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Marseille, future « capitale de la Méditerranée »

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Emmanuel Macron, en visite à Marseille durant trois jours début septembre, a dévoilé de nombreuses aides financières pour faire face aux défis infrastructurels à relever de la deuxième ville de France… Au programme : éducation, mobilité, culture, santé, rénovation de l’habitat et lutte contre la pauvreté et la délinquance.

Début septembre, les grandes lignes du plan d’investissement « Marseille en Grand » ont été dévoilées par le président de la République lors de son déplacement dans la cité phocéenne. Objectif : redonner tout son lustre à la deuxième ville de France, forte de 870 000 habitants (1,6 million pour l’agglomération), pour en faire, d’ici à quinze ans, la capitale de la Méditerranée.

L’enveloppe financière qui y sera consacrée, d’environ 1,5 milliard d’euros de financements nouveaux selon l’Elysée, concernera une multitude de projets à lancer en partenariat entre Paris et les collectivités locales, face à une urgence d’ordre sécuritaire, sociale et sanitaire. « C’est comme ça qu’on s’en sortira ensemble », a estimé le chef de l’Etat, ajoutant vouloir « inventer, rêver et faire ensemble ce Marseille en Grand ».

En résumé, voici les annonces faites (en bleu, celles concernant davantage le numérique et le business) :

  • Arrivée de 200 policiers supplémentaires d’ici à 2022 et installation de 500 caméras de visio-surveillance dans les quartiers Nord « pour une politique de harcèlement des trafics ».
  • Construction d’un nouvel hôtel de police pour 150 millions d’euros et achat de 8 millions d’euros d’équipements numériques et matériels pour la police (véhicules notamment) « pour reprendre des positions rapides »
  • En plus des 11 magistrats déjà présents, déploiement de « trois nouveaux groupes d’enquêteurs de police judiciaire» « pour un suivi judiciaire plus exigeant »
  • Rénovation de divers équipements culturels et sportifs et renforcement de l’associatif (nouveaux espaces de rencontres)
  • Rénovation de l’habitat indigne, avec l’objectif de réhabiliter jusqu’à 10 000 logements dans les quinze prochaines années.
  • Investissements de 170 millions d’euros pour les hôpitaux et de 50 millions pour un pôle mère-enfant, dont une maison des femmes
  • Rénovation des écoles en délabrement (174 écoles sont dans un état critique), installer 10 micro-collèges et 10 micro-lycées « pour raccrocher les élèves », tout comme création de « l’école du futur », avec 50 sites tests dès la rentrée 2022 (notamment renforcement de l’autonomie des chefs d’établissements dans les quartiers défavorisés pour le choix des enseignants)
  • Déploiement de trois carrefours de l’entrepreneuriat, d’un fonds « capital jeunes créateurs » et d’une plateforme commune pour structurer l’offre à destination des jeunes en difficulté. Concrètement, il s’agit d’offrir à chaque jeune qui disposerait d’un projet sérieux un accompagnement et une dotation de plusieurs milliers d’euros pour leur permettre de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Lors de son allocution, le chef de l’Etat a ainsi appelé à la mobilisation de tous : « Beaucoup d’entreprises du numérique sont là. Je reconnais des visages amis, qu’il s’agisse de l’agritech, de la biotech, de la cleantech… Là aussi, on crée des emplois et des opportunités. Allons-y ! Mettons-les sur la table et qu’il s’agisse des grandes entreprises, de réseaux de nettoyage, de transport. Là aussi, il y a des emplois parfois peu qualifiés qui sont recherchés, il y a des jeunes qui sont prêts à les prendre. Et donc, je nous donne jusqu’à mi-octobre pour qu’on définisse, parce que c’est très simple, cette plateforme commune et ces 3 carrefours de l’entrepreneuriat. »
  • Développement de l’apprentissage pour « casser les tabous »
  • Création d’un grand pôle français du cinéma, pour permettre les tournages de grands films et séries. Des écoles seront ainsi ouvertes pour former techniciens et créateurs de cette industrie, notamment une « CinéFabrique » pour les 18-25 ans (comme il en existe déjà à Lyon). Une antenne marseillaise de la Cinémathèque française y sera également implantée et un soutien sera apporté à la modernisation du pôle média de La Belle de mai. Dans ce secteur, il y a aurait un potentiel de « dizaines de milliers d’emplois » selon le chef de l’Etat.
  • Extension de l’aéroport Marseille-Provence (Marignane) et amélioration de sa desserte d’ici à fin 2023
  • Développement de la mobilité pour 1 milliard d’euros (dont 250 millions de subventions étatiques). Notamment pour l’automatisation du métro, la création de quatre lignes de tramway et cinq lignes de bus de haut niveau de service, afin de désenclaver les quartiers Nord et permettre de lier le Nord au Sud. Cette enveloppe est conditionnée à une évolution de la gouvernance de la métropole, jugée jusqu’ici défaillante en la matière.
  • Rénovation du Port de Marseille Fos : le lien entre le port et l’Europe fera l’objet d’aménagements nouveaux et d’investissements exceptionnels, pour « aller au bout de l’optimisation des espaces » entre le port et la ville, a rappelé Emmanuel Macron. Il s’agit aussi d’investir le fret ferroviaire pour le rendre attractif et réduire les ambitions carbone pour être un « pôle économique » de la Méditerranée.
  • La dernière annonce du président concerne le lancement du projet Odysséo, visant à créer, en 2026, un lieu de sensibilisation dédié à la protection de l’environnement méditerranéen, avec pour but de faire de Marseille la première capitale européenne de la mer en 2024.

En contrepartie de ces annonces, le chef de l’Etat a demandé aux politiques locaux de prendre des engagements de réformes en retour. D’ici à trois mois, « des chefs de projets compétents » devront être recrutés, tout comme devront être faites des « propositions sur la gouvernance, les mécanismes financiers et l’argent », a-t-il conclu, annonçant qu’il sera de retour à la mi-octobre et en février prochain pour faire les premiers bilans.