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Co-innovation : le tri dans les start-up !

Capgemini a mis au point un « observatoire de start-up » dans le domaine bancaire, que le cabinet conseil pourrait décliner sur d’autres problématiques et dans d’autres secteurs.

Co-innovation : le tri dans les start-up !

Un des nombreux labs d’innovation de Capgemini, un outil destiné à accélérer la transformation des clients du groupe (DR).

Victor Azria, data scientist chez Capgemini, s’est penché sur l’automatisation d’un processus long et fastidieux (et non-exhaustif) dans une grande banque française : la veille de start-up !

« Aujourd’hui, l’innovation pour beaucoup de groupes passe par des start-up dans tous les domaines, explique-t-il, que ce soit dans l’IoT, l’intelligence artificielle ou la blockchain… Sauf que cela leur prend énormément de temps et nécessite des ressources multiples dont elles ne disposent pas toujours ».

L’expert a donc travaillé à développer une intelligence artificielle capable de faire cette veille sur de multiples sources afin de remonter sur tel ou tel sujet particulier les meilleures start-up du moment, repérées sur internet et les réseaux sociaux, et rendre l’approche de co-innovation du groupe bancaire la plus pertinente possible.

« Nous avons collaboré avec IBM Watson sur le sujet et développé ensemble un MVP [produit minimum viable (ou MVP de l’anglais, minimum viable product, NDLR] pour avoir une première démonstration des capacités algorithmiques de nos équipes conjointes », poursuit-il. En trois mois, un premier produit a été mis au point pour aller fouiller sur internet diverses sources et construire une base de données non structurées.

Infogérance et téléphonie mobile« De là, nos algorithmes ont extrait des noms de start-up, leur activité et un sentiment général de l’article concernant cette société… Cette veille s’est faite au niveau mondial et en anglais au départ. Mais, aujourd’hui, elle fonctionne aussi en français », précise-t-il.

La solution, indépendante de ses sources, peut intéresser les centres d’innovation en charge de la veille sur ces sujets selon lui, mais aussi les analystes de fonds d’investissements dont c’est le cœur de métier…. « Enfin, tous les acteurs de l’écosystème et n’importe quel groupe peuvent être intéressés par l’outil », ajoute-t-il.

Des start-up, mais pas que…

Mais, aujourd’hui, la veille de start-up ne suffit plus… Aussi CapGemini a basé l’IA qui est derrière peut s’ouvrir à d’autres entreprises. « On peut lui apprendre non pas à reconnaitre des start-up, mais des PME, et ressortir les mêmes informations sur ce type d’entreprises, voire des grands groupes ».

Le système étant autoapprenant, Capgemini travaille aujourd’hui à y ajouter des composants pour le rendre encore plus pertinent sur ses retours. En le croisant par exemple avec les données de Wikipédia sur les entreprises.

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Reste que ce système n’est pas un produit « standard » sur étagère. Pour les intéressés, il faudrait avoir un besoin qui serait exactement le même… et disposer d’IBM Watson.

En attendant, depuis dix-huit mois, le groupe bancaire fait travailler ses propres analystes sur l’outil. « Les réponses sont très pertinentes. Bon nombre de start-up repérées par cette méthode ne l’avait pas été précédemment, confirme-t-il. Le client souhaite d’ailleurs poursuivre l’expérience et industrialiser le produit. On va donc relancer le sujet ensemble pour mettre l’outil à disposition d’un plus grand nombre de personnes au sein de l’entreprise », explique Victor Azria.

Depuis le début du projet, une dizaine de personnes y ont travaillé (data scientists, designer…), qu’ils soient de Capgemini ou d’IBM Watson, et ce avec un expert du service innovation de la banque.

« Mais nous avons énormément de clients qui cherchent aujourd’hui à automatiser une telle veille, sur différentes problématiques et de nouveaux sujets. A nous ensuite de leur fournir les bons outils pour y parvenir », conclut-il.

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