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Start-up : Oracle affine sa stratégie au niveau mondial

Après avoir accueilli deux promotions de start-up dans son accélérateur francilien, Oracle revoit sa stratégie d’open innovation pour 2019. Désormais, le géant américain accueillera tous profils de sociétés et ce tout au long de l’année dans son « hub » français. Entretien avec Jean-Marc Hui Bon Hoa, directeur du programme Startup Cloud Accelerator d’Oracle France.

Jean-Marc Hui Bon Hoa, directeur du programme Startup Cloud Accelerator d'Oracle France

Jean-Marc Hui Bon Hoa, directeur du programme Startup Cloud Accelerator d’Oracle France

Oracle, Orange, Microsoft, SAP, HPE… Chacun de ces grands acteurs de l’IT dispose de son propre programme d’accélération ou de son incubateur de start-up… C’est notamment le cas d’Oracle en France, qui propose son « Startup Cloud Accelerator », implanté à Colombes (Hauts-de-Seine) et piloté par Jean-Marc Hui Bon Hoa depuis sa création. Ce que ce programme résidentiel offre durant six mois ? Du mentorat d’experts techniques et commerciaux pour atteindre l’objectif fixé ; des espaces de co-working ; l’accès aux solutions d’Oracle comme à son portefeuille de clients, partenaires et investisseurs et des crédits Oracle Cloud gratuits. Il permet aussi d’intégrer un réseau mondial de start-up comprenant un programme d’alumni.

L’initiative, qui avait été lancée début 2017 au niveau mondial, compte à ce jour 9 accélérateurs pour 120 sociétés accompagnées environ sur 2017 et 2018, dont 11 en France [voir liste en encadré], sur plusieurs centaines de candidatures reçues. Outre Paris, ces espaces d’open innovation se situent notamment en Inde (Delhi, Mumbai et Bangalore), à Singapour (Singapour), au Brésil (São Paulo), aux Etats-Unis (Austin), au Royaume-Uni (Bristol) et en Israël (Tel Aviv).

Oracle, qui dispose de 9 accélérateurs dans le monde aujourd’hui, compte sérieusement étoffer son réseau dès 2019.

Oracle, qui dispose de 9 accélérateurs dans le monde aujourd’hui, compte sérieusement étoffer son réseau dès 2019.

 D’accélérateur à « hub » d’innovation

« Si tout s’est bien passé durant ces deux années d’existence de notre programme, avec des profils et des niveaux de maturité technologique très différents selon la dizaine de sociétés que nous avons accompagnées, nous souhaitons revoir notre stratégie pour 2019 », explique Jean-Marc Hui Bon Hoa. Certaines start-up y ont en effet trouvé un intérêt quasi exclusif dans l’implémentation de la technologie cloud d’Oracle, alors que d’autres ont privilégié l’approche joint go-to-market. Et de citer l’exemple de Dial-Once (1ère promotion), dont le partenariat avec Oracle est certes technologique (la start-up utilise Oracle Cloud Infrastructure), mais également commercial, car en tant que véritable Intelligent Contact Hub, la start-up propose dans le parcours de son interface visuelle un accès facilité aux solutions CX d’Oracle (chatbot) et peut même s’interfacer avec le CRM Siebel afin de contextualiser les parcours proposés.

Oracle, qui n’investit pas directement dans ces entreprises, a créé des liens avec un réseau dense d’investisseurs au niveau mondial capable d’aider les start-ups en recherche de fonds.

Jusqu’à présent, le groupe choisissait des sociétés disposant déjà d’un produit viable, encore à booster techniquement et commercialement. « Ce qui veut dire que l’on excluait toutes les autres start-up, notamment les « early stage », explique-t-il. L’an prochain, nous souhaitons élargir l’écosystème et accepterons tous types de profils d’entrepreneurs. Nous n’aurons donc plus non plus de « programme » sur un temps donné, ni d’obligation d’hébergement. Les candidatures d’entrepreneurs, non limitées en nombre, pourront nous parvenir tout au long de l’année, au fil de l’eau [lire encadré], y compris en provenance d’autres pays alentours, comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal. »

| 🎥 Voir aussi sur AlliancyRencontre avec Karim Zein (Oracle)

Ainsi, le groupe passe « d’accélérateur » à « hub » et s’attend à accueillir un plus grand nombre de start-up. « Nous renforçons nos équipes pour gérer cette croissance », précise Jean-Marc Hui Bon Hoa. Le groupe, qui accepte d’ores et déjà les candidatures pour 2019, compte ouvrir plusieurs autres de ces « hubs » dans le monde, car l’ambition du géant informatique est bien de constituer un écosystème le plus large possible de start-up, incluant évidemment celles déjà passées par ses précédents programmes d’accélération dans les différents pays.

Les start-up intégreront l’un des trois parcours « experience »

1/ Le parcours « incubation » : la start-up est encore jeune et commence à développer son produit. Objectif : les aider à développer leur produit sur le Cloud Oracle.

2/ Le parcours « lift and shift » : en trois mois, la start-up migre son application ou activité d’un environnement cloud donné vers le cloud Oracle, en gardant toute son architecture et son langage de développement.

3/ Le parcours « Innovate » : la start-up pourra développer des fonctionnalités innovantes (IA, machine learning…) pour son produit dans le cloud Oracle, en parallèle de son infrastructure existante.

Dès le départ, Oracle fixera avec chaque start-up des objectifs technologiques précis (adaptés selon maturité) à atteindre dans un temps donné. Objectif : faire en sorte que la start-up devienne cliente du Cloud Oracle à des prix très attractifs.

 

Les 6 start-up de la première promotion (2ème semestre 2017) :

  • 1Check (numérisation des processus dans l’hôtellerie),
  • OuiTeam / aujourd’hui Andjaro (plateforme pour faciliter le détachement de personnels au sein d’un même groupe),
  • Dial-Once (plateforme de contact pour aider les entreprises à unifier le parcours client au travers de l’ensemble des canaux de communication),
  • Shippeo (plateforme communautaire de suivi en temps réel des flux de transport de grandes supply chain),
  • Tilkee (solution de conversion des leads en CRM),
  • Weblib (numérisation des espaces commerciaux).

Les 5 start-up de la deuxième promotion (2ème semestre 2018) :

  • Alcméon (solution SaaS de relation client et de prospection sur les réseaux sociaux et messageries instantanées),
  • AOS (solution permettant de faciliter la gestion des consultations d’entreprises dans le BTP),
  • BlackSheep (solution pour commander son repas sur son smartphone en arrivant au restaurant, comme avec une borne de commande),
  • Ermeo (solution logicielle SaaS d’optimisation des opérations de maintenance d’équipements industriels et d’exploitation). Des partenariats technologiques, mais également commerciaux pour les 2 partenaires,voir la vidéo.
  • Hyperlex (solution en ligne d’analyse et de gestion de contrats -organisation, sécurisation, suivi- pour toutes les entreprises).