[Tribune] Eco-conception de votre site web : les leviers indispensables

L’éco-conception d’un site web doit devenir un indispensable de la stratégie des entreprises en termes de Marketing, Growth et RSE. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, en temps normal : 1 seconde de retard de temps de chargement sur un mobile correspond à 20% de conversion en moins ; 45% des fonctionnalités d’un site web ne seront jamais utilisées quand 68% des internautes quittent un site en raison d’une mauvaise expérience de navigation. Cela ne va pas sans conséquences, pour le business, mais aussi pour l’environnement. Nicholas Mouret, co-fondateur et CEO de Greenmetrics, nous livre son analyse.

Nicholas Mouret, co-fondateur et CEO de Greenmetrics

Nicholas Mouret, co-fondateur et CEO de Greenmetrics

En effet, une grande majorité des sites ne prennent pas en compte – dans leur conception ou leur utilisation – la dimension environnementale, alors qu’elle est aujourd’hui primordiale. Un site marchand notamment, aura tout intérêt à devenir vert pour la planète mais aussi pour redorer son image de marque et optimiser l’expérience client.

A titre d’exemple, un site éco-conçu permet de considérablement réduire le poids des pages et leur complexité, de parfaire le parcours utilisateur pour en enlever chaque maillon superflu, et de réduire d’au moins 30% son empreinte carbone numérique. Voici quelques actions concrètes pour s’engager dans l’éco-conception.

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1/ Intégrer de la rationalité dans la conception de ses contenus web

  • Utiliser un encodage adapté pour les images et vidéos est une première action pour minimiser son impact carbone. En effet, les images représentent près de 45% du poids des pages en moyenne. Sur un site E-commerce, ces images sont indispensables pour valoriser les produits, et sur un site média, elles sont nécessaires pour documenter ou illustrer une actualité. Leur optimisation est donc cruciale pour réduire la bande passante consommée et donc l’impact lié aux sites internet. Sachez qu’en moyenne, une image webp sera 30% plus légère qu’une image .jpeg ou qu’une image .png.
  • Éviter la lecture automatique des vidéos sur les sites internet. L’activation automatique des vidéos au chargement des pages web implique une utilisation de ressources sur chaque tiers (terminal, réseau, datacenter). Dans de nombreux cas, la lecture automatique n’est pas nécessaire. En plus, elle attire l’attention de l’utilisateur et peut le détacher du service qui était demandé.
  • Choisir la technique du Lazy Loading pour charger uniquement les ressources lorsqu’elles apparaissent dans la partie visible d’un écran. Cela permet de ne pas solliciter le chargement de contenus et ressources qui ne seront jamais consultés.

2/ Appliquer des actions dans le “backend” de son site

  • Minifier les fichiers CSS, Javascript, HTML et SVG afin de libérer de nombreux octets de données et de réduire les délais de téléchargement, d’analyse et d’exécution.
  • Minimiser ses requêtes HTTP. Pour chaque fichier, le navigateur émet une requête HTTP vers le serveur. Plus il y a de requêtes, plus il y aura besoin de serveurs pour charger l’intégralité d’un site web.
  • Réduire la taille de son DOM (Document Object Model). Une structure complexe de la page implique plus d’octets à télécharger, et complexifie la recherche d’éléments précis. Une page bien conçue peut présenter des contenus riches tout en conservant un nombre d’éléments raisonnable. Google préconise de conserver une page avec moins de 1500 éléments dans le DOM.

Un site web moins énergivore permet de revenir à l’essentiel et de mettre tout le monde d’accord. Comme pour toute pollution numérique, il convient de commencer par la mesure, une analyse approfondie et détaillée de ses émissions permettant d’adapter un meilleur plan d’action. Comme détaillé, la complexité de la page et le nombre d’éléments qu’elle montre en vitrine, mais aussi la charge serveur seront à la source d’émissions de GES qu’il faut être en capacité de maîtriser.

Pour finir, la question de l’hébergement est l’une des premières étapes dans l’éco-conception d’un site web. Aujourd’hui de nombreux hébergeurs verts existent à l’instar d’Infomaniak, Planethoster ou Ikoula, et s’alimentent sur des serveurs plus vertueux et moins gourmands. Des comparateurs en ligne permettent de faire ces choix.

Agences web, e-commerçants, mais aussi consultants marketing et commerciaux…, tous, nous devons nous conscientiser sur ces problématiques à la source de notre pollution numérique. Les solutions sont nombreuses, la première étape passe par la réalisation et l’éco conception. Le numérique et nos usages polluent. Nettoyons nos sites, montrons la voie, et engageons-nous pour un web plus vert, plus durable, mais aussi plus agréable d’utilisation pour les cyber-consommateurs, qui aujourd’hui sont 70% à déclarer privilégier les sites qui mettent en avant une démarche responsable.