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[Tribune] Marier humain et digital : un impératif dans le secteur du « care » et particulièrement pour l’accompagnement des aidants

Dans la vie quotidienne tout comme dans celle de l’entreprise, la pandémie a accéléré la fréquence de nos rapports au numérique. Désormais, nous nous en remettons le plus souvent à lui, que ce soit pour communiquer, travailler à distance ou encore s’organiser. Pour les acteurs du « care », notamment les proches aidants, le digital ne saurait pourtant se suffire à lui-même, et nécessite inévitablement d’être soutenu par une intervention humaine.

Christine Lamidel - Tilia

Christine Lamidel, Directrice générale & Fondatrice de Tilia

Nous vivons dans une société où le recours aux nouvelles technologies est devenu un réflexe quotidien, que ce soit pour échanger, travailler, se divertir, ou encore s’informer et s’organiser. Et la crise sanitaire a encore accéléré la tendance.

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Dans le secteur du service à la personne, le « care management », notamment pour les proches aidants, le digital s’est imposé comme un allié précieux face aux problématiques d’organisation et de gestion des tâches quotidiennes. Un élément clé en vue de rééquilibrer la relation vie privée-vie professionnelle de ces acteurs, en particulier alors que commence l’ère post-Covid, qui promet de s’inscrire sous le sigle du travail hybride.

Gagner du temps : l’objectif prioritaire de chacun, aujourd’hui plus que jamais

Alors que le sujet de la révolution digitale était déjà posé depuis plusieurs années, c’est surtout avec la crise sanitaire débutée il y a bientôt deux ans que beaucoup d’entre nous ont réellement pris la mesure de l’importance — pour ne pas dire la prédominance — du numérique dans nos vies. Les technologies de l’internet ont permis à nombre d’employés de poursuivre leur travail à peu près normalement, depuis chez eux, malgré les mesures sanitaires en vigueur, confinements et autres couvre-feux.

Depuis quelques mois, le retour à la normale se profile doucement, et le recours au digital dans le cadre du travail est devenu un automatisme. Au point qu’il est désormais difficile de concevoir l’avenir sans lui.

Les entreprises tenues de se mettre au diapason de leurs salariés

Pour s’adapter à la situation, les entreprises n’ont pas eu d’autre choix que de mettre en place de nouveaux outils et de nouvelles techniques de travail. Demain, l’adoption généralisée du travail hybride continuera de les pousser à prendre en compte les besoins et désidératas de leurs collaborateurs. Et notamment des personnes fragilisées, confrontées au quotidien à la situation d’aidance, qui n’auront plus accès aussi facilement aux services d’assistance sociale que dans l’entreprise 100% physique. La marque employeur des entreprises en dépendra, et vraisemblablement aussi leurs performances sur le long terme.

Ceci est d’autant plus vrai que la pandémie a également contribué à rendre plus poreuse la frontière entre vie professionnelle et vie privée. Parmi les plus-values proposées par le digital, celui-ci doit permettre aux aidants, une population grandissante au sein de l’Hexagone, dont près d’un actif sur cinq fait aujourd’hui partie, d’obtenir meilleurs équilibre et conciliation des temps de vie.

Complémentarité des usages : le digital au service de l’humain et vice-versa

Pourtant, si le numérique a désormais fait ses preuves, et s’est imposé comme un moyen efficace de gagner un temps précieux ; s’il peut œuvrer en faveur de la qualité de vie au travail — certains sites jouent aujourd’hui le rôle de conciergeries du bien-être des employés, proposant des fiches pratiques pour les aider à organiser leur temps de travail ou alléger leurs tâches quotidiennes, organisant des ateliers de pleine conscience, etc. — et contribuer à améliorer l’équilibre psychique des collaborateurs, il n’en demeure pas moins seulement « un simple outil », qui ne pourra jamais remplacer totalement l’humain.

En particulier dans le domaine du care management et de l’aidance, où l’accompagnement humain est une notion centrale en vue d’insuffler la confiance et la réassurance, et de prodiguer aux personnes concernées un sentiment d’accompagnement face à leurs difficultés. En somme, le numérique n’a de sens que s’il se met au service de l’humain.