IA et partage de données : un hub français à l’IMT

L’Idsa (International Data Spaces Association) et l’IMT (Institut Mines Telecom) ont signé un accord confirmant que l’IMT devient le hub français de l’Idsa et mobilisera l’écosystème français pour développer un standard européen prometteur pour le partage sécurisé et souverain des données.

Philippe Jamet, DG de l’IMT et Lars Nagel : CEO de IDSA à VivaTechnology 2019, lors de la signature de l’accord franco-allemand.

Philippe Jamet, DG de l’IMT et Lars Nagel : CEO de IDSA à VivaTechnology 2019, lors de la signature de l’accord franco-allemand.

Les espaces de données internationaux (IDS* pour international data space) permettent aux entreprises d’échanger des données en toute sécurité sans avoir à exécuter des flux de données via une plateforme centralisée. Le propriétaire original conserve ainsi toujours le contrôle des données et fixe des restrictions et des conditions pour leur utilisation. IDS est un standard ouvert qui peut être implémenté dans les logiciels de plusieurs entreprises.

Avec la création de ce hub français Idsa à l’IMT, les initiatives dans le domaine de l’intelligence artificielle et du partage de données vont donc considérablement augmenter. L’objectif est d’accélérer les activités dans le domaine du partage des données en lançant de nouvelles initiatives en France et en reliant les initiatives existantes entre pays européens dans le cadre de projets européens. Avec la France, il existe déjà six hubs partenaires : Pays-Bas/TNO, Finlande/VTT, République tchèque/CTU, Italie/Cefriel et Espagne/Innovalia.

Par exemple, les deux grands projets H2020 auxquels l’IMT participe au travers de sa plateforme TeraLabBOOST 4.0, consacré à la modélisation de l’avenir de l’industrie, et AI4EU, réunissant la communauté européenne des IA.

Pour favoriser de tels projets et le partage de données, l’IMT peut s’appuyer sur sa plateforme TeraLab, qui permet aux entreprises d’accéder à tout un écosystème de chercheurs, start-up et entreprises, et de lever les barrières scientifiques et technologiques pour utiliser leurs données. De fait, il ne suffit plus de collecter et d’analyser uniquement des données au sein de son entreprise ; ce n’est qu’en combinant les sources de données avec celles d’autres entités que l’on peut tirer des conclusions pertinentes pour les entreprises et optimiser leurs opérations commerciales au sein de la chaîne ou de réseaux de valeur complexes : de la détection précoce des anomalies dans un processus de production à la rationalisation d’une chaîne logistique.

Cela fait des données un actif stratégique pour de plus en plus d’entreprises, avec pour conséquence que les organisations veulent garder le contrôle de leur utilisation. Le contrôle de la protection de la vie privée ou de l’information commercialement sensible en est un exemple.

Cependant, le partage des données lui-même devient lui aussi de plus en plus complexe : l’intelligence artificielle, par exemple, offre des opportunités tout en rendant nécessaire une bonne gestion de questions telles que le sens, le contexte et la qualité. Dans le même temps, les coûts du partage des données doivent être réduits afin de permettre une mise en œuvre à grande échelle.

La GTI considère la normalisation dans le domaine du partage des données, telle qu’élaborée par l’IDS, comme une méthode clé pour régler ces questions.

Cela fonctionne également bien avec l’éventail plus large de technologies sur lesquelles l’IMT travaille. Ses activités de recherche et d’expérimentation avec les entreprises pour réaliser des preuves de concepts dans le secteur industriel doivent s’appuyer sur une norme pour faciliter l’échange de données. Il s’agit d’une étape importante vers la réalisation des promesses de l’industrie du futur.

* L’initiative IDS est gérée par l’International Data Spaces Association, association européenne à but non lucratif comptant actuellement 100 membres issus de nombreuses industries et instituts de recherche dans 19 pays, principalement européens.