[Edito] Le numérique à l’école, quelles limites ?

Cette semaine, un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement lors de l’année scolaire précédente, s’est suicidé à son domicile dans les Yvelines.

Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, a immédiatement réagi et annoncé l’ouverture d’une enquête administrative sur les circonstances de ce harcèlement. Celle-ci doit notamment déterminer si cette mort tragique est liée au harcèlement qu’il subissait.

Ce drame est arrivé à peine quelques heures après les annonces du ministre sur le harcèlement comme l’un des enjeux de cette rentrée scolaire. « Le numérique a une place aujourd’hui majeure dans le harcèlement et dans ce que subissent beaucoup d’élèves », avait-il estimé le 5 septembre sur BFMTV-RMC.

Si l’école doit jouer « un rôle en termes de prévention », le nouveau ministre a rappelé les mesures répressives récemment mises en place, dont l’exclusion d’établissement des élèves harceleurs. A l’avenir, il est également envisagé leur bannissement des réseaux sociaux (de 6 mois à un an en cas de récidive), une mesure qui s’inscrit dans le cadre du projet de loi sur le numérique porté par Jean-Noël Barrot, ministre délégué au Numérique. Le processus reste toutefois encore à préciser, notamment avec l’aide des plateformes qui seront bientôt convoquées au ministère de l’Education.

Au-delà de telles mesures de renforcement contre la haine en ligne à l’école, faut-il aller plus loin ? Certains parleraient d’interdire les smartphones au moins de 13 ans, quand d’autres estiment que c’est avant tout aux parents à limiter le temps d’écran de leurs enfants.

Finalement, ne serait-ce pas toute la question du numérique et ses usages à l’école qui est à repenser, à l’instar de la Suède (retour aux manuels papiers), du Danemark (interdiction du recours aux écrans pour les moins de six ans) ou des Pays-Bas (téléphones portables et tablettes interdits en 2024 dans la plupart des écoles) ? Sachant que le problème ne semble pas tant être les outils à disposition que la façon d’apprendre à les utiliser… Une belle occasion aussi d’enseigner la maîtrise de ces technologies et de développer le sens des responsabilités.

A noter

Toute victime de harcèlement scolaire peut contacter gratuitement le numéro national d’écoute au 3020, ou encore le 3018 en cas de cyberharcèlement.


Cet édito est issu de notre newsletter de la semaine du 04 au 08 septembre 2023, à découvrir dès maintenant : https://alliancy.fr/newsletter08septembre2023

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