Cybersécurité : que manque-t-il pour transformer des start-up françaises en leader ?

Réunis à l’occasion d’un petit déjeuner organisé par le Forum International de la Cybersécurité (FIC) jeudi 17 février, le Coordinateur de la Stratégie Nationale sur la Cybersécurité, le fondateurs de CybelAngel ou encore le directeur des ventes de GitGuardian ont évoqué les enjeux du financement pour créer des leaders. 

Le Coordinateur de la Stratégie Nationale sur la Cybersécurité, des dirigeants des startups françaises CybelAngel et GitGuardian réunis au petit déjeuner du FIC, jeudi 17 février

Le Coordinateur de la Stratégie Nationale sur la Cybersécurité, le fondateur de CybelAngel et le directeur des ventes de GitGuardian réunis au petit déjeuner du FIC, jeudi 17 février

Les start-up françaises attirent de plus en plus d’investisseurs du monde entier. C’est avec une volonté d’éviter la fuite de ces start-up à haut potentiel que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, a annoncé des lourds investissements de la France dans le futur fonds “European Tech Champions Initiative.” “Aujourd’hui, nous réaffirmons notre ambition d’accélérer l’ascension des futures entreprises européennes technologiques de rang mondial. À ce titre, cette initiative paneuropéenne constituera un pas de plus pour renforcer la souveraineté de l’UE et ouvrir la voie à l’avenir économique, social et environnemental de l’Europe” a déclaré le ministre le 8 février dernier. 

À lire aussi : FIC 2021 : Pour une cybersécurité collective et collaborative !

Tous les domaines de la Tech sont concernés par cette question de souveraineté et en particulier celui de la très stratégique cybersécurité, alors que le nombre de licornes dans ce secteur est passé de 6 en 2020 à 30 au niveau mondial en 2021. “Les start-up françaises n’ont plus de mal à faire des levées de fonds pour s’étendre à l’international. Le plus dur est de faire le bon choix du fonds, pour nous aider et faire bénéficier aux réseaux pour se développer”, explique, jeudi 17 février au petit déjeuner du FIC, Guillaume Charpiat, directeur des ventes chez GitGuardian, vainqueur du prix de la start-up FIC en 2021. 

La tentation américaine  

Pour Erwan Keraudy, co-fondateur de CybelAngel, premier récompensé de ce prix par le FIC en 2014 : “La souveraineté arrivera en devenant un leader économique”. Pour cela, il faut, selon lui, voir plus loin que l’Europe : “Le marché européen est trop petit, 50% des budgets sont en Amérique du Nord. Pour devenir une licorne, il faut forcément passer par les États-Unis même si ce n’est pas une mince affaire”. Une idée pas sans risques pour William Lecat, Coordinateur de la Stratégie Nationale sur la Cybersécurité. “Le problème c’est que les boites se tournent vers les USA car c’est là qu’elles font leur croissance. Comment peut-on arriver à structurer nos entreprises pour ne pas qu’elles se vendent ensuite ?”, se questionne-il. 

À lire aussi : Cyberdéfense : il manque 20 000 à 30 000 profils en France

L’objectif de l’Exécutif est ambitieux. “Garder nos start-up, ça passe par trouver les financements sur le marché européen” note William Lecat. “Il faut qu’on se dimensionne pour en financer un certain nombre” ajoute-t-il. Selon lui, l’objectif serait de doubler le nombre d’emplois dans le secteur d’ici 2025 en Europe alors que près de 15000 postes sont vacants rien que dans l’Hexagone.