[Tribune] 2023 sera-t-elle une année décisive pour l’adoption massive du mode de travail hybride ?

Au lendemain de la pandémie, la question du mode de travail à adopter fait toujours débat. Bien que le travail hybride semble être le mode le plus épanouissant pour les collaborateurs, les entreprises doivent s’adapter à de nouvelles façons de travailler et optimiser leurs espaces. Certaines organisations préfèrent réinstaurer le présentiel au risque de provoquer la frustration des collaborateurs quand d’autres préfèrent opter pour un modèle flexible, quitte à revoir leur approche organisationnelle pour que la collaboration, l’innovation et la productivité n’en pâtissent pas. Stéphane Padique, Digital Workspace Solution Engineering Manager, VMware France & Espagne, nous livre son analyse.

Stéphane Padique, Solutions Engineering Manager Espace de Travail Numérique, VMware France

Stéphane Padique, Digital Workspace Solution Engineering Manager, VMware France & Espagne

Alors que la pénurie des talents fait rage, cette décision s’avère hautement stratégique : à postes et salaires égaux, les candidats choisissent massivement les entreprises proposant un modèle de travail flexible. A l’heure actuelle, 9% des entreprises françaises ont décidé de ne plus disposer de locaux et plus de la moitié ont réduit les bureaux selon une récente étude[1]. Pour les autres, un choix reste à faire : que doivent-elles prendre en compte avant de décider de renouveler un bail ?

La capacité d’innovation des employés et le lieu de travail sont liés

Depuis l’abandon du télétravail à 100%, les entreprises s’efforcent de trouver le juste équilibre pour que leurs collaborateurs évoluent dans de bonnes conditions et un cadre épanouissant développant la créativité nécessaire à l’innovation. Toujours selon l’étude, près de deux tiers des collaborateurs estiment être plus innovants lorsqu’ils travaillent dans les bureaux de leur employeur. Cependant, attribuer le déclin des capacités d’innovation à l’échec de la flexibilité au travail serait une grossière erreur, car dans le même temps, l’écrasante majorité des répondants (72%) estiment être davantage satisfaits s’ils peuvent choisir leur lieu de travail.

A lire aussi sur Alliancy : tous nos articles sur le travail hybride 

Les politiques déployées ces deux dernières années ont eu des impacts positifs à tous les niveaux, puisque 33% des personnes interrogées en France constate mieux communiquer avec leurs responsables, un meilleur moral et une amélioration de la collaboration entre équipes. Finie l’époque où les employés considéraient la surveillance de la part de leur hiérarchie comme normale, ou acceptaient de passer de longues journées à leur poste au détriment de leur vie personnelle.

L’hybridation du travail sous tend donc que les entreprises proposent des technologies adaptées et une culture d’entreprise forte  pour permettre à leurs employés de remplir leurs missions depuis le(s) lieu(x) de leur choix.

Le numérique au secours de l’innovation et de la productivité 

Bien que le télétravail ait augmenté la flexibilité et la productivité des employés, il a également grandement favorisé l’insécurité. Face à l’explosion de la cybercriminalité depuis le début de la pandémie, les entreprises s’efforcent d’offrir un accès sécurisé et optimisé à l’ensemble de leurs employés (quel qu’en soit l’emplacement). Les projets de transformation du lieu de travail devront tirer parti des nouvelles technologies, tout en passant à l’étape supérieure en matière de développement de compétences, de sécurité du télétravail et d’évolution sociale. Ce triptyque est essentiel pour instaurer une culture axée sur la confiance et la collaboration et profiter de la puissance des outils numériques. 

Il est évident qu’imposer le présentiel est voué à l’échec. Le fait que des employés ne soient pas au bureau ne doit pas nécessairement affecter l’innovation et la productivité des équipes. Le « nomadisme » est désormais inscrit dans l’ADN de l’entreprise moderne, et la réduction des surfaces des bureaux est probablement l’approche à adopter au vu de l’inévitable avènement du tout numérique.

[1] Le dilemme du travail distribué : quand l’innovation et la satisfaction au travail rivalisent