[Emplois] L’Agefiph, CGI et le CNRS créent un jeu pour recruter des profils atypiques dans les métiers du numérique

Afin de rendre les métiers du numérique plus inclusifs tout en palliant la pénurie de talents dans le domaine, CGI, l’Agefiph et une équipe du CNRS se sont associés pour mettre au point un jeu vidéo capable de détecter les aptitudes attendues dans les métiers du test et du développement.

L’Agefiph, CGI et le CNRS créent un jeuLes métiers du numérique sont sans cesse en recherche de nouveaux talents. Or, les personnes dites neuro-atypiques présentent souvent des particularités cognitives qui font d’elles d’excellents candidates et candidats pour ces métiers.

A lire aussi : [Diaporama] 11 start-up pour recruter différemment

Pourquoi, dans ce cas, ne sont-elles pas recrutées ? L’hypothèse explorée porte sur l’accessibilité des méthodes d’évaluation. En effet, un contexte ou un lieu peu familier, une heure peu propice, l’attitude de l’évaluateur, un environnement sur-stimulant (bruit, mouvements, etc.) sont autant de facteurs pouvant bloquer l’accès au recrutement, notamment pour les personnes autistes. 

Afin d’établir des ponts entre les profils cognitifs atypiques en recherche d’emploi et les entreprises en recherche de talents, l’Agefiph et CGI se sont associés à une équipe scientifique du CNRS afin de produire un outil d’évaluation de nouvelle génération ne nécessitant pas une connaissance préalable des métiers ou des langages informatiques. Cet outil est développé dans le cadre du travail de doctorat de Benjamin Misiak, sous la co-direction de Fabienne Cazalis, chercheuse CNRS en sciences cognitives sur les intelligences autistiques (laboratoire CAMS[1], CNRS-EHESS), et de Dominique Archambault, enseignant-chercheur en informatique (laboratoire CHART[2], université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis). Son principal objectif est de mesurer les compétences en algorithmique des candidates et candidats, car ces compétences sont nécessaires aux métiers du test et du développement.

A lire aussi : [Diaporama] Cinq conseils à retenir de nos podcasts : « Les DSI Face à la guerre des talents »

Cet outil d’évaluation a pris la forme d’un jeu vidéo open source, ludique, accessible et inclusif.  Par rapport aux méthodes de recrutement classiques, ce jeu est conçu pour évaluer les compétences cognitives des individus au plus proche de leur potentiel « réel » en :

  1. Faisant oublier le contexte stressant de l’évaluation en facilitant l’immersion
  2. Étant utilisable dans un lieu et un moment choisis par le candidat.
  3. Favorisant la motivation intrinsèque du candidat par ses qualités ludiques
  4. Permettant une adaptabilité forte, via un système d’options pour paramétrer le jeu.

dossier inclusion guerre des talents Ce projet s’inscrit dans une ambition inclusive du secteur du numérique pour offrir à des publics peu présents dans ces métiers l’occasion de se découvrir des compétences qu’ils ignorent et un potentiel d’orientation inexploré. Ce faisant, il pourra encourager la diversité des profils recrutés pour aider les entreprises à innover et à exercer leurs responsabilités sociétales.

 « Le secteur du numérique offre une grande variété de métiers. Chez CGI nous avons la volonté de diversifier les profils que nous recrutons et ce projet s’inscrit dans notre philosophie qui consiste à innover pour l’inclusion et la responsabilité sociétale » affirme Magali Fabre, Directrice Diversité et Inclusion chez CGI

« En nous mobilisant ensemble, entreprise, acteur de la recherche et Agefiph, nous relevons un double défi : répondre aux enjeux de l’économie du numérique et développer l’emploi des personnes en situation de handicap dont les compétences et talents doivent pouvoir s’exprimer » souligne Véronique Bustreel, Directrice de l’Innovation, de l’Evaluation et de la Stratégie de l’Agefiph.

« Ce projet a été une formidable opportunité de penser un projet de recherche fondamentale dans une perspective de valorisation sociétale », conclut Fabienne Cazalis, chercheuse CNRS en sciences cognitives sur les intelligences autistiques (laboratoire CAMS[3], CNRS-EHESS).