Le Forum InCyber 2024 est prévu du 26 au 28 mars à Lille, mettant en lumière le thème « Prêt pour l’IA ? – Redéfinir la cybersécurité à l’ère de l’IA ». En plus, des nouveautés excitantes sont annoncées, et la gouvernance du Forum est renforcée.

50% des organisations affirment déjà utiliser l’intelligence artificielle. Nous n’en sommes pourtant qu’aux prémices de cette révolution qui va bouleverser durablement l’Humanité. Parce qu’elle permet de sécuriser les usages du numérique et de créer la confiance dans un monde de plus en plus dématérialisé, distant et complexe pour les utilisateurs, la cybersécurité doit être au cœur de cette révolution.

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Le programme de cette 16ème édition de l’événement explore ainsi le sujet sous différentes facettes : la sécurité des IA, la confiance que l’on peut -ou non- leur accorder, mais aussi leur utilisation croissante par les attaquants et par les défenseurs. Quelques-unes des tables rondes programmées :

Révolution numérique et basculements géopolitiques : l’Europe est-elle toujours dans la course ?

L’émergence de l’intelligence artificielle va bouleverser en profondeur la géopolitique mondiale. Les Etats se livrent en effet une course effrénée pour développer ces technologies compte tenu de l’avantage économique et industriel mais aussi politique et militaire qu’elles procurent. Au point qu’Elon Musk disait en 2018 : “la lutte entre nations pour la supériorité de l’IA causera probablement la 3ème guerre mondiale”.

L’IA en quête de confiance

La confiance est la clé d’adoption et d’appropriation des technologies, a fortiori en matière d’intelligence artificielle. En effet, Deep learning et réseaux de neurones rendent impossible par le commun des mortels la compréhension des mécanismes utilisés et des résultats proposés par la machine.  Ainsi, il faut “objectiver” avec des critères clairs et précis une “IA de confiance”. L’IA Act émit par la Commission Européenne et adoptée en Juin 2023, la définit comme étant légale, éthique, robuste et sécurisée. Mais ces critères sont-ils suffisants ? A l’inverse, risquent-ils d’entraver l’innovation ?

Vers une IA “super oracle en cybersécurité” : quel rôle pour le RSSI demain ?

L’avènement de l’intelligence artificielle (IA) bouleverse radicalement le rôle traditionnel du RSSI. Cette révolution technologique offre un potentiel sans précédent, mais également des défis de taille pour les professionnels de la sécurité. En exploitant le potentiel de l’analyse en temps réel de volumes massifs de données, l’IA offre aux RSSI une meilleure prévision des comportements malveillants et des vulnérabilités, renforçant ainsi leur capacité de réponse face aux incidents de sécurité. Comment l’IA transforme-t-elle le rôle du RSSI au sein de l’entreprise ? Va-t-elle l’épauler ou le remplacer ? Peut-on imaginer, dans un avenir proche, le développement d’un futur LLM multimodal “super oracle en cybersécurité” ?

Automatisation du SOC : jusqu’où aller ?

L’automatisation croissante des Centres Opérationnels de Sécurité (SOC) suscite des questionnements essentiels quant à son ampleur et à la place de l’intelligence artificielle au sein des solutions SOC, notamment les Systèmes d’Information et de Gestion de la Sécurité (SIEM), les technologies UEBA et les Orchestrateurs de Réponse et d’Automatisation de la Sécurité (SOAR).

Gérôme Billois, Partner chez Wavestone explique : “L’utilisation croissante de l’IA va nous permettre de passer progressivement de la haute couture au prêt-à-porter, pour reprendre l’expression de Vincent Strubel, directeur général de l’ANSSI lors du Forum InCyber 2023. Il faut en effet automatiser au maximum la détection et la réponse, ne serait-ce que parce que les attaquants eux-mêmes utilisent aujourd’hui des IA”.

« Les membres du Cigref partagent l’ambition collective de bâtir un numérique durable, responsable et de confiance. La sécurité est évidemment l’une des clés de ce numérique que nous voulons pour la société et son économie, tout particulièrement avec la généralisation des outils d’intelligence artificielle dans l’espace numérique professionnel. L’IA de confiance est désormais un enjeu de premier plan », précise Henri d’Agrain, Délégué Général, CIGREF.

“Cela fait longtemps que l’on parle de l’IA dans le domaine de la cybersécurité. Mais on sent que la convergence entre les deux n’en n’est qu’à ses balbutiements. L’un des défis va être de développer et d’hybrider les deux compétences, dans deux secteurs qui souffrent déjà individuellement d’une pénurie de compétences” ajoute Dorothée Decrop, Déléguée Générale d’Hexatrust.

Les nouveautés 2024

L’édition 2024 verra également plusieurs nouveautés :

• Lancement d’un nouvel événement associé dédié à la sécurisation du web 3, le Web3 Security Summit, en partenariat avec la société Raid Square ;
• Création des Trophées CyberLeaders, en partenariat avec Alliancy, le Mag numérique & business, pour distinguer des personnes qui portent des démarches ou projets ayant un impact significatif sur la sécurité et la confiance numérique.

Le Forum InCyber lance enfin InCyber Impact, un programme de mécénat à impact sociétal. Une première soirée caritative est ainsi organisée le 29 novembre 2023 au Musée des Arts Forum en partenariat avec Impact for the Future sur le thème de la lutte contre les violences numériques.

“Notre objectif est d’ouvrir toujours plus le monde de la cybersécurité vers le monde extérieur. Les professionnels du secteur souhaitent en effet s’inscrire toujours dans la construction d’un espace numérique de confiance, plus respectueux des personnes. La cybersécurité doit ainsi être toujours “dans le monde” pour sensibiliser et recruter”, souligne Guillaume Tissier, directeur général du Forum InCyber Europe.

20% d’exposants et de visiteurs en plus attendus

Le Forum InCyber Europe attire de plus en plus de participants. Le succès de l’édition 2023, qui a rassemblé 16 000 participants et 650 exposants, témoigne du dynamisme de la filière. Pour cette nouvelle édition les équipes du Forum s’attendent à recevoir environ 18 000 personnes et à accueillir environ 700 exposants. Déjà une dizaine de pavillons étrangers ont confirmé leur présence (Suisse, Pays-Bas, Belgique, Espagne…).

“Nous attendons au moins 10% d’exposants en plus cette année, avec notamment toujours plus de pavillons étrangers (Suisse, Pays-Bas, Belgique, Espagne…) et de participants internationaux”, confirme Mélodie Reynaud, directrice de l’organisation.

“Les maîtres-mots qui ont présidé à la constitution de ce conseil stratégique sont compétences, ouverture, et visions. Alors que le Forum s’internationalise et défriche de nouveaux horizons, nous avions besoin d’enrichir nos réflexions, et donc nos actions ”,  souligne le général (2S) Marc Watin-Augouard.