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Saint-Gobain promeut ses « nouveaux » talents

La future tour du siège de Saint-Gobain à la Défense, près de Paris, sera opérationnelle début 2020. L’occasion pour Régis Blugeon, directeur des Ressources humaines France du groupe de faire le point sur leurs besoins en recrutement.

2 700 collaborateurs s’installeront courant du 1er trimestre 2020 dans le nouveau siège du groupe Saint-Gobain, situé à Paris-La Défense, dans un bâtiment de 49 000 mètres carrés construits par Generali et Vinci, et loué pour 12 ans au groupe spécialiste de la production, de la transformation et de la distribution de matériaux (180 000 salariés/68 pays), à 80% pour l’habitat et le reste pour diverses industries.

Régis Blugeon, directeur des Ressources humaines France du groupe, avec Katie Cotellon, responsable du design et de l’expérience utilisateur et Alessandro Giassi, responsable du Datalab de Saint-Gobain Recherche Paris.

Régis Blugeon, directeur des Ressources humaines France du groupe, avec Katie Cotellon, responsable du design et de l’expérience utilisateur et Alessandro Giassi, responsable du Datalab de Saint-Gobain Recherche Paris.

Vendredi matin, Régis Blugeon, DRH France du groupe, faisait visiter les premiers espaces de travail déjà réceptionnés, et revenait pour l’occasion sur « nos métiers, nos emplois et leurs futurs ».

Il y a un an Saint-Gobain lançait sa « nouvelle » marque employeur : « Invent yourself. Reshape the world ». « Nous voulons être une entreprise responsable, qui a des valeurs, une raison d’être, celle de protéger notre environnement et cela passe par l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments », déclare le DRH, qui rappelle qu’aujourd’hui tous les métiers chez Saint-Gobain évoluent de façon significative du fait du digital. « Cela touche à la fois les fonctions Commercial et Marketing, comme la R&D et la compréhension de ce qu’il se passe pour mieux anticiper les usages et les métiers industriels de demain. 

L’industrie 4.0 représente une nouvelle ère où la cobotique trouvera sa place dans nos usines. » Le groupe réfléchit également au cycle de vie des produits, au recyclage des déchets : c’est-à-dire à la façon  de reprendre cette matière pour la réintroduire dans les produits finaux.

> A lire aussi : La discrète stratégie d’innovation de Saint-Gobain

« Nous travaillons en parallèle sur l’amélioration du management, que nous voulons bienveillant et plus ouvert aux nouvelles générations. Cela passe par une hiérarchie plus horizontale (3 niveaux ont été supprimés) et la création de nombreux groupes de travail, de projets… Nos métiers doivent désormais se tourner vers l’innovation et le client », poursuit-il.

Pour illustrer ses propos, Régis Blugeon s’est entouré de Katie Cotellon, responsable du design et de l’expérience utilisateur ; et d’Alessandro Giassi, responsable du Datalab de Saint-Gobain Recherche Paris, expert en mathématiques appliquées et data science.

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Deux profils « récents » dans l’entreprise, qui prouvent son évolution. La designer et sociologue est revenu longuement sur l’importance des sciences humaines et sociales dans les métiers du groupe. « L’Humain et l’enjeu de son intégration dans l’habitat de demain sont majeurs. Nous cherchons à faire le lien entre un monde industriel et l’Humain, qu’il soit client, usager, collaborateur…

L’intérieur d’un futur espace de travail au sein du nouveau siège de Saint-Gobain à la Défense (92)

L’intérieur d’un futur espace de travail au sein du nouveau siège de Saint-Gobain à la Défense (92)

Celui-ci, après des décennies de société de consommation, est devenu l’expert de son quotidien. A nous d’échanger avec lui pour voir de quoi il est constitué et comment nous pouvons l’accompagner. Nous avons besoin également de comprendre comment les métiers utilisent nos solutions, comment ils travaillent de façon à identifier les opportunités pour améliorer nos propositions de valeur, les pratiques existantes… », détaille Katie Cotellon, dans le groupe depuis deux ans et demi.

C’est le développement de la notion de multi-confort qui a permis l’introduction des sciences humaines chez Saint-Gobain. Au sein de la R&D, deux sociologues travaillent désormais. « Il nous faut accueillir ces nouvelles compétences, insiste Régis Blugeon. Il y a une part des emplois de demain qui reste ouverte. »

Davantage tourné vers l’innovation, Alessandro Giassi est l’un des 30 à 40 data scientists que compte le groupe, répartis dans différents endroits du globe. Et majoritairement tous formés en interne.

« Nous analysons les données du groupe pour en extraire de la valeur, dans les domaines Marketing-vente ; industrie et sciences du bâtiment… Qu’est-ce que nos clients achètent ? Où ? Quels sont les produits que nous vendons le mieux ? Pour la partie industrie, à partir de données non structurées, nous mesurons la qualité d’un produit par exemple et son process de production. Objectif : faire un même produit en consommant moins d’énergie et/de matières premières, tout comme améliorer les temps entre les différentes étapes de production. Avec l’IA, on peut réellement donner des informations aux opérateurs pour changer de cycle plus rapidement. »

Régis Blugeon revient ensuite sur l’importance de ces nouveaux métiers chez Saint-Gobain, « que l’on intègre pour apporter de nouvelles solutions, plus favorables à l’environnement sur nos marchés. »

Un millier d’emplois en cours de recrutement d’ici fin 2019

C’est la symétrie des intentions et pour cela que le groupe travaille « l’expérience collaborateur » au même titre que « l’expérience client ». « Il nous faut leur apporter le même niveau de confort pour créer de la valeur ensuite », explique-t-il, poursuivant sur l’importance d’offrir un parcours professionnel au sein du groupe : « Nous avons besoin de talents pour conduire le groupe, manager les équipes, décider de la stratégie. La mobilité est essentielle chez nous : chacun de nos métiers va se développer, s’enrichir. On veut offrir des parcours professionnels à nos collaborateurs. » Et de citer le « TOP 150 » du groupe, tous passés par 3 pays et 3 métiers différents.

De nombreux emplois au sein du groupe sont donc en forte croissance : ceux tournés vers le client (60%). « En France, nous comptons 40 000 salariés et recrutons 4 500 personnes par an, dont 3 000 en CDI, 1500 en CDD, en plus de 1 800 alternants ; sur les métiers techniques industriels (bac pro, bac+2 et les métiers de la R&D (sciences nouvelles et innovation) et informatique (SI). Par exemple, nous venons d’ouvrir 21 postes dans la cybersécurité.

Un site internet promeut tous les emplois disponibles dans le groupe… auxquels tout le monde peut postuler. « Nous avons besoin de personnes qui viennent de différents horizons », conclut-il.