Celles et ceux qui se battent pour leurs idées
Jean-Claude Laroche Directeur de mission auprès de la présidence d'Enedis et président du Cigref Linkedin

Ce polytechnicien a rejoint EDF en 1993, où il gravit tous les échelons jusqu’au poste de directeur des systèmes d’information, puis, en 2017, de DSI d’Enedis. Parallèlement, il s’investit au sein du Cigref, qui réunit grandes entreprises et administrations autour des enjeux numériques. Elu président de cette association en octobre 2021, il s’engage pour un numérique durable, responsable et de confiance. Parmi ses priorités : féminisation du secteur, lutte contre l’obsolescence programmée, sobriété énergétique, renforcement des moyens de l’Etat contre la cyber-malveillance, création d’un cloud français et européen sécurisé. Avec 155 membres représentant 60 milliards d’euros en achats IT, le Cigref a les moyens de peser.

 

 

Pour un numérique « porteur de sens » !

 

Dans le cadre de nos 10 ans, nous avons invité ces « 100 personnalités » à prendre la parole, en nous partageant leurs visions, idées ou initiatives pour un numérique porteur de sens. Voici le retour à nos trois questions…

 

1. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ces dix dernières années dans la digitalisation de l’économie ? 

 

Plusieurs points ont marqué, selon moi, la dernière décennie en termes de digitalisation : 

  • D’une part le fait que toutes les activités humaines, et parfois les plus sensibles ou les plus critiques, connaissent une transformation profonde par l’introduction du numérique en leur sein même ; le caractère pervasif du numérique s’est vraiment révélé au cours de la dernière décennie 

  • Simultanément, la question des infrastructures permettant à la digitalisation de l’économie est revenue au premier plan, notamment avec le poids des acteurs majeurs du cloud et les problèmes stratégiques liés aux télécommunications 

  • Les CDOs, qui étaient apparus comme vecteur d’innovation face aux DSIs, n’ont représenté qu’un phénomène assez temporaire : les DSIs ont repris toute leur place dans la gouvernance des transformations, et l’informatique s’est révélée comme le véritable vecteur de la transformation digitale 
  • De ce fait, tous les métiers de l’informatique sont confrontés depuis quelques années à une pénurie de ressources : la question des RHs devient centrale 

  • La cybersécurité a pris une place difficilement imaginable il y a 15 ans, et le numérique apparaît comme un des facteurs de risques majeurs de nos sociétés 

  • La question géopolitique est revenue au premier plan des préoccupations des acteurs de la numérisation de la société. 

 

2. Auriez-vous une idée d’action concrète pour faire bouger les lignes et rendre le numérique plus « responsable » (au sens porteur de sens) ?  

 

Le numérique a à franchir une nouvelle frontière : celle de la maîtrise de son impact environnemental ; cela suppose plusieurs types d’actions : 

  • D’abord la maîtrise de la consommation des ressources naturelles et des émissions liées aux activités numériques elles-mêmes => les processus de décision des acteurs de l’économie doivent être profondément modifiés par la prise en compte de cette dimension 

  • La priorisation des actions de numérisation qui permettent de limiter l’impact environnemental des autres activités humaines => cela suppose de bien caractériser les externalités positives de la digitalisation 

 

3. Dans ce domaine, vous êtes-vous fixé un engagement pour anticiper un avenir positif ? 

 

Mon engagement autour de ces questions se concrétise par la fonction de Présidence du Cigref 

 

Qui sont les 100 personnalités, innovateurs et esprits marquants, qui donnent du sens au numérique et qui, par leurs réalisations, idées, choix ou actions… contribuent à une société plus efficiente, plus résiliente, plus juste, plus durable ? C’est la question que s’est posée, et qu’a posé la rédaction d’Alliancy mi-2022 à sa communauté dans le cadre de la préparation de ses 10 ans. Retour sur cette démarche particulière.

Chez Alliancy, nous croyons que la maturité du secteur sur la transformation de notre société et de nos organisations par le numérique est aujourd’hui mâture pour apporter des réponses différentes à l’épineuse question : « Quel numérique voulons-nous (vraiment) pour demain ? »

Dans cette liste que nous dévoilons, il ne s’agit donc pas seulement de celles et ceux pour qui le fait de transformer notre société par la technologie va de soi (parce que rien n’entrave la marche du progrès et de l’innovation), mais plutôt de celles et ceux qui, par leurs idées, leur choix, leurs décisions et actions contribuent à une société plus équitable et apaisée à tous les niveaux…

Certain.e.s ont déjà des activités bien installées et une réputation à l’avenant, d’autres sont beaucoup moins connus et débutants, mais tous nous ont suffisamment marqué pour avoir envie de parier sur eux pour un avenir commun.