OVH Summit : les geeks français des datacenters assurent le spectacle et rassurent sur l’avenir

Pour le premier sommet clients-partenaires de son histoire, aux Docks de Paris, OVH, l’hébergeur basé à Roubaix, a souhaité marquer le coup et prouver qu’il pouvait travailler sa « culture client » malgré sa nature discrète et son héritage de « geek ».

Octave Klaba, directeur général d’OVH

Pour le premier sommet clients-partenaires de son histoire, aux Docks de Paris, OVH, l’hébergeur basé à Roubaix, a souhaité marquer le coup et prouver qu’il pouvait travailler sa « culture client » malgré sa nature discrète et son héritage de « geek ». Musique et humour étaient donc au rendez-vous, ce 8 octobre. Un moyen d’imprimer la marque un brin iconoclaste d’Octave Klaba, sémillant directeur général de l’entreprise, qui n’a pas hésité à empoigner sa guitare électrique à la fin de la Keynote d’ouverture, pour en tirer quelques accords bien sentis.

Cette rencontre a surtout était l’occasion pour OVH de revenir sur sa croissance marquée ces dernières années (+35 à 40% par an, pour un chiffre d’affaires prévu de 200 millions d’euros sur 2013), de mettre à plat l’étendue de son offre actuelle – qui dépasse de loin sa réputation d’hébergeur low-cost de sites web – et aussi d’aborder ses futures ambitions.
L’acteur français, qui dispose de 4 sites dans l’Hexagone (Roubaix, Paris, Strasbourg et Gravelines), a ouvert cette année à Beauharnois, près de Montréal au Canada, l’un des plus grands datacenters au monde. Un tour de force qui explique en partie sa capacité à lever cet été 140 000 millions en dette de banque, dans le cadre d’un crédit syndiqué. Complété par 60 millions d’autofinancement, OVH s’est ainsi dégagé l’horizon pour 2 années d’investissements, afin notamment de poursuivre son développement en Amérique du Nord et d’étoffer ses offres télécoms et de Cloud computing.

Lors de la conférence de presse accordée par son directeur général le 8 octobre, celui-ci a également annoncé sa ferme intention de bâtir un nouveau site outre-rhin, à quelques kilomètres de Strasbourg, pour répondre à la demande de ses clients allemands. Ce développement en Europe cadre par ailleurs avec le refus de l’hébergeur français de se lancer sur un marché asiatique en plein boom mais très complexe et culturellement fragmenté.

Levée de fonds et recrutement
OVH souhaite aussi tirer les leçons des difficultés que la société a connues récemment avec un « sold out » affichée sur sa plus récente offre de serveurs. En effet, confrontée à une demande de plus de 20 000 unités par mois depuis juillet – contre 120 000 annuellement d’ordinaire- l’entreprise familiale, qui construit elle-même le matériel qu’elle utilise, a été dans l’incapacité ces derniers jours à proposer ses derniers serveurs à la vente. Victime de son succès, OVH a ainsi annoncé se donner encore quelques semaines pour réfléchir à une évolution fondamentale de son business model, traditionnellement basé sur des sorties régulières de nouveaux modèles pour des prix souvent plus bas que les précédents.

Une mésaventure qui n’entache en rien la confiance et le dynamisme d’Octave Klaba. Celui-ci a précisé qu’OVH entendait bien poursuivre sa croissance à son rythme actuel pour les deux prochaines années au moins et de recruter en parallèle au moins 300 personnes qui viendront renforcer un effectif de presque 700 employés. Avec le défi d’aller chercher de nouveaux talents ailleurs que dans un bassin de l’emploi IT du Nord-Pas de Calais, que l’hébergeur a fortement contribué à assécher. Celui-ci a donc lancé son concept d’OVH City, à Brest ou encore Lyon : des antennes régionales qui lui permettent déjà de toucher un nouveau public d’administrateurs systèmes et de développeurs… ces « geeks barbus » qui sont l’âme d’OVH, d’après Octave Klaba.

 

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