Choose France pour « débloquer » la France 

Malgré les mouvements sociaux, la France reste attractive et les réformes vont se poursuivre. Emmanuel Macron et le gouvernement reçoivent ce lundi près de 200 patrons français et étrangers à Versailles. 

Choose France pour « débloquer » la France Pour la troisième année consécutive, l’événement Choose France permettra de tisser des liens et d’annoncer des investissements à la veille du Forum économique mondial (WEF) de Davos. L’idée ? Afficher encore et toujours l’orientation résolument favorable au monde des affaires des autorités françaises. 

Outre le président Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe, 19 membres du gouvernement seront là pour accueillir au château de Versailles près de 200 patrons de grands groupes américains (Coca-Cola, Snap, Fedex, Google, Netflix…), asiatiques (Hyundai Motors, Samsung Electronics, Fosun, Toyota…), africains (Cooper Pharma, Orascom) et européens (Rolls Royce, EY, ING Bank…). 

Avant un dîner introduit par Emmanuel Macron, plus de 400 rencontres bilatérales seront organisées ainsi que deux ateliers sur l’industrie du futur et les chaînes de valeur durables, au moment où le poids du facteur environnemental augmente dans les critères d’achat des entreprises et que la France se dit « très bien placée » pour relever ce défi. 

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L’Elysée relève qu’entre 2017 et 2019, l’attractivité de la France a progressé du 22ème au 15ème rang du classement publié par le WEF, soit la meilleure progression du top 20. « Afin de conforter cette dynamique positive, le gouvernement poursuivra le travail de pédagogie sur les réformes et les transformations menées en France pour encourager les entreprises étrangères à investir plus encore dans les territoires », précise un communiqué de la présidence de la République.

Pour illustrer l’attrait de la France, Emmanuel Macron visitera lundi matin à Dunkerque un site industriel du groupe du groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca, inauguré l’an dernier. Le géant pharmaceutique a annoncé un investissement de plus de 450 millions d’euros sur cinq ans en France, dont plus de 200 millions d’euros pour ce site de Dunkerque.De son côté, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, se rendra sur le site de FedEx Express, à Roissy-en-France, où elle sera accueillie par Rajesh Subramaniam, président et COO de FedEx Corp., et Julien Ducoup, directeur du Hub de Paris-CDG. Le groupe annonce investir 20 millions d’euros sur le site d’ici à 2022.

L’attractivité de la France se stabilise à un niveau élevé 

La France demeure comme en 2018 la deuxième destination pour les investisseurs étrangers en Europe derrière l’Allemagne et devant le Royaume-Uni, selon une étude commandée pour l’occasion par Business France, l’agence de promotion de la France à l’étranger, à l’institut Kantar. « 87 % des cadres dirigeants à l’étranger la jugent attractive, soit 13 points de plus qu’en 2016 », d’après ce sondage réalisé au cours du dernier trimestre 2019 auprès de 573 cadres dirigeants en Allemagne, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Inde, en Chine et aux Emirats arabes unis. « Si l’Allemagne reste considérée comme le pays ayant le plus à gagner du Brexit en Europe, l’écart avec la France se réduit sensiblement », à 5 points de pourcentage contre 18 points en 2016. 

Les cadres dirigeants à l’étranger considèrent notamment à 84 % que la France dispose d’un environnement juridique et fiscal des affaires stable (contre 94 % pour l’Allemagne) tandis que 79 % la créditent d’un « environnement juridique et fiscal des affaires facile à comprendre » (89% pour l’Allemagne). Mais les investisseurs sont 71% à penser que les grèves contre la réforme des retraites, toujours en cours, « ont un impact négatif sur l’attractivité de la France », un pourcentage qui monte à 80 % chez les Britanniques. 

L’impact des grèves des transports sur l’activité économique du pays reste globalement réduit, comme celui du mouvement des Gilets Jaunes de l’hiver 2018/2019, mais « la question c’est de savoir comment ça se termine », a déclaré à l’AFP Christophe Lecourtier, directeur général de Business France : « Si à la fin, comme c’est probable, les fondamentaux de la réforme finissent par passer », alors « on rompt avec le scénario habituel des précédents quinquennats où l’élan réformiste s’arrête au bout de deux ans sur un os. » 

« En termes d’attractivité industrielle, on fait la course en tête, se réjouit par ailleurs le directeur général de Business France, qui estime qu’on connaît une amorce de success story, avec des créations nettes de sites et d’emplois industriels en 2018 et 2019

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L’appareil productif français favorisé

Dans le cadre du groupe de travail piloté par Agnès Pannier-Runacher sur l’industrie, l’accélération des procédures obligatoires préalables à une implantation industrielle est rapidement apparue comme une priorité, afin de faciliter l’accueil de nouvelles implantations d’activité, et une mission a été confiée en ce sens au député Guillaume Kasbarian. 

Sur la base de ses recommandations remises en septembre dernier au Premier ministre, cinq chantiers ont été mis en œuvre dès octobre 2019, dont l’un porte sur l’anticipation des procédures en mettant à disposition des entreprises des « sites industriels clés en main ». Il s’agit d’un site pouvant recevoir des activités industrielles et pour lequel les procédures administratives relatives à l’urbanisme, l’archéologie préventive et l’environnement ont été anticipées afin d’offrir à l’investisseur une disponibilité immédiate ou à très court terme. 

Certaines procédures (comme les études environnementales dites « 4 saisons » ou celles relatives à l’archéologie préventive) nécessitent pour être menées à bien des délais incompressibles. Plus les démarches et les contraintes procédurales ont été anticipées par un aménageur, plus l’investisseur industriel potentiel pourra commencer à produire rapidement sur le site. 

Etre en mesure de proposer de telles solutions « clés en main » est aujourd’hui efficace pour attirer les nouvelles implantations. Le facteur temps est de plus en plus prégnant dans les demandes et attentes des industriels, et la capacité à mettre en service rapidement une nouvelle unité de production s’avère cruciale pour réussir à capter des parts de marchés sur les nouveaux produits ou les technologies émergentes. 

Suite à un appel à candidatures, les propositions remontées par les collectivités ont été qualifiées par les services de l’Etat et 12 premiers « sites industriels clés en main » peuvent être annoncés. Tous ont en commun une surface disponible importante permettant d’envisager l’accueil de projets industriels de grande ampleur. Il s’agit des sites suivants : 

  • Axioparc (Grand Est), 
  • Parc d’activités La Boitardière (Centre-Val de Loire), 
  • Pôle d’Innovation des Couronnes (Normandie), 
  • Europôle Sarreguemines Hambach (Grand Est), 
  • Grand Port Maritime de Marseille – PIICTO (Provence-Alpes-Côte d’Azur), 
  • Grand Port Maritime de Dunkerque – Zone Grande Industrie (Hauts-de-France), 
  • Pôle d’activités Haute-Picardie (Hauts-de-France), 
  • Induslacq & Chem’pôle 64 Chemical Parks (Nouvelle-Aquitaine), 
  • Le Carnet (Pays de la Loire), 
  • MOSL Parc – Illange-Bertrange (Grand Est), 
  • Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (Auvergne-Rhône-Alpes), 
  • Pôle d’excellence industrielle Rennes La Janais (Bretagne). 

Ces 12 sites clés en main seront présentés aux dirigeants de groupes internationaux participant au 3ème Sommet « Choose France ! » organisé ce 20 janvier à Versailles, comme autant d’exemples de notre capacité à proposer des solutions rapides et efficaces pour accueillir sur notre territoire des nouvelles implantations de grande ampleur, dans des conditions compatibles avec le caractère industriel de l’activité. Au-delà de cette première sélection, la démarche se poursuivra dans la durée. La liste des sites clés en main sera complétée dans le courant de l’année 2020. Cette démarche s’inscrit par ailleurs dans l’esprit du programme « Territoires d’industrie ».