Qwest TV, le Netflix du jazz, attend désormais son public

Cofondée par Quincy Jones, Qwest TV est la première plateforme internationale de vidéo à la demande par abonnement dédiée au jazz et musiques affiliées.

Qwest TV, le Netflix du jazz, attend désormais son public

Qwest (ou « quête » en français) est, à l’origine, le nom du label de musique de Quincy Jones, qui possède 30 % de la société Qwest TV, cofondée avec Reza Ackbaraly.

 Cofondée fin 2017 par Quincy Jones, le célèbre jazzman américain et Reza Ackbaraly, Qwest TV en a fini avec la phase bêta de sa plateforme. La version officielle 1.0 de Qwest TV Premium vient donc d’être lancée pour un public captif d’amateurs de SVOD (vidéo à la demande) de jazz et musiques affiliées, qu’elles soient africaines, brésiliennes ou autres…

 « Certes, c’est une niche, reconnaît le dynamique Reza Ackbaraly, programmateur du festival Jazz à Vienne et ancien producteur de la chaîne spécialisée Mezzo. Mais, nous avons eu de nombreux feedback comme quoi il manquait un media online sur ces musiques et nous voulons devenir ce media. Dans le monde entier, des Etats-Unis au Japon, en passant par les Pays du nord de l’Europe et la France évidemment, ces artistes remplissent des salles de 500 à 5 000 places, avec de vrais passionnés qui ne s’en lasseront pas. »

 Aujourd’hui, la plateforme propose des contenus d’archives (INA, RTBF…), de retransmissions de documentaires et des captations de concerts tout comme des productions originales, des documentaires primés, des concerts mémorables… « A l’image de ce que fait le plus bel exemple en la matière qu’est Netflix ». Mise en ligne fin 2018, la boutique présente d’ailleurs des collaborations, des éditions limitées ou encore des collections exclusives, le tout signé « Qwest TV by Quincy Jones ».

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 Les programmes proposés le sont en haute définition et sans publicité, tous accessibles sur n’importe quel device (IOS ou Android), ainsi que sur la télévision (via AirPlay ou Chromecast). Articles de fond, actualités, vidéos, playlists, jeux… Un contenu média gratuit est aussi proposé sur le site, qui veut ouvrir cette musique au plus grand nombre.

Qwest TV, le Netflix du jazz, attend désormais son public

Les deux associés se sont lancés dans cette aventure en commençant par une opération de pré-abonnement via le crowdfunding en 2017 (140 000 dollars récoltés en quelques semaines). Ils ont ensuite obtenu des subventions du CNC et d’Europe Creative, avant de lever 300 000 euros (soit environ un total de 700 000 euros obtenus).

Une levée de 2 millions d’euros en préparation

Aussi, après une année 2018 dédié au développement de la plateforme, 2019 est celle du lancement commercial du site sur abonnement (Qwest TV Premium/SVOD), en parallèle du média gratuit en ligne (Qwest TV). Une nouvelle levée de fonds est d’ailleurs en préparation pour un montant de 2 millions d’euros.

Implanté à Los Angeles (marketing, commercial) et Paris (développement), la société compte aujourd’hui 7 collaborateurs, effectif qu’elle espère doubler rapidement. Mais là n’est pas son plus grand challenge. Elle espère surtout multiplier les partenariats pour se faire connaître avec les distributeurs comme Amazon Fire TV, Apple TV et autres opérateurs télécoms qui cherchent de leurs côtés à enrichir leurs catalogues… En parallèle, la plateforme se déploie dans les écoles et universités, en partenariat avec Medici  V (plateforme de SVOD de musique classique), en proposant un catalogue numérique comme outil pédagogique. La plateforme est gratuite du coup pour les étudiants, c’est l’établissement d’enseignement qui s’abonne et leur offre l’accès. Six universités américaines (dotées d’un département culture et musique) ont déjà signé depuis janvier, 15 autres testent actuellement le service. « On espère signer 250 universités d’ici à fin 2020 », précise Reza Ackbaraly, qui compte aussi s’adresser aux écoles de musique françaises dès cette année.

Enfin, Qwest TV, incubée hors les murs chez Creatis, compte sur sa nouvelle levée de fonds pour consolider son offre et développer sa notoriété. « Nous comptons aujourd’hui plus de 150 000 membres dans notre communauté, dont 2 000 abonnés », conclut-il. Fin 2019, le chiffre d’affaires devrait atteindre les 500 000 euros.