Cybersécurité : Lacework affole les compteurs avec une levée de fonds d’1,3 milliard de dollars.

Lacework, la spécialiste américaine de la sécurité du cloud, a battu tous les records du secteur en annonçant avoir bouclé une levée de fonds d’un montant d’1,3 milliard de dollars. En un an, elle aura donc levé 1,8 milliards auprès des investisseurs… De quoi valoriser cette jeune entreprise de « data security » à 8,3 milliards de dollars.

Lacework affole les compteurs avec une levée de fonds d’1,3 milliards de dollars Les chiffres de ce que la scale-up, créée en 2015, appelle « le plus important tour de table de l’histoire du secteur de la sécurité » peuvent donner le tournis. Ils sont le fruit de l’action d’un grand nombre de groupes d’investisseurs qui soutenaient déjà l’entreprise : Sutter Hill Ventures, Altimeter Capital, D1 Capital Partners et Tiger Global Management. Le tour de table accueille également pour la première fois les fonds Counterpoint Global (Morgan Stanley), Durable Capital, Franklin Templeton, General Catalyst et XN. De plus, d’autres investisseurs qui s’étaient déjà mobilisés auprès de Lacework, à l’image de Coatue, Dragoneer, Liberty Global Ventures et Snowflake Ventures, ont également rejoint dans un second temps le tour de table.

Une variété de parties prenantes qui ont en commun d’avoir été convaincus par la promesse de la scale-up. Celle-ci entend repenser l’approche traditionnelle de la sécurité pour le cloud en l’intégrant de manière native, du code à l’exécution. Elle s’appuie notamment pour y parvenir sur « Polygraph », un moteur de machine learning qu’elle présente comme « axé sur les données [afin] de réduire le bruit, de diminuer les risques et d’obtenir un meilleur retour sur investissement ». Cette très importante automatisation doit faire la différence afin de « voir et comprendre les changements du cloud à grande échelle, sans nécessiter d’intervention manuelle de la part des équipes de sécurité, ce qui permet une innovation plus sûre et plus rapide ».

Une croissance qui reflète « la douleur des entreprises » face aux problématiques cloud

Avec cette levée de fonds de croissance, l’entreprise veut évidemment élargir au maximum son marché et continuer à élargir son écosystème de partenaires qui compte déjà AWS, Snowflake, New Relic, Google Cloud Platform ou encore Microsoft Azure. L’été dernier, Lacework avait notamment annoncé vouloir accélérer sa croissance EMEA

Dans un communiqué, l’entreprise cite l’un de ses clients, Bren Biggs, VP of DevOps and Cybersecurity chez le spécialiste de l’IA pour les secteurs de la Défense, l’Espace et des infrastructures critiques, Hypergiant Industries : « L’application judicieuse de l’intelligence artificielle et du machine learning par Lacework pour générer et faire apparaître les événements les plus critiques est ce qui distingue la plateforme ». Et David Hatfield et Jay Parikh, co-CEO de Lacework résument leurs ambitions : « Notre croissance au cours des 36 derniers mois reflète la douleur qu’endurent de nombreuses entreprises lorsqu’elles tentent de naviguer dans le cloud à l’aide de produits de sécurité qui ne sont tout simplement pas conçus pour cela. Cet investissement, et le partenariat de ces investisseurs à long terme, nous aidera à réaliser la promesse de Lacework de devenir la plateforme de sécurité du cloud la plus fiable ».

Le montant réunit par l’entreprise, qui renvoie en filigrane à la volonté de Joe Biden de faire de la cyber une priorité nationale pour les Etats-Unis, ne manquera pas de faire réagir dans l’Hexagone, alors que le financement des start-up en « scale-up » est un problème récurrent. En octobre dernier, Ace Capital Partners avaient annoncé la création du plus grand fonds dédié à la croissance des entreprises de cybersécurité et de confiance numérique européennes, réunissant… 175 millions d’euros. Ce fonds avait notamment investi des entreprises françaises comme Quarkslab ou la rennaise Glimps à hauteur de 50 millions d’euros. Au Figaro, Guillaume Benhamou, directeur général d’Ace Capital Partners soulignait sa volonté de travailler avec d’autres fonds partenaires désirant co-investir dans le secteur de la cyber autour de dossiers s’élevant jusqu’à 80 millions d’euros.