[Tribune] Formation : la clé d’une transformation digitale réussie

Savoir mener un projet de transformation, quel qu’il soit, est désormais un impératif pour toutes les entreprises. Si beaucoup ont déjà su prendre le tournant de la transformation numérique, leurs besoins ne s’arrêtent pas là pour autant. Anne Dauvillaire, Head of Learning & Culture Label chez Wemanity, estime que le monde dans lequel nous évoluons impose aux entreprises de savoir s’adapter : la crise sanitaire nous l’a d’ailleurs démontré.

Anne Dauvillaire, Head of Learning & Culture Label chez Wemanity

Anne Dauvillaire, Head of Learning & Culture Label chez Wemanity

Pour relever les défis inhérents à un projet de transformation, les entreprises n’ont pas le choix : elles doivent s’appuyer sur l’humain. Investir sur le capital humain au travers de la formation, c’est investir sur la richesse de l’entreprise. C’est une façon de motiver les collaborateurs, de les aider à être plus innovants et mieux armés pour faire face au changement.

Investir dans l’humain

Les entreprises ont tendance à penser que la mise en place de processus et d’outils suffira à accomplir sa transformation. En effet, si l’outillage est incontournable, il ne permet toutefois pas la pérennisation de cette transformation. Si les entreprises veulent créer des transformations qui soient durables, elles doivent inclure les collaborateurs dans le processus. Sinon, comment embarquer les équipes dans un projet de transformation ? En lui donnant du sens auprès des collaborateurs pour qu’ils puissent à leur tour porter le projet.

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La formation sert cet objectif. Encore faut-il disposer d’une grille de lecture de la transformation à venir. La formation est aussi là pour donner cette grille. Le but : que les collaborateurs se dotent de nouvelles compétences et d’un état d’esprit pour être en mesure d’appréhender la transformation. Il faut aussi accompagner les équipes dans la compréhension de l’utilité du changement. Sortir de sa zone de confort et aller vers l’inconnu n’est jamais tout à fait agréable ou aisé. Pourtant, le changement fait déjà partie intégrante de nos vies.

Identifier les axes de développement des compétences

Si pendant longtemps seules les hard skills étaient valorisées, aujourd’hui les lignes bougent. Même s’il est incontestable que la montée en compétences techniques reste un impératif stratégique, le développement des compétences relationnelles des collaborateurs s’avère tout aussi déterminant. Les formations aux soft skills se développent de plus en plus, surtout depuis la pandémie. Savoir combiner hard skills et soft skills est d’autant plus important sur les postes clés du management, où la résistance au changement individuelle peut parfois être bien trop forte.

L’autre enjeu dans le choix des formations tient dans l’identification des besoins de reskilling et d’upskilling des collaborateurs. L’ambition étant de disposer des talents dotés des bonnes compétences, au bon endroit et au bon moment. En effet, dans un contexte de transformation, certains métiers peuvent être amenés à disparaître à plus ou moins long terme. Il faut pouvoir l’anticiper et préparer l’accompagnement des collaborateurs concernés dans leur appropriation d’un nouveau rôle. Pour certains, la pente à gravir pour accompagner les besoins de transformation de l’entreprise est moins vertigineuse. Savoir identifier ces collaborateurs pour leur permettre de monter en compétences rapidement sera également essentiel afin de pérenniser la transformation.

Inscrire la formation dans l’ADN de l’entreprise

Dans un monde où les transformations radicales et majeures se multiplient, les manières de former doivent évoluer pour que les entreprises deviennent apprenantes. L’organisation apprenante est avant tout une organisation capable de créer des opportunités d’apprentissage et d’accorder le droit à l’erreur. Elle se caractérise par l’existence de communautés pour se développer entre pairs, où tout un chacun peut dire « je ne sais pas » et se faire accompagner.

L’e-learning est en ce sens un atout précieux, à condition d’être utilisé à bon escient. La digitalisation des formations facilite l’accès au savoir, mais il ne faut pas tomber dans le piège de penser que l’e-learning suffirait à insuffler une culture de l’apprentissage au sein de l’entreprise. Donner accès à des catalogues de formations sur des plateformes d’e-learning n’est pas suffisant. Pour ancrer durablement le savoir, la continuité est la clé : il faut avoir des occasions de mettre en pratique, et de se retrouver pour débriefer. Sans réflexion autour d’un parcours cohérent de formation, l’effet du e-learning sera très faible.

À partir du moment où l’on veut mettre en place de nouvelles compétences, un nouveau mindset ou des nouvelles formes de leadership, il est indispensable de prendre un temps d’apprentissage. La formation est un impératif pour renforcer le collectif, sans quoi la transformation ne pourra se déployer sereinement. Transformation et formation sont désormais indissociables.