La France désormais championne de l’open data

D’après le classement 2021 de Capgemini Invent sur l’Open Data, la France se classe en 1ère place en Europe en termes de maturité. L’adoption progresse dans l’ensemble des pays, mais moins vite sur l’axe de la qualité de la data.

Open Data Maturity Report La France était jusqu’à présent citée comme un pays précurseur en matière d’ouverture des données publiques. Cette maturité est confirmée par le dernier rapport réalisé par Capgemini Invent pour le compte de la Commission européenne.

En 2021, l’Hexagone se classe à la première place du classement parmi les pays 27 membres de l’UE – auxquels s’ajoutent d’autres nations. Déjà depuis 6 ans parmi les Etats les plus avancés en matière d’Open Data, la France affiche un score de 97,5%.

6 pays créateurs de tendance sur l’open data

C’est largement plus que la moyenne européenne avec un score de maturité de 81% en 2021. La progression est cependant plus large et ne se cantonne pas à quelques États classés comme “Trend Setters” par Capgemini.

Le rapport mesure une hausse de trois points sur un an. Certains pays enregistrent un bond dans la hiérarchie européenne. C’est notamment le cas de la Norvège. Entre 2020 et 2021, elle se hisse du statut de débutant à celui de pionnier (>90%).

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L’Ukraine accède quant à elle au rang de “précurseur”, aux côtés de 5 autres pays que sont la France, l’Irlande, l’Espagne, l’Estonie et la Pologne. Et rappelons que ces progressions s’inscrivent dans un contexte de crise sanitaire.

Les données de santé, et leur ouverture, sont justement devenues un enjeu depuis 2020. La “nécessité de répondre à la crise a conduit de nombreux pays à commencer à publier des données connexes et à développer des initiatives et des tableaux de bord pour rendre les données plus facilement compréhensibles”, souligne le rapport.

Ouvrir, mais surtout mesurer l’impact de l’ouverture

Ces démarches se sont poursuivies en 2021. Nombreux sont les Etats à publier ainsi des données relatives à la santé et à la politique sanitaire. Parmi ces informations ouvertes figurent notamment des statistiques récentes sur les taux de vaccination ou la capacité de production de vaccins.

L’ouverture des données ne constitue cependant que les premières étapes. Un autre paramètre gagne désormais en importance : la mesure de l’impact de l’open data. De plus en plus de pays européens mesurent la réutilisation des données ouvertes et la valeur créée.

“En 2021, on constate une nette tendance à mener des recherches approfondies, telles que des recherches documentaires ou des enquêtes, afin de quantifier et de vérifier l’impact des données ouvertes.”

Et pour les auteurs du rapport, cette tendance à la mesure de l’impact des données ouvertes s’inscrit sur le long terme. Ces démarches devraient ainsi se structurer au fil du temps pour parvenir à “des estimations plus précises de l’impact sur la société et l’économie.”

La qualité de l’open data doit progresser

L’indicateur d’impact reste encore un des 4 axes de maturité le moins développé. Son score en Europe atteint 78% (contre 87% pour la réglementation et 83% pour le portail). C’est toutefois 6 points de plus qu’en 2020. Sur la qualité des données, l’axe le moins mature, la progression est de seulement 1 point à 77%.

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La multiplication des jeux de données n’est plus le facteur essentiel. C’est bien la qualité de ces données qui est cruciale “pour permettre une application et une réutilisation appropriées des données”, notamment dans le but de créer de nouveaux services. Dans ce domaine, certains Etats se démarquent. C’est le cas par exemple des Pays-Bas et de la Suède.

En Suède, chaque fournisseur de données dispose d’un « tableau de bord de contrôle de la santé des métadonnées ». Celui-ci lui permet de vérifier des statistiques telles que la qualité et l’exhaustivité.

L’automatisation est un autre levier d’amélioration des métadonnées. Dans 6 pays (22%) – Belgique, Croatie, Danemark, Italie, Malte et Suède – toutes les métadonnées sont téléchargées de manière automatisée sur le portail national.

Pour progresser, et pas seulement sur la qualité, les Etats sont encouragés à collaborer entre eux et à s’inspirer de bonnes pratiques communes. Cette collaboration constitue d’ailleurs une des grandes tendances de 2021 dans l’open data.