Coalition Next fonde sa réussite sur la coopération

Coalition Next cherche à promouvoir l’expérimentation et l’adoption de solutions innovantes en e-santé en France et en Belgique. Un troisième appel à projets est en cours. Retour sur deux années d’existence.

Appel à projets Coalition Next Le troisième appel à projets (AAP) de Coalition Next s’achèvera le 22 mars prochain. Il vise notamment pour de nombreux acteurs de la santé à innover avec des start-up autour de trois axes : l’optimisation du temps dans la pratique médicale ; l’amélioration de la prise en charge entre l’hôpital, la ville et le domicile ; et le patient en tant qu’acteur de sa santé (observance, autonomie, éducation thérapeutique, renforcement des liens sociaux et intergénérationnels, expérience patient/aidant, prévention et mesures hygiéno-diététiques, lien avec Mon Espace Santé…).

Ce nouvel AAP est donc une nouvelle étape de maturité pour cet organisme créé en mars 2020, soit en plein début de pandémie de la Covid-19, pour favoriser l’innovation en santé et mieux répondre aux besoins non couverts des patients, des professionnels de santé et des établissements de soins. De fait, dès l’entrée en confinement, il ne fallait pas perdre le contact avec les patients, notamment les malades chroniques ou atteints de graves maladies (type cancer…) nécessitant un suivi très régulier.

« Casser les silos ne se fait pas comme cela, y compris entre laboratoires », résume Pascal Bécache, membre-fondateur et opérateur de Coalition Next, également co-fondateur du Digital Pharma Lab, le premier accélérateur de start-up PharmaTech indépendant en Europe.  « Financer un projet à plusieurs laboratoires, c’est également nouveau ! Aussi, venir dans la coalition, c’est venir se challenger », résume-t-il.

L’initiative affiche un objectif commun à tous ses membres : promouvoir l’expérimentation et adopter dans la durée des solutions technologiques et thérapeutiques à fort impact, accessibles au plus grand nombre de patients et leurs représentants du monde associatif, à tous les professionnels de santé de ville ou des établissements de soins en s’appuyant sur les solutions portées par de jeunes entreprises. « Coalition Next a été un véritable accélérateur pour les start-ups qui ont pu faire connaître leurs solutions de e-santé auprès des établissements de santé, des industriels et des financeurs. C’est une opportunité unique d’accès direct au marché pour de nouvelles solutions », précise le dirigeant.

L’appel à projets Coalition Next joue les prolongations : la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 22 mars à midi !

Au-delà pour les start-up de devoir proposer un service ou un produit fini, potentiellement capable d’être déployé à grande échelle sur le terrain, l’initiative tire ainsi son succès de la diversité de ses membres : laboratoires pharmaceutiques, assurances et mutuelles, établissements de soins publics/privés, institutions, acteurs de l’innovation et du financement de l’innovation. Pascale Féraud, responsable Partenariat Oncologie chez GSK, l’illustre : « Au départ, en mars 2020 et en plein confinement, nos motivations étaient de trouver des solutions pour arriver à suivre les patients atteints de maladies chroniques. Puis, la coalition est devenue un lieu d’échanges unique, permettant de suivre l’innovation en santé et de se réunir autour de projets communs. Pour GSK, l’innovation passe par nos capacités à développer des solutions au-delà du médicament, pour le bien-être du patient. »

Sylvie Troy, directeur médical adjoint chez Pfizer France, poursuit : « Au départ, nous devions nous mobiliser pour les patients atteints de maladies chroniques en difficulté du fait de la pandémie. Aujourd’hui, nous traitons de problématiques de santé transverses qui nous concernent tous, comme les parcours de santé, de soins… et, au sein de la coalition, tout le monde – industriels et bénéficiaires (hôpitaux) et start-up – est autour de la table. »

« Près d’une trentaine de projets sur 700 candidatures (Calmedica, myCharlotte, Biosency, Cureety, Kap Code, DirectoSanté, SimforHealth…) ont d’ores et déjà été déployés dans près de 80 établissements de santé, pour un financement… Cliquez pour tweeter

Au sein de la coalition, on retrouve ainsi de grands groupes comme Chugai, GSK, Ipsen, Lilly, Medtronic, Norgine, Novartis, Pfizer, Roche, Takeda, Viatris et Harmonie Mutuelle ; de structures de soins (AP-HP, Vivalto Santé, les CHU de Bordeaux, Brest, Nantes et Toulouse, l’Institut Bergonié, l’Institut de Cancérologie de l’Ouest et l’Institut Imagine ; et d’associations de patients (Etincelle IdF, Iris Déficits immunitaires primitifs). L’association peut enfin compter sur le soutien de Angels Santé ou d’acteurs comme Bpifrance, France Digitale, Conseil de la e-Santé, le pôle Medicen et l’association France Biotech qui assure la présidence du Comité d’éthique. Tout ceci représente environ 80 personnes qui se réunissent au moins une fois par semaine pour échanger.

Reste que les obstacles à l’adoption de nouvelles solutions de santé ne manquent pas… Les attentes du collectif sont donc nombreuses, comme l’accélération et l’élargissement des déploiements (nombre d’établissements concernés avec le patient au centre de la démarche), la volonté de faire émerger des solutions disruptives, dotées d’un business modèle qui tienne la route. «  Une solution en e-santé doit trouver un business modèle. On peut être le terrain d’expérimentation pour une start-up… Mais, derrière, ces solutions doivent démontrer leur efficacité thérapeutique et économique », conclut Amandine Jacques, présidente de Coalition Next, saluant également l’arrivée de nouveaux membres comme Harmonie Mutuelle, le CHU de Bordeaux, l’Institut Imagine, l’Institut Bergonié, l’ICO ou encore, Medtronic.

Tous sont ainsi prêts à apporter leur soutien financier aux start-up, tout comme les établissements de soins peuvent également pérenniser les solutions en leur sein. Enfin, rappelle la coalition, le remboursement de dispositifs médicaux logiciels ouvrent de nouvelles perspectives, à commencer par le remboursement des soins à distance… Pour la télésurveillance médicale, ce sera chose faite au plus tard le 1er juillet 2022, après plusieurs années d’expérimentation dans le cadre du programme Etapes. De quoi donner de l’espoir à tous les innovateurs et que chacun se challenge par rapport à ce qu’il peut proposer.

Déjà deux appels à projets : un enjeu de qualité, pas de quantité

« Coalition Innovation Santé » 2020 : 405 candidatures, 2,5 millions d’euros de soutien financier à 19 projets sélectionnés qui ont été déployés dans 40 établissements concernant 20 000 patients, dont Calmedica (télésurveillance), myCharlotte (application Bulle), Biosency (bracelet connecté), Cureety (télésurveillance), Kap Code (projet Espaces), Domicalis (Ambulis : ambulatoire covid-19), Axomove (télé-rééducation), Chronolife (télésurveillance wearables), Diabnext (télésurveillance diabète), Hospitalink (bip soignant intelligent), Simforhealth (simulateur numérique covid)…

« Coalition Next » 2021 : 320 candidatures, 1 million d’euros de soutien à 10 projets en cours de déploiement comme DirectoSanté, SimforHealth… dans une trentaine d’établissements. On peut citer Wecare@work (soutien de GSK, Lilly France, Pfizer et Roche) pour le déploiement gratuit de sa solution Alex, plateforme numérique pour concilier maladie et travail, auprès de 1000 patients atteints de cancers ; Simforhealth (soutien de Ipsen, Novartis, Pfizer et Takeda) pour la création de la 1ère plateforme de simulation numérique dédiée aux maladies rares pour lutter contre l’errance diagnostic et Directo santé (soutien de Pfizer) pour la solution de télé-suivi pour renforcer et optimiser le lien à distance entre les patients atteints de cancer et leur équipe soignante.

 

Selon le rapport mondial intitulé « Smarter, More Connected Hospitals » consacré aux soins de santé menée auprès des dirigeants de centres de santé et hôpitaux par Zebra Technologies, il est de plus en plus complexe pour les acteurs du secteur de la santé de se préparer à l’inconnu pour subvenir aux besoins des patients.  Aussi, « il n’y a pas d’autres choix que d’aller de l’avant, en tirant les leçons du passé et en progressant dans le présent pour que demain soit une meilleure expérience pour les patients, les cliniciens et tous les membres de la communauté des soins de santé », déclare Rikki Jennings, directeur de l’Informatique infirmière chez Zebra Technologies. Voici donc les neuf tendances qui devraient définir les priorités et les dépenses en matière de technologie des soins de santé en 2022 : 

  1. Des mises en œuvre d’infrastructures informatiques importantes.
  2. Une évolution vers des solutions de mobilité conçues spécifiquement pour les soins de santé.
  3. Une augmentation de l’utilisation des systèmes de localisation en temps réel.
  4. La commercialisation des soins de santé.
  5. Les dirigeants hospitaliers automatiseront autant de flux de travail et de processus que possible. 
  6. La télémédecine restera populaire auprès des patients.
  7. Un intérêt accru pour les soins virtuels dans les hôpitaux et les cliniques.
  8. Les prestataires de soins non urgents adopteront rapidement les technologies.
  9. La pénurie d’infirmièr(es) va s’aggraver et, à son tour, influencer de plus en plus les investissements technologiques et les remaniements opérationnels.