French Tech Rise : pour des licornes sur tout le territoire !

10 milliards d’euros levés en 2021… à plus de 80 % en Ile-de-France. Pour changer la donne, l’opération « French Tech Rise », qui s’est tenue cette semaine à Bercy, vise à étendre la dynamique de La French Tech à tout le territoire.

FrenchTechrise

Hier soir, à Bercy, s’est tenue la « French Tech Rise », un évènement qui met à l’honneur la Tech régionale, soit 82 start-up venues de toute la France pour présenter leurs projets devant une centaine d’investisseurs issus des plus grands fonds de capital-risque.

Dans la continuité de la French Tech initiée en 2013, les ambitions 2017 d’Emmanuel Macron en tant que président, en faveur de l’émergence d’une « start-up nation » à la française, se concrétisent, à l’image de celles des Etats-Unis, d’Israël ou, encore, de l’Estonie !

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« La France est en passe de devenir le premier écosystème de l’Union européenne en matière de numérique », estime Cédric O, secrétaire d’État au Numérique. Pour l’illustrer : les 10 milliards d’euros levés cette année par une myriade de pépites tous secteurs d’activité confondus. Un record qui permettra de façonner la France de 2030 !

https://twitter.com/LaFrenchTech/status/1467784673149476866?s=20

 

Présenté le 12 octobre dernier au palais de l’Elysée par Emmanuel Macron, le « plan France 2030 » (30 milliards d’euros d’investissements prévus sur cinq ans), vise au développement de nouvelles filières d’excellence, comme à la revitalisation d’autres filières « où nous sommes menacés, mais qu’on n’a pas le droit d’abandonner ». Aussi, une large place est faite aux « nouveaux entrants », via le financement de « l’innovation d’où qu’elle vienne : des grandes entreprises, des ETI, des start-up. Le plus innovant gagne et appelle les financements », avait indiqué le chef de l’Etat. Notamment 5 milliards d’euros qui iront vers les start-up (dont 3 milliards en fonds propres).

La French Tech compte plus de 20 000 start-up en France, pour un million d’emplois.

« Nous sommes dans une dynamique exceptionnelle, explique Clara Chappaz, la toute nouvelle directrice de La French Tech, sur BFM TV hier matin. Le nombre de licornes accélère. Cependant, les grandes entreprises de la Tech française commencent à atteindre des sommets, mais qui restent relativement petites à l’échelle internationale. C’est pourquoi nous voulons accompagner toujours plus de start-up, jusqu’à 1 000 par an et notamment sur les territoires où il y a une belle dynamique, mais où il reste encore beaucoup à faire, »

Ce discours gouvernemental s’accompagne d’une volonté de créer très rapidement une cohorte de licornes, soit des start-up valorisées sur les marchés à plus de 1 milliard d’euros. Au nombre de 22 aujourd’hui (3 en 2017), la France en espère dix de plus d’ici à 2025. Pour autant, tous les feux ne sont pas encore passés au vert… 81 % des fonds levés le sont en région francilienne… Mais, au vu de l’importance donnée aux territoires, il faut changer la donne. Les initiatives publiques pour y parvenir ne manquent pas : la French Tech Rise en fait partie. « Il est aujourd’hui nécessaire que l’ensemble des start-up du territoire profitent pleinement de cette dynamique vertueuse », poursuit Cédric O.

L’Etat, facilitateur des échanges

Alors, de quoi s’agit-il ? Bercy organisait hier soir une rencontre inédite afin de faciliter les échanges entre de grands capitaux-risqueurs, les fonds régionaux et les start-up locales. Le but ? Offrir à ces entrepreneurs une visibilité plus importante et des contacts intéressants. En partenariat avec Bpifrance, les capitales et communautés French Tech ont sélectionné 82 start-up* des écosystèmes territoriaux (dont 8 d’Outre-mer) qui innovent dans des secteurs comme la santé, la transition environnementale, l’agritech ou encore la deeptech. Toutes, souvent plus industrielles qu’à Paris, auront l’occasion de pitcher devant une centaine d’investisseurs, issus des plus grands fonds nationaux. 4 d’entre elles ont été primées.

  1. Le prix Marie Curie a été remis à Livmed’s, dont l’application propose la livraison de médicaments pour les particuliers, pharmacies et centre hospitaliers tous les jours, à toute heure.
  2. Le prix Gustave Eiffel a été remis à Earthwake, dont la solution de recyclage chimique permet de transformer le plastique en carburant grâce à la pyrolyse.
  3. Le prix Louis Pasteur a été remis à Joe, une fintech qui développe une application de paiement fractionné permettant aux utilisateurs une plus grande flexibilité dans le paiement de leurs dépenses.
  4. Le Coup de Cœur a été remis à KAZoART, une marketplace dédiée à l’art contemporain, qui permet d’acheter en ligne des œuvres d’art en direct auprès des artistes.

« French Tech Rise, c’est la Coupe de France des start-up ! Nous posons ici un jalon supplémentaire pour faire de la France l’écosystème Tech le plus dynamique d’Europe », conclut Cédric O. D’où l’importance d’accélérer la régionalisation et de faire émerger de nouveaux champions. En le faisant, c’est bon pour l’emploi, comme pour répondre aux enjeux de transition énergétique et de l’alimentation…

Au niveau européen, Cédric O rappelle également l’importance de la coopération entre acteurs européens, via un accès au même pool de talents (French Tech Visa) et de capital (initiative Tibi), et surtout un marché plus unifié. « Ce qui me semble essentiel, c’est d’avoir les mêmes armes que les Américains », détaille-t-il. C’est pourquoi l’innovation sera au cœur de la présidence française de l’union européenne dès janvier prochain.

* Rappel des critères de sélection des start-up : perspectives de levée de fonds dans les dix-huit prochains mois ; recherche de financement en Seed, série A ou B (500 000 à 5 millions d’euros) ; entreprise de moins de 15 ans et siège social en France.

L’emploi dans les start-up françaises

La France est parmi les premiers pays de la tech d’Europe occidentale. On y compte aujourd’hui plus une vingtaine de licornes, 400 incubateurs, accélérateurs et start-up studios, et les levées de fonds dépassent les 10 milliards d’euros cette année. Pourtant, elles sont nombreuses à peiner à recruter… Il s’agit donc de mettre les enjeux de recrutement et de formation au premier plan. Leur pérennisation en dépend.

Ce constat a conduit la Direction générale des Entreprises et France Stratégie à lancer un travail exploratoire fondé sur une double dimension statistique et qualitative. L’objectif est de renforcer les connaissances disponibles sur les start-up, d’établir si elles ont des difficultés spécifiques de recrutement et de mieux identifier leurs besoins en compétences.

À la clé, cinq préconisations sont évoquées pour que les start-up réalisent leur plein potentiel de création d’emplois.

  1. Élargir le vivier de recrutement pour répondre à la pénurie de candidats
  2. Améliorer les appariements entre les profils des candidats et les attentes de l’entreprise
  3. Renforcer la fonction RH et la marque employeur
  4. Mieux définir l’objet « start-up » pour élaborer, piloter et évaluer les politiques publiques qui visent à soutenir leur croissance
  5. Améliorer la coordination et la visibilité des dispositifs d’appui RH existants

Ces orientations visent à réduire les obstacles au recrutement et s’adressent autant aux start-up elles-mêmes et à l’écosystème, qu’aux acteurs institutionnels en charge de la définition des politiques publiques (chapitre 4).