MicroEJ se veut « LA » solution dans l’embarqué

L’éditeur nantais fournit une plateforme logicielle pour l’IOT, qu’il veut désormais « incontournable » pour amener l’IT vers l’embarqué.

En janvier 2016, MicroEJ et Lacroix Electronics signaient un accord de partenariat afin d'accélérer le développement et la production d'objets connectés et produits électroniques embarqués pour le marché européen. Ici, des représentants des deux entreprises.

En janvier 2016, MicroEJ et Lacroix Electronics signaient un accord de partenariat afin d’accélérer le développement et la production d’objets connectés et produits électroniques embarqués pour le marché européen. Ici, des représentants des deux entreprises.

MicroEJ, éditeur français de solutions logicielles pour l’embarqué et les objets connectés, s’est implanté voilà six mois aux Etats-Unis (Boston) et ne cesse depuis de se déployer en Asie. « Microsoft ou Android des objets connectés », tel qu’elle se définit lui-même, cette société nantaise de 40 salariés a créé la première plateforme Java de virtualisation d’applications standards destinée aux fabricants d’objets connectés (IOT).

Sa volonté ? Réduire la complexité des logiciels à créer (ou aider à créer) des services innovants pour augmenter la productivité logicielle de l’IoT. Parmi ses clients : des grands noms de l’électroménager (SEB…), les wearables, les télécommunications (Bouygues Télécom…), l’énergie, l’automobile (Bosch, Audi…), le médical, ou encore la maison et le bâtiment intelligent (Atlantic, Schneider Electric…).  Soit tous les industriels qui cherchent de la productivité et qui font des produits finis dont la composante logicielle est importante.

Dans l’énergie, via sa solution logicielle, MicroEJ a par exemple été le partenaire technologique d’EDF dans le développement des solutions conçues pour la station connectée de sa filiale Sowee. Celle-ci permet de piloter la consommation d’énergie dans la maison et, sous peu, permettra de contrôler de nombreux équipements connectés de la maison. « Trois de nos ingénieurs spécialisés dans l’embarqué ont travaillé moins de cinq mois avec les 80 informaticiens IT d’EDF pour développer cette nouvelle offre », explique Régis Latawiec, COO et partenaire de Fred Rivard, fondateur de MicroEJ, quasiment depuis le démarrage de la société en 2006.

Une réalisation rapide que leur technologie a facilitée puisqu’elle permet des cycles itératifs courts et une simplification de la phase de prototypage du produit (2 à 3 fois moins longue pour chacune des phases : prototypage, développement et déploiement). La modularité de la solution MicroEJ permet en effet de faire évoluer son produit dans le temps et de manière agile pour offrir davantage de nouveaux services et de nouveaux usages, « les équipes marketing pouvant enrichir l’appareil une fois qu’il a déjà été vendu. »

Depuis son démarrage, MicroEJ a levé des fonds à deux reprises (5 millions de dollars au total), mais ce n’est que récemment que tout s’est accéléré après une très longue et coûteuse phase de R&D et un changement de nom (anciennement IS2T). « Au départ, nous travaillions principalement avec des électroniciens, comme STMicroelectronics, Renesas, NXP ou Lacroix Electronics… Aujourd’hui, nos partenaires sont aussi les providers de cloud comme Microsoft Azure ou Ericsson… qui veulent accéder à l’embarqué », explique-t-il.

Après avoir implémenté sa solution chez quelques grands acteurs, MicroEJ compte désormais récolter les fruits de son travail en passant de quelques millions de pièces/produits connectés à 30 à 40 millions d’unités d’ici à 2020. « Notre business model est basé sur une licence par pièce, explique le COO, ou alors, dans le cas de l’IOT, nous facturons à l’usage. Nous avons donc tout intérêt à ce que les offres de nos clients séduisent. Et là, c’est du gagnant-gagnant. »

Principalement basée à Nantes, MicroEJ dispose de bureaux commerciaux en Ile-de-France, en Allemagne, aux Etats-Unis et bientôt largement dans toute l’Europe et en Asie. Cette internationalisation démontre bien son ambition : devenir « LA » solution de référence dans l’embarqué, « un marché encore peu mâture, très fragmenté, où l’uniformisation n’a pas encore eu lieu », conclut-il.