Sur la banque commerciale, BNP Paribas met la Data à l’ère de l’agile

La Banque Commerciale en France (BCEF) de BNP Paribas a adapté ses usages de la donnée, notamment pour tendre vers plus de personnalisation. Et pour industrialiser, la banque tire profit de l’agilité à l’échelle. COO et CDO expliquent leur stratégie dans Data4Business.

La banque de détail est extrêmement riche en matière de données, indique le chief data officer de la Banque Commerciale en France (BCEF) de BNP Paribas, Olivier Régent. Cette richesse n’est toutefois pas l’affaire seulement du Data Office, comme en témoigne la présence sur le plateau de Data4Business du directeur des opérations de l’entreprise, Pierre Ruhlmann.

Un Data Board où siège le COO

Rien de si surprenant finalement. Le COO remplit plusieurs missions. Il s’assure du bon fonctionnement des activités informatiques, veille à la bonne avancée de la transformation de la banque en tant que CTO (Chief Transformation Officer). Pierre Ruhlmann est aussi en première ligne sur la mise en place de l’agilité à l’échelle.

La “boutique commerciale” de BNP Paribas, son réseau bancaire, c’est notamment une “arrière-boutique”, dont le COO a la charge. Or, Cette boutique traverse des transformations qu’il convient d’organiser. “La donnée est absolument clé dans cette transformation”, signale-t-il.

La direction des opérations est par conséquent un partenaire privilégié du Data Office composé d’une trentaine de personnes et poursuivant deux grandes missions. Tout d’abord, il définit et met en œuvre la stratégie Data. En clair, il organise au mieux les données, et les rend exploitables afin d’améliorer la satisfaction des collaborateurs et des clients.

Le respect de l’ensemble des réglementations relatives à la Data, dont le RGPD, constitue le second volet de ses missions. Un périmètre classique dans l’univers bancaire ? Oui et non. Sur la Data, l’activité retail de BNP Paribas a connu plusieurs phases, rappelle le CDO.

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L’ère du passage à l’échelle

Entre 2015 et 2020, les usages se sont ainsi focalisés sur la dimension règlementaire. L’enjeu était de fiabiliser les données pour les reportings risque et finance. Cette première étape a été importante car elle a permis de poser les fondations de la gouvernance Data, de tester des premières solutions et de capitaliser sur les feedbacks des collaborateurs, explique Olivier Régent.

Depuis 2020, BNP Paribas est entré dans une nouvelle phase, à savoir celle du passage à l’échelle. L’enjeu est d’ailleurs d’ordre business car l’exploitation du patrimoine de données est devenue un facteur différenciant.

La Data est stratégique, mais l’ADN de la banque, c’est la relation client et sa personnalisation, considère Pierre Ruhlmann. Et cela vaut pour les interactions en agence, mais aussi sur les différents canaux, en particulier digitaux. “Pour personnaliser, nous avons besoin de la donnée”.

La place de la Data au sein de la banque commerciale est par ailleurs confirmée au niveau du top management dans le cadre du Strategic Annual Plan. Ce rendez-vous est l’occasion d’identifier les priorités et d’y affecter des moyens.

L’agile, un facilitateur sur l’intégration IT

Chaque année, près de 10% des enveloppes globales sont attribués, directement ou indirectement, à la donnée. Ces moyens sont ensuite alloués par l’intermédiaire d’un Data Board, en charge de réunir les différentes parties (Data Office, métiers, IT) et de décider des projets.

“Je suis un membre très actif de ce Data Board”, déclare Pierre Ruhlmann. L’IT aussi est un acteur incontournable. Pour expliquer l’intégration de l’IT, CDO et COO mettent en avant l’agile, clé par sa gouvernance et sa méthodologie pour embarquer l’IT dans les tribes et squads.

Cette proximité devrait aussi bénéficier aux démarches de BNP Paribas en matière d’intelligence artificielle générative. “Comme le marché et comme nos concurrents, nous croyons beaucoup à l’IA générative et à son utilisation”, réagit Pierre Ruhlmann.

Ses usages seront dédiés aux utilisateurs et aux collaborateurs. Le COO insiste en particulier sur le potentiel de l’IAGen dans le domaine du document processing. “C’est une transformation de fonds qui va s’opérer pour soutenir notre activité”, anticipe-t-il.