[Edito] L’IA, réel enjeu de souveraineté nationale

Edito LIA réel enjeu de souveraineté nationaleLe salon Vivatech apporte toujours son lot de bonnes nouvelles ! Cette fois, l’intelligence artificielle, un secteur en pleine révolution, a raflé la mise. Dès mercredi matin, tout a commencé par l’annonce de la levée de fonds de 105 millions d’euros de la start-up Mistral AI. Créé il y a à peine quelques semaines que déjà, ce nouvel acteur français ambitionne de concurrencer OpenAI.

Arthur Mensch à ses côtés, l’un des cofondateurs de MistralAI, le chef de l’Etat a poursuivi cet élan lors de sa visite du salon dans l’après-midi. Il avait donné le ton la veille sur son compte Twitter : « Dans [ce] domaine, je veux que la France soit championne et se positionne en pointe de cette nouvelle révolution industrielle »… Il a donc dévoilé un flot de mesures, qui visent à mieux maîtriser ces technologies stratégiques vouées à booster la compétitivité des entreprises françaises et à contrer les géants américains et chinois.  

« Nous avons les compétences et les talents en France », a-t-il affirmé. Le premier plan IA de 1,5 milliard d’euros étant achevé (2018-2022), des financements supplémentaires à hauteur de 500 millions d’euros seront mis en oeuvre pour « faire émerger cinq à dix clusters » d’IA en France. L’objectif est de développer deux ou trois pôles d’excellence de taille mondiale et créer des champions (un fonds d’amorçage de 50 millions est également né), en plus d’un plan spécifique pour « doubler le nombre de formations » dans ce domaine.

Le Président a notamment souhaité le développement des IA génératives et des grands modèles en open source. D’où également la volonté d’investir 50 millions d’euros dans le supercalculateur Jean-Zay et de créer en France d’un supercalculateur Exascale pour 500 millions d’euros (financés pour moitié par l’Europe), pour répondre dans la durée aux besoins d’entrainement de gigamodèles d’IA.

Emmanuel Macron a enfin appelé à une régulation européenne de l’IA « qui ne bride pas l’innovation » : « Le pire scénario serait une Europe qui investit beaucoup moins que les Américains et les Chinois et qui commencerait par créer de la régulation. Ce scénario est possible, a-t-il indiqué, mais ce ne serait pas celui que je soutiendrai », notamment à Bruxelles où se négocie en ce moment le futur AI Act.

Par ailleurs, pour financer l’innovation de rupture (deeptech), il a dévoilé les contours du plan Tibi 2, dont près de 7 milliards d’euros (objectif de 10 milliards) ont déjà été sécurisés par 28 investisseurs institutionnels. Les fonds, qui seront déployés sur trois ans, seront investis en late stage et, nouveauté, dans l’early stage. La cible ? Toutes les « jeunes entreprises innovantes », dont 125 d’entre elles viennent d’être labellisées par la Mission French Tech pour recevoir également des financements du plan France 2030. Dans un  contexte de forte tension sur les financements, a-t-il reconnu, il s’agit là de relancer la dynamique d’investissement…


Cet édito est issu de notre newsletter de la semaine du 12 mai au 16 juin 2023.

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