mesures annoncées à l’époque (dont le bilan est tiré ici). Cette fois encore, le sujet est évidemment présent dans son nouveau programme et se concentre autour de grandes propositions, consacrées notamment aux mesures éducatives et à l’égalité numérique. Petit rappel avant de voir ces sujets avancer…

Emmanuel Macron - Photo Elysée – 11 janvier 2022

Emmanuel Macron Photo Elysée – 11 janvier 2022

Illectronisme

Emmanuel Macron s’engage à ce que tout le territoire français soit couvert par la fibre en 2025, avec le déploiement du « plan 3 » de la fibre. « On aura complétement terminé en relançant l’investissement d’ici à fin 2024 », explique-t-il sur France 3.

Il promet aussi la mise en place dans les cinq ans de 20 000 accompagnateurs pour aider les Français qui en ont besoin dans la maîtrise des outils numériques et leurs démarches quotidiennes… Enfin, petit plus : l’instauration d’une « prime de retour » pour inciter les Français à rendre leur vieux smartphone à des organismes de recyclage ou de reconditionnement, en échange d’une remise sur leur prochain achat.

Cybersécurité

Le président promet de mettre en œuvre le recrutement de 1 500 cyber-patrouilleurs, qui seraient déployés pour lutter contre la cybercriminalité, avec notamment des missions de prévision et de sensibilisation.

Il mettra également en place un filtre anti-arnaques pour avertir en temps réel tous les usagers d’Internet avant qu’ils ne se rendent sur un site potentiellement piégé (filtre basé sur une liste noire de sites réputés peu fiables).

Un numéro sera aussi joignable en permanence pour être conseillé et accompagné face à la cybercriminalité.

Gafam

Emmanuel Macron souhaite mieux réguler les géants du Net que sont les Gafam (Google, Apple, Facebook/Meta, Amazon, Microsoft). A ce sujet, il a ainsi confié à nos confrères du Point sa vision sur l’influence des grandes plateformes sur la société : « Il y a d’abord le sujet des réseaux sociaux. Beaucoup sont aujourd’hui américains. Il ne faut pas hésiter à envisager le démantèlement de ceux qui sont en situation de monopole et réguler », a-t-il déclaré. Il s’oppose notamment au concept de l’anonymat sur les réseaux sociaux : « Dans une société démocratique, il ne devrait pas y avoir d’anonymat. On ne peut pas se promener encagoulé dans la rue. Sur Internet, les gens s’autorisent, car ils sont encagoulés derrière un pseudo, à dire les pires abjections ».

Mesures éducatives

Emmanuel Macron indique vouloir généraliser l’enseignement du code informatique et des usages numériques dès la classe de 5ème au collège. Il souhaite aussi intensifier la lutte contre le cyber harcèlement, notamment en milieu scolaire. Parmi ses propositions, on note la mise en place du « contrôle parental des écrans par défaut » et le renforcement de la lutte contre le harcèlement sur Internet. Dans son programme, il est également prévu de former entre 400 000 et 500 000 ingénieurs et développeurs informatiques d’ici à cinq ans et un million de personnes aux métiers d’avenir.

Télémédecine

Pour lutter contre les déserts médicaux (4 millions de Français concernés), le chef de l’Etat veut encore renforcer le principe de la téléconsultation. Avec la pandémie, le nombre de téléconsultations a déjà été multiplié par 40 en un an depuis le mois de février 2020. Depuis le Ségur de la santé, un budget de 100 millions d’euros par an a été prévu pour favoriser le développement de la télésanté.

Mais c’est surtout une « révolution d’ensemble » qu’il vise : « On a investi avec l’hôpital avec le Ségur et maintenant on doit changer les conditions de travail et l’organisation du système de santé sur le territoire ». Il promet ainsi des assistants aux médecins qui iront dans ces zones et des aides pour les décharger des actes médicaux et gagner du temps.

Internet

Selon Emmanuel Macron, l’Europe doit bâtir son propre Metavers, monde en 3D que l’on explore via un avatar pour permettre aux créateurs de le faire sans « dépendre d’agrégateurs anglo-saxons et chinois qui pourront contourner les règles du droit d’auteur et du droit voisin »… avec l’idée de concurrencer Meta/Facebook sur son propre terrain. « L’idée serait par exemple de soutenir des moteurs graphiques alternatifs, des technologies de captation, ou encore de travailler sur les défis à venir, comme la création d’univers immersifs qui reproduisent les propriétés physiques de notre monde », déclare-t-il.

Mais, bâtir un Metavers européen, c’est aussi produire, promouvoir et maîtriser les contenus culturels et créatifs. Emmanuel Macron désire en outre que les principaux établissements culturels développent une politique en matière de NFT et puisse proposer des expériences en réalité virtuelle, autour des musées, du patrimoine et des nouvelles créations, en protégeant les droits d’auteur et droits voisins…

Il rappelle aussi l’importance de se doter d’un cloud européen (à l’image de Gaia-X ?) : « Nous n’avons pas, en Europe, l’équivalent des entreprises américaines. […] Il n’est pas vrai que l’on aura quelque chose de 100 % français ou européen tout de suite. En attendant, il faut assumer le fait que, pour partie, l’on va faire avec du cloud américain, que l’on peut, en revanche, réguler », a assumé récemment Emmanuel Macron à nos confrères du Point.

« À travers France 2030, je veux réconcilier start-up et industrie. »

Innovation

Emmanuel Macron compte investir massivement dans l’innovation agricole : robotique, numérique, sélection variétale, etc. ; tout comme il souhaite voir se développer une vingtaine de biomédicaments et biotechnologies (contre les cancers notamment), ainsi que des technologies nouvelles comme les exosquelettes.

Pour rappel, le plan France 2030, annoncé fin 2021 et doté d’un budget de 30 milliards d’euros vise aussi à booster divers secteurs d’avenir que sont les semi-conducteurs, le quantique, le cloud et l’intelligence artificielle… en vue de conforter notre souveraineté et notre compétitivité internationale.

Pour y parvenir, la France doit donc encore continuer sa course aux licornes (société valorisée plus d’1 milliard d’euros), dont le nombre approche désormais la trentaine. Le président veut, d’ici à 2030, faire ainsi émerger 100 licornes françaises et 10 géants européens. « Nous avons besoin que nos entreprises soient à la fois plus nombreuses, plus puissantes et se développent dans les domaines critiques comme l’informatique quantique, les biotechnologies ou encore l’agriculture et l’énergie de demain », détaille-t-il dans un entretien accordé à The Big Whale, en vue de répondre aux grands défis sociétaux de notre époque que sont la transition écologique, le vieillissement de la population, le défi alimentaire…

Une opportunité historique : les JO de 2024 !

Vitality Token « Je n’oublie pas l’esport, autre domaine d’excellence française, avec des équipes comme Team Vitality ou la Karmine Corp. Nous avons, à cet égard, une opportunité historique : celle des JO de 2024. A nous d’en profiter pour faire le lien entre les Olympiades des deux mondes en accueillant cette année-là les plus grands évènements esportifs mondiaux : un major de CS:GO, les Worlds de League of Legends et The International de Dota 2. Si les Français me font confiance, nous y travaillerons dès mon élection. C’est cela, aussi, le rayonnement de la France. » (Emmanuel Macron à The Big Whale, site spécialisé dans les cryptomonnaies).