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La blockchain dans le négoce de matières premières

C’est une première ! Le trader Louis Dreyfus Company (LDC) a réalisé la première livraison de matières premières agricoles utilisant la technologie blockchain, en partenariat avec les groupes bancaires français Société  Générale et néerlandais, ABN Amro et ING.

| Cet article fait partie du dossier « Agriculture : des hommes et des champs connectés »

La blockchain dans le négoce de matières premières

Le groupe Louis-Dreyfus est un groupe multinational du secteur du négoce de matières premières agricoles en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.

L’opération a été menée par LDC fin 2017, sur une cargaison de soja depuis les Etats-Unis vers la Chine, à livrer au groupe chinois Shandong Bohi Industry. La blockchain, une technologie derrière la crypto-monnaie bitcoin, utilise des blocs de transactions codés et authentifiés s’ajoutant les uns aux autres et se présente sous la forme d’un grand registre public réputé infalsifiable.

En remplacement du suivi habituel de livraison sur papiers, l’ensemble du processus a été couvert et sécurisé sur une plateforme informatique commune (Easy Trading Connect version 2) développée par les banques, dérivée de celle qui avait été mise sur pied pour le marché pétrolier en février 2017, où Société Générale était également partenaire.

Moins de duplication des tâches et de vérifications manuelles

En l’occurrence, cette transaction comprenait un ensemble de documents numérisés comme la lettre de crédit, le contrat achat/vente, ainsi que la réconciliation des données sur la vérification des volumes et prix après transfert. Ceux-ci ont pu être suivis et validés en direct par tous les acteurs de la transaction, y compris le ministère américain de l’Agriculture (USDA) pour les certificats phytosanitaires. Pour l’heure, « les ports et les douanes n’étaient pas concernés dans la première transaction pa», a précisé Louis Dreyfus.

Le temps passé à vérifier les documents et les données s’est réduit à quelques minutes contre quelques heures auparavant. Et des discussions vont avoir lieu désormais pour voir quelle suite donner à l’expérience… Gonzalo Ramírez Martiarena, directeur général de LDC, déclare dans le communiqué, « que les technologies de registre distribué [avaient] évolué rapidement, apportant plus d’efficacité et de sécurité dans nos transactions, et d’immenses avantages attendus par nos clients et tous les acteurs de la chaîne de fabrication en retour ». Pour le groupe, la prochaine étape sera d’exploiter ce potentiel dans le développement futur, « grâce à l’adoption de normes communes, et d’accueillir une ère véritablement nouvelle dans la gestion des flux numériques, et ce à l’échelle mondiale ». 

Au même moment, la société de blockchain canado-britannique BTL a annoncé que les entreprises de négoce d’énergie Eni Trading & Shipping, le français Total, le russe Gazprom Marketing & Trading Limited, Mercuria, Vattenfall, Petroineos and Freepoint testaient leur technologie pour des règlements d’opération en back-office.

Ces deux projets soulignent l’intérêt croissant des entreprises pour la blockchain (ou distributed ledger technologies) et le progrès mis en œuvre pour mener cette technologie vers un usage généralisé dans le commerce international, ce qui permettrait de réduire les risques de fraude tout en raccourcissant les cycles de trésorerie.