WeNow cartographie les acteurs du climat influents sur le web et les solutions avec First Link

Dans le cadre du débat parlementaire autour de la Loi Climat, la greentech WeNow s’est associée à l’agence de data intelligence First Link pour mener une étude autour de l’écosystème numérique du développement durable. Cette étude fait ressortir les discours et les acteurs dont la voix permet d’agir pour le climat. Il apparaît notamment que si la parole des pouvoirs publics est pertinente, elle est insuffisamment influente. WeNow invite donc les pouvoirs publics à changer d’échelle en termes de communication publique autour de la lutte contre le changement climatique, afin de jouer pleinement leur rôle.

Audit de l’écosystème numérique du développement durable en France WeNow qui est pour le moment la seule solution française recommandée par l’ONU depuis 2018 et par ailleurs labellisée Solar Impulse Efficient Solution par la fondation de Bertrand Piccard, cherche à identifier les leviers les plus pertinents qui aident les citoyens et les entreprises à passer à l’action et à les partager avec tous les acteurs du changement. A l’instar de la publicité, les récits qui sont faits sur ces sujets alimentent ou non cette envie d’agir. Internet et les réseaux sociaux sont aujourd’hui incontournables dans la diffusion de ces récits.

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WeNow a donc demandé à First Link d’identifier, sur le web, les discours qui portent sur le développement durable et, en particulier, sur les “solutions” qui permettent d’agir concrètement pour lutter contre le changement climatique en France. L’expertise de First Link en data intelligence permet ainsi de distinguer les discours visibles de ceux qui font autorité sur le web. Les discours ou les acteurs visibles, sont ceux qui publient beaucoup de contenus. Les discours les plus influents sont ceux qui sont présentés en premier et en majorité lorsqu’on entame des recherches.

First Link a identifié deux groupes de parole : des acteurs influents et crédibles, et ceux a contrario, notamment certains grands groupes, qui créent des contenus faits pour occuper le terrain mais dont l’impact est limité.

Cette analyse est, pour WeNow, la première étape d’un ambitieux programme de contribution à l’accélération de la décarbonation de l’économie. WeNow prépare en effet actuellement une plateforme ambitieuse qui vise à donner envie au plus grand nombre d’agir pour le climat. Cette plateforme verra le jour au cours de l’année 2021.

Pour Valérie Mas, co-fondatrice de WeNow, “Cette étude montre de manière inédite que les solutions pour lutter contre le changement climatique sont de plus en plus visibles, mais elle rappelle aussi la nécessité que tous les acteurs jouent leur partition dans la construction d’un discours qui donne envie de passer à l’action : les pouvoirs publics doivent oser amplifier leur prise de parole afin de gagner en influence, tandis que les grands groupes doivent recentrer leur discours sur leurs zones d’expertise afin de gagner en autorité. A l’heure où il est urgent de trouver les leviers pour passer à l’action, analyser l’impact des discours fournit des outils précieux pour mobiliser les citoyens et inciter les entreprises à intensifier et développer des solutions concrètes en faveur de la transition climatique.”

“Avec la pandémie de coronavirus et la focalisation sur un hypothétique monde d’après, on note une accélération depuis un an autour de la publication de contenus liés aux solutions écologiques, alors même que le web dédié au développement durable reste stable en volumétrie de contenu depuis 3 ans.” précise Nataniel Bahs, cofondateur de l’agence de data intelligence First Link qui a réalisé cette étude inédite.

L’étude “Ecosystème numérique et acteurs influents du développement durable en France” se concentre sur 3 thématiques :

  • les discours “solutions” que nous appelons dans cette étude “solutions écologiques”
  • le web de l’emploi lié au développement durable
  • le web dédié au développement durable, pour y analyser les discours les plus visibles et les acteurs les plus influents.

Elle met en évidence les points-clés suivants :

Solutions écologiques : les acteurs publics sont perçus comme les plus crédibles, mais ils ne sont pas les plus influents. Les acteurs publics disposent de ce que l’on appelle une forte “autorité” : leurs contenus sont largement relayés et perçus comme experts. Les grands groupes privés sont vus comme moins crédibles mais ils sont plus influents, notamment parce qu’ils émettent une quantité d’information importante qu’ils ont les moyens de rendre très visible grâce à des efforts conjoints de marketing et d’influence (relations média notamment).

  • 35 % des contenus sont liés aux solutions écologiques sur le web (entre le 01/01/2020 et le 28/02/2021) concerne les grands groupes.
  • Chose étonnante : une partie importante des discours (70%) qui remontent lorsqu’on cherche des solutions écologiques concerne en réalité des engagements en matière de neutralité carbone des grands groupes à horizon 2050. Ce ne sont pas des “solutions” à proprement parler.
  • Les solutions pour lutter contre le changement climatique gagnent en visibilité depuis 1 an, signe d’une maturité du marché des solutions. La croissance (+11%) des contenus sur le web qui leur sont dédiés témoigne d’une appétence croissante de la société en termes d’informations liées aux solutions.
  • Métiers du développement durable, un marché en développement sur le web. Le web dédié à la thématique emploi lié au développement durable (offres d’emploi et informations sur le marché de l’emploi confondues) ne correspond qu’à 2,73 % de tout le web consacré à l’emploi. Les services civiques constituent une part importante de ces 2,73%.
  • L’analyse du web social lié à la question de la Loi climat montre une défiance forte des socionautes vis-à-vis de l’exécutif et des parlementaires, notamment sur Twitter, réseau favorisant le clash et la confrontation.
  • L’analyse sémantique montre que les concepts utilisés pour parler de lutte contre le changement climatique dépendent de l’identité des acteurs : les concepts liés à l’écologie sont préemptés par les militants politiques écologistes, quand le mot climat est trusté par le monde de l’entreprise. Cette polarisation sémantique n’aide pas les citoyens à s’y retrouver.

WeNow espère construire une vision globale qui permette à chaque acteur de la transition écologique de, non seulement accomplir sa part, mais de comprendre aussi à quel point tous les acteurs sont interdépendants à différents niveaux.

La Greentech appelle les acteurs institutionnels à mener de vraies grandes campagnes d’information publiques autour de la transition climatique, qui reste malgré tout un sujet technique et complexe pour le grand public. Les individus ont compris qu’il fallait agir, mais ont besoin d’aide pour savoir comment passer à l’action.