Formation interne : comment s’aligner sur les nouvelles injonctions du top management ?

Fondée en 2016, la start-up Effency veut aider à faire le lien entre les injonctions du top management, et la mise en place des bonnes pratiques de formation pour les équipes. Frédérique Chabbert, sa dirigeante, explique comment mieux embarquer les collaborateurs dans cette évolution nécessaire.

Bonnes pratiques de formation pour les équipes« Managez autrement », « faites de la RSE », « acculturez-vous à la cyber »… Les exigences de plus en plus transversales au sein des entreprises se multiplient de la part des dirigeants. Avec généralement une action fréquente pour y répondre : la mise en place de formations ad-hoc. Mais pour quelle efficacité ?

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Frédérique Chabbert, co-fondatrice d’Effency, start-up fondée en 2016, estime qu’après 9 heures de formation, près de 70% du contenu a déjà été oublié en moyenne par les collaborateurs. L’entreprise propose donc de répondre à cet enjeu à l’aide d’un « compagnon digital » nommé TeamGether. « Il permet d’animer les intersessions de formation en guidant et en ancrant les apprentissages », indique l’entrepreneuse.

Un “compagnon” digital personnalisable 

Cette solution interfacée dans des solutions du quotidien comme Slack ou Teams vient donc interpeler directement les collaborateurs sur leur relation à la formation. « L’injonction de « manager autrement » demande souvent la mise en place de plus en plus de feedbacks vis-à-vis des collaborateurs » explique Frédérique Chabbert. « Le compagnon permet d’aider à revoir la méthodologie, en apportant un « mémo » pour factualiser ce qui a été appris, formuler un ressenti, exprimer un besoin, formuler une demande… Il va ensuite inviter à passer à la pratique et vient questionner, pour savoir à quel point la formation a été impactante. L’idée c’est de guider, d’accompagner, de donner du sens, dans un temps mesuré ». 

Ce parti-pris est le résultat d’une réflexion de fond sur la valeur à apporter aux entreprises en matière de formation, alors qu’à sa création l’objectif d’Effency était différent. « Au départ, notre idée était de pouvoir mettre en place cette solution au service des managers et de la cohésion d’équipe mais avec des bonnes pratiques déjà conçues et standardisée, raconte Frédérique Chabbert, aujourd’hui, nous préférons accompagner de manière personnalisée, en prenant en compte la culture de l’entreprise. Au lieu d’avoir des contenus sur étagère, on a une solution ouverte qui s’adapte à la réalité du terrain ».

« Il veulent sortir du management à la papa »

Le taux d’adoption de ce compagnon digital par les collaborateurs est le signe que cette approche revue a porté ces fruits. Une fois mis en place, près de 9 salariés formés sur 10 répondent complètent ainsi les informations qui permettent « d’ancrer les apprentissages » d’après la start-up. « Ce que l’on invite le top management à faire, ce n’est pas seulement d’utiliser une solution, mais de penser comme le collaborateur, à travers ces usages. Cela leur demande un peu d’effort au départ, mais ensuite on voit qu’ils se mettent dans les bottes du collaborateur. C’est grâce à cela que les taux d’utilisation sont très élevés.» remarque la dirigeante. 

« Tous ceux qui travaillent avec nous ont cette perception qu’il y a un certain nombre d’outils pour aider aux formations qui ont été utilisés mais qui aujourd’hui ne fonctionnent plus », confie la co-fondatrice d’Effency. Et pour cause, la donne a changé dans les entreprises, notamment depuis la pandémie : « Sur l’aspect humain, le monde ne fonctionne plus pareil, on doit pouvoir laisser du temps aux collaborateurs, le choix de s’approprier les contenus. Il y a même des responsables formation qui nous disent qu’ils changent la façon de former pour que le cerveau intègre bien ce qui a été vu. Ils prennent de plus en plus soin des gens. On sent qu’ils veulent sortir du « management à la papa » avec des routines qui ne fonctionnent plus vraiment » se réjouit Frédérique Chabbert. Une recherche de sens chez les formateurs qui semble donc s’aligner sur les nouvelles exigences des directions générales. 

Un onboarding à ne pas rater

Les formations en interne prennent un rôle tout particulier durant la phase d’entrée du collaborateur dans l’entreprise, après son recrutement. Durant cette période d’intégration, faire adhérer à la culture, aux méthodes de travail et aux équipes est en effet primordial pour générer par la suite un véritable engagement. « Il faut permettre au collaborateur de capitaliser sur les bonnes pratiques de l’entreprise, plutôt que de le laisser être submergé par les formations qui vont arriver toute en même temps au moment de sa prise de poste. Durant ce moment charnière, il y a nécessité d’être guidé vers la bonne information, de se voir diffusée la bonne culture d’entreprise, d’être guidé vers les bons collaborateurs référents. En ce sens, TeamGether est un peu le collègue sympa qui est déjà passé par là et qui vous prend par la main sur des thématiques diverses de l’arrivée dans l’entreprise » estime la CEO d’Effency. Les grandes organisations en particulier sont friandes d’un tel assistant pendant la période d’onboarding. En effet, c’est durant ces quelques semaines qu’elles voient un nombre élevé de collaborateurs mettre un terme à leur période d’essai de manière unilatérale, souvent sans que leur manager ne se rendent comptent assez tôt des signaux faibles conduisant à ce désengagement. Repenser le rapport aux formations est alors souvent le levier à activer pour éviter un tel écueil.