Futurs métiers du numérique : 5 signaux faibles détectés par le dernier Gen-Scan

5G, numérique responsable, no code, blockchain, impressions 3D… le nouveau rapport Gen-Scan permet de détecter des spécialités qui pourraient vite manquer de bras.

Futurs métiers du numériqueAprès une première édition début 2023, la Grande Ecole du numérique vient de publier son second « Gen-Scan », qui inventorie les tensions sur les métiers du numérique et la façon dont l’offre de formations répond ou non aux besoins de recrutement du marché. Ce nouveau rapport de 56 pages livre des centaines de chiffres par famille d’emploi et par département.

Il souligne que la plupart des métiers du numérique demeurent en tension, alors que le secteur tutoie les 6% de croissance, contre environ 1% attendu en 2023 pour l’ensemble de l’économie française.

Au milieu de ces très nombreuses données, voici les cinq signaux faibles qui ont retenu notre attention. Ces extraits issus du rapport laissent entrevoir les métiers de demain.

Sécurité, Cloud, réseau & Télécom

« [Les emplois liés à la 5G] ne sont pas encore visibles dans les offres d’emploi publiées et la France accuse un retard dans ce domaine, que le Gouvernement s’emploie à rattraper via notamment un budget prévisionnel de 100 à 150 millions d’euros destiné à son appel à projets « solutions souveraines innovantes » pour les réseaux télécoms 5G et 6G, ouvert jusqu’à fin février 2024. Le déploiement de la 5G nécessitera des profils à double compétences : la compétence télécom et une compétence technique (IT, cloud, cybersécurité, métier client, etc.). Pour mémoire, en juillet 2022, l’OPIIEC tablait sur 100000 emplois attendus dans la 5G à l’horizon 2027 en France. »

Numérique responsable

« Les salariés sont « de plus en plus sensibilisés voire formés aux bonnes pratiques du numérique responsable, mais aura-ton besoin de personnes dédiées à la coordination et à la mesure de ces actions ? Dans un rapport publié sur le sujet en mars 2023 par l’OPIIEC, voici ce que l’on peut lire à ce sujet : au sein des entreprises numériques, les organigrammes demeurent très peu impactés par le virage engagé vers la transition écologique et le numérique responsable. Dans la plupart des cas, elle se prête mal à la création d’une fonction support dédiée, notamment dans les TPE et PME. Néanmoins au sein des entreprises de la branche de plus grande taille, une ou plusieurs fonctions support dédiées voient le jour, à l’image des postes suivants : responsable Green IT, CSO (Chief Sustainability Officer), formateur numérique responsable. Les postes de chargé / directeur des usages “numérique responsable” devraient se développer, même si à ce jour (20/09/2023) on n’en dénombre qu’une seule sur LinkedIn et aucune sur Indeed. »

Développement, Test & Ops 

« Le no code comme outil à maitriser peut vraiment changer la donne pour un demandeur d’emploi aujourd’hui. Erwan Kezzar, expert en no code, CEO de Contournement et fondateur de la plateforme Nocodejobs.fr, constate qu’il y a de plus en plus d’offres d’emploi non-pourvues de “développeur-se no-code” et de nouveaux intitulés apparaissent comme le product builder et l’expert-e Bubble. Il ajoute que des certifications sont en cours de dépôt au RS et au RNCP par des acteurs de l’écosystème. »

Data, Intelligence Artificielle, IoT

« Les métiers de la blockchain ne sont pas des métiers qui apparaissent aujourd’hui dans les offres d’emplois publiées (seulement 5 offres recensées au 1er septembre), mais d’après l’OPIIEC, 78% des entreprises du secteur numérique manquent de talents dans ce domaine et 69% des entreprises seraient même prêtes à recruter des profils juniors (jeunes diplômés, alternants). Aujourd’hui, l’offre de formation est trop centralisée en Île-de-France et pas assez lisible, aussi 80% des entreprises pensent que l’offre n’est pas adaptée aux évolutions, elle est notamment trop théorique. »

Interface, graphisme, design

« [Pour l’impression 3D,] en janvier 2023, on tablait sur des besoins qui devaient à terme s’amplifier. Martine Assar de l’IMT-Institut Mines-Télécom confirme qu’il s’agit d’un “secteur amené à évoluer dans les années qui viennent et il serait judicieux de former des professionnels de l’impression 3D pour ne pas se retrouver avec un manque de profils formés”. Le Hubs Report 2023 table sur une croissance du marché de l’impression 3D dans le monde allant jusqu’à 17% en 2023. Les applications de l’impression 3D sont multiples et peuvent concerner des secteurs aussi divers que l’exploration spatiale, la médecine ou encore la décoration d’intérieur. La croissance annuelle du marché a d’ailleurs été évaluée à 27% par une étude de Research and Markets en 2022. »

Des sources de données variées

Le rapport Gen-Scan utilise comme source à la fois les offres publiées dans les jobs-boards et les formations publiées dans les fichiers de l’office national d’information sur les enseignements et les professions (Onisep, rattaché au ministère de l’éducation) du Compte personnel de formation (CPF, géré par la Caisse des Dépôts) et du réseau des Centres d’animation, de ressources et d’information sur la formation (Carif) et des Observatoires régionaux de l’emploi et de la formation (Oref). Les auteurs vont aussi chercher des sources et experts externes pour confirmer certaines de leurs observations.