Cybersécurité : Avec Cisco, Paris 2024 ne “veut prendre aucun risque” 

Avec l’événement Champions en Scène autour de Nicolas Karabatic ou Kevin Mayer, Cisco a fait un point d’étape sur son implication sur le plan cyber en vue des JO de Paris 2024. L’occasion pour Tony Estanguet, président du Comité d’organisation d’assurer qu’aucun risque ne sera pris sur ce sujet. 

Événement Champions en Scène, à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt

Événement Champions en Scène, à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt

“S’il y a un shotdown juste avant la cérémonie d’ouverture, ça va être un grand moment de solitude”. Tony Estanguet, président du Comité d’organisation de Paris 2024, veut éviter à tout prix la mésaventure vécue quelques minutes avant le lancement des JO de Pyeongchang (Corée du Sud), il y a 5 ans. “On ne prend pas de risque sur ce sujet”, ajoute-t-il ensuite lors de la plénière de l’événement Champions en Scène, organisé par Cisco, partenaire officiel de Paris 2024, lundi 25 septembre à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt. L’occasion pour l’entreprise née dans la Silicon Valley d’évoquer ses compétences et son dispositif pour sécuriser numériquement l’événement parisien. 

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“On s’attend à neuf fois plus d’attaques qu’à Tokyo en 2021”, assure Eric Greffier, directeur technique chez Cisco du partenariat avec Paris 2024. Avec un contexte géopolitique particulièrement agité, des risques d’attaques criminelles sous la forme de rançonlogiciel, la menace d’espionnage industriel ou encore l’intervention d’activistes, la pression sur l’ensemble des systèmes d’informations sera intense durant les 6 semaines séparant l’ouverture des JO de la clôture des Jeux paralympiques. “On parle de 400 000 km de fibre optique, 12 000 ordinateurs, des milliers de bornes wifi”, indique Tony Estanguet devant une assemblée de journalistes, collaborateurs et clients de Cisco ainsi que de champions dont le triple champion olympique avec l’équipe de France de Handball, Nikola Karabatic et le double champion du monde du Décathlon, Kevin Mayer. 

La puissance de l’IA 

Fournisseur de solutions hardware, Cisco livre également des solutions de cyber protection avec Atos. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur son groupe d’ingénieur spécialisé en intelligence de la menace, le Cisco Talos Intelligence Group. “Avec Talos, nous avons 400 ingénieurs qui travaillent au quotidien sur ce sujet”, indique Eric Greffier, “on voit près de 550 milliards d’événements de cybersécurité et on découvre plus de 200 vulnérabilités par jours sur tous types d’applications”. Durant les JO de Paris 2024, plusieurs dizaines de personnes seront sur place ou en astreinte, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, dont des ingénieurs de Talos. En tant que partenaire officiel de la NFL (Ligue Nationale de Football Américain), Cisco s’appuie sur son expérience dans la sécurisation de l’un des événements les plus suivis de la planète, le Superbowl. 

Laurent Degré, directeur général pour la France chez Cisco ne se montre pas inquiet malgré les risques. “Si on plante 1 seconde de la finale du 100 m, c’est inacceptable”, reconnait-il. “On sait que cet événement est déjà une cible mais je suis rassuré par ce qui a été mis en place”. En addition des équipes de Talos, Cisco va déployer ses solutions qui s’appuient notamment sur l’IA. “Dans la détection ou l’investigation, on a besoin de l’IA”, explique le directeur technique du partenariat Cisco et Paris 2024. “Un cadre est créé selon les habitudes de connexion et si l’IA observe des changements d’habitudes, il y a une alerte qui remonte”, explique-t-il. 

Lancement d’un Cyber Security Operation Center

Côté Comité d’organisation, l’implication est partout. “On s’est inspiré de ce qui se passe dans les plus grandes industries en procédant à de l’analyse de risque”, explique Franz Régul, RSSI de Paris 2024. “On a accompagné tous les projets pour comprendre comment ils créent ou non du risque, comment ils affectent les installations”. Le comité s’appuie sur un Cyber Security Operation Center (SOC) dédié : “Ce lieu est la tour de contrôle où toutes les activités cyber auront lieu. Il va travailler avec tous les partenaires et tous nos écosystèmes. C’est particulier puisqu’il y a trois ans on n’avait rien, et on sait exactement quand la mission va être critique. Entre fin juillet et début septembre, il faudra être les meilleurs du monde”, lance Franz Régul dans le grand auditorium de la Seine Musicale. 

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La cybersécurité peut paraître très abstraite mais la faille n’est pas toujours dans les lignes de code. L’humain a une part très importante dans le risque potentiel. Pour se prémunir, le comité forme tous ses employés à adopter la bonne conduite à suivre. Il lance même des fausses attaques afin de maintenir la vigilance. Mais toutes les attaques ne sont pas uniquement des tests. “Comme toute entreprise, dès le premier jour le comité a été attaqué mais on est bien préparé”, indique Eric Greffier de chez Cisco. Durant les tests évent de cet été en voile, VTT ou triathlon, ces aspects ont également été challengé : “Je ne crois pas que vous ayez entendu parler de moi jusqu’aujourd’hui”, ironise Franz Régul. “Ça s’est bien passé !” assure-t-il. “Au fur et à mesure, Cisco nous bouscule aussi quand ils ne sont pas contents. Tout le monde s’engage pour le succès des Jeux”. Prochain défi concernant les aspects cyber : le 9 octobre prochain avec le lancement officiel de la billetterie des Jeux paralympiques.