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Inclusion numérique : « Tech Your Place » entre à Bercy

Jean-Noël Barrot a annoncé hier soir que la prochaine promotion du Next40/FT120 intégrerait la réalisation d’un bilan carbone, de lindex d’égalité professionnelle et la remontée des dispositifs mis en place pour favoriser la diversité.

Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications (credit @Dagency)

Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications (credit @Dagency)

Lundi 17 octobre se tenait à Bercy la conférence de presse « Agir pour un écosystème Tech plus inclusif », en présence de Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications.

A lire aussi : [Entretien] Pour le nouveau directeur de Slack en France, les entreprises doivent éviter de recruter des « clones ».

L’association Diversidays et la fondation Mozaik, à l’initiative du mouvement « Tech Your Place », qui accompagne les entreprises de la Tech vers plus d’inclusion dans leurs modes de management et de recrutement, ont présenté les résultats d’une étude menée en partenariat avec Occurrence et PwC France et Maghreb.

Dans ce document intitulé « Les startups, la diversité et l’inclusion », on peut lire que 78% des actifs français ont une opinion positive des startups, mais qu’ils ne sont que 20% à avoir postulé ou envisagé de travailler dans une startup. Quand on leur demande les critères susceptibles de restreindre le recrutement au sein de ces entreprises, ils évoquent : le niveau de diplôme (pour 50% d’entre eux), l’âge (48%), l’origine géographique (16%), l’origine sociale (15%), l’origine ethnique (14%) et enfin le genre (14%).

Parmi les autres chiffres significatifs :

  • 530 000 Françaises et Français travaillent aujourd’hui dans une start-up.
  • La diversité est sous-représentée dans le secteur de la tech. Selon l’observatoire de la French Tech, 90% des startuppers sont des hommes et 71% ont fait une grande école de commerce ou d’ingénieurs, seuls 1% sont des autodidactes.
  • 4 salariés sur 10 des startups ont déclaré avoir déjà été victimes (39%) ou témoins (40%) de discrimination.

Il reste donc du chemin à faire, et la soirée d’hier était l’occasion pour le mouvement « Tech Your Place » de prendre un virage significatif : en gagnant le soutien des pouvoirs publics. Diversidays y croit et défend l’idée selon laquelle le numérique peut devenir l’ascenseur social du XXIe siècle.

Modifier les critères du Next40

Anthony Babkine, Président Diversidays (credit @Dagency)

Anthony Babkine, Président Diversidays (credit @Dagency)

Après une première année d’expérimentations auprès d’une vingtaine de startups et de fonds, le mouvement a l’intention de « passer à l’échelle » lui aussi. 12 fonds ont annoncé hier leur adhésion au mouvement Tech You Place. Et le ministre a modifié les critères du Next40 : « Il est essentiel que les entreprises de la Tech puissent devenir exemplaires sur les enjeux environnementaux, sociaux et sociétaux.

C’est pourquoi, dans la prochaine promotion du Next40/FT120, seront intégrés la réalisation d’un bilan carbone, de l’index d’égalité professionnelle et la remontée des dispositifs mis en place pour favoriser la diversité. C’est le rôle de l’Etat d’encourager les entreprises dans cette voie et de faire émerger des parcours qui inspirent tout l’écosystème. »

« Ce que nous voulons pour demain ? Un changement systémique, conclut Anthony Babkhine (Diversidays). Il faut que les progrès soient mesurables. Nous avions besoin de cette impulsion du gouvernement, qui vient ouvrir notre « saison 2 ». Nous sommes également en train de mobiliser les Big Tech (Google, etc.) qui ont bien sûr elles aussi leur part à faire. »