Alors que l’Union Européenne  a lancé son initiative de  l’Année européenne des compétences 2023 et que de nombreux pays (dont la France) rencontrent des difficultés de recrutement dans certains secteurs, LinkedIn, le premier réseau professionnel en France et dans le monde, dévoile dans un rapport de nouvelles données sur l’importance de miser sur le recrutement basé sur les compétences, et de l’impact positif de cette démarche sur le marché du travail.

Parmi les conclusions principales du rapport :

1. Opter pour une approche du recrutement basée sur  les compétences permettrait de multiplier par 6  en moyenne  le nombre de candidats disponibles pour un poste donné pour les États membres de l’UE,  candidats qui auraient pu être négligés par les méthodes d’embauche traditionnelles (basées sur le diplôme ou l’intitulé de poste). Pour la France, cela permettrait une multiplication du vivier de talent moyen pour un poste donné par 10. Globalement,si l’on considère les secteurs qui ont récemment éprouvé des difficultés à recruter et qui pourraient bénéficier de cette nouvelle approche du recrutement, trois d’entre eux se distinguent :  les hôpitaux et les soins de la santé (x11,8), l’hébergement( x10,6) ainsi que l’industrie manufacturière (x10,2)
2. Cette approche permettrait également de donner accès plus facilement à des opportunités de carrière pour les actifs non titulaires d’un diplôme de niveau Bac+3  :  globalement, une approche de recrutement axée sur les compétences accroît en moyenne le vivier de talent des actifs non titulaires d’un diplôme de niveau Bac+3 de 9% de plus que celui des actifs titulaires d’un diplôme de niveau Bac +3 et plus . En France, ce  vivier de talents augmenterait de 12% de plus. Globalement, ce chiffre atteindrait  même +26 % dans certains secteurs d’activité comme ceux de  l’immobilier ou de l’éducation (+24%).
3. Dans les emplois où les femmes sont sous-représentées en France,  la taille du vivier  de talents pourrait augmenter de 22 % de plus pour les femmes que pour les hommes en recrutant sur les compétences. Les offres d’emploi qui mentionnent les compétences dans la description seraient les plus susceptibles d’attirer des candidates : en effet lorsque les demandeurs d’emploi voient que leurs compétences correspondent à une offre d’emploi, l’augmentation du nombre de candidatures féminines est 1,8 fois supérieure à celle observée chez les hommes,  avec un impact positif similaire sur les résultats de l’embauche.
4. Les jeunes actifs de la Génération Z sont les mieux placés pour tirer parti d’un avenir axé sur le recrutement par les compétences. Cette approche permettrait également de favoriser l’emploi des actifs de la Génération X (nés entre 1965-1980), appartenant à la catégorie des “actifs seniors”.  Les entreprises pourraient en effet multiplier  le nombre de candidats disponibles pour un poste par  11,2 pour les actifs de la génération Z, et par 9,1 pour les actifs de la génération X. 
5. Ce changement de paradigme sur le recrutement semble déjà être en cours : plus de 45 % des recruteurs sur LinkedIn utilisent explicitement les filtres de compétences pour trouver des candidats qualifiés et pourvoir leurs postes. 

A lire aussi : « Discrimination positive dans la tech : une phase nécessaire pour combler le déficit de femmes ? »

3 exemples concrets des bénéfices d’une approche de recrutement basée sur les compétences

En adoptant une approche du recrutement fondée sur les compétences, les employeurs peuvent identifier et attirer un vivier de talents plus diversifié, y compris des candidats qui peuvent avoir des antécédents ou des expériences non traditionnelles. En d’autres termes, un état d’esprit axé sur les compétences peut aider les entreprises à élargir leur vivier de candidats potentiels pour certains métiers en tensions ou pénuriques, et s’assurer d’avoir plus de diversité dans leurs effectifs. 

1. Pour un emploi de gestionnaires de la chaîne d’approvisionnement en France :  le nombre de candidats disponibles pourrait être multiplié par plus de 10 grâce à une approche de recrutement basée sur les compétences. En effet,  les principales compétences associées à ce poste - telles que la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la planification de la demande, l’approvisionnement, la gestion des opérations - se retrouvent dans d’autres postes tels que celui de planificateur de la demande, qui partage les prévisions et 16 autres compétences, et le responsable logistique, qui partage l’approvisionnement et 17 autres compétences.
2. Pour les actifs non détenteurs d’un Bac+3 : Aujourd’hui en France, lorsque l’on recherche un “data scientiste” sur la base de l’expérience professionnelle, environ 2  personnes sur 100 n’ont pas un diplôme de niveau Bac+3. En cherchant spécifiquement une compétence relative à cette profession, comme le langage de programmation Python, ce sont en moyenne 8 actifs qui n’ont pas de diplôme Bac+3 qui apparaissent. Ainsi en moyenne, le secteur des technologies, de l’information et des médias connaîtrait une augmentation du vivier de talent de 9 %, pour les actifs sans diplôme de niveau Bac+3 si une approche de recrutement basée sur les compétences était utilisée.
3. Pour les femmes actives :  Aujourd’hui en France, 22% des ingénieurs support technique sont des femmes. Dans un vivier de talents pour ce même poste qui serait axé sur les compétences (et non pas sur les diplômes ou intitulé de postes précédemment occupés), les femmes pourraient représenter 43% des actifs de ce vivier. Ainsi, si les entreprises recrutaient pour ce poste en utilisant une approche axée sur les compétences, le vivier de talents féminins pour ce poste serait alors multiplié par 7, alors que le vivier de talents masculin serait multiplié par 3. 

Télécharger le rapport complet en français

Visionner le replay du live LinkedIn avec Nicolas Schmit, Commissaire européen à l’emploi, et Sue Duke, Directrice des politiques publiques monde chez LinkedIn.