L’IGN optimise son datacenter

Sécuriser et pérenniser ses infrastructures de production informatique et son patrimoine
numérique constituaient pour l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) une étape capitale de sa stratégie digitale.

data center

© Basiczto

Les cinq salles informatiques situées sur le site de notre siège à Saint- Mandé, dans le Val-de-Marne, dataient de plus de dix ans et héritaient d’une époque – les années 1970 – à laquelle l’Institut a commencé à automatiser ses processus de production de cartes géographiques », raconte Pascal Chambon, directeur des services et du système d’information de l’IGN. Depuis, les volumes de données se sont envolés pour atteindre 1,5 péta-octets stockés dans ces salles sur 300 serveurs. « Voilà dix ans, nous avons entamé un vaste chantier de numérisation des cartes et photographies aériennes historiques, qui est presque terminé, aujourd’hui », poursuit le directeur des services et du système d’information de l’IGN. Plus de 2,8 millions de photos aériennes anciennes ont été scannées (dont 2,5 millions sont téléchargeables gratuitement sur www.geoportail.gouv.fr). En constante évolution, le site étendard de l’IGN reçoit plus de 4 millions de visites mensuelles. Il a d’ailleurs fait peau neuve cet automne, à l’occasion de son dixième anniversaire. Par ailleurs, l’IGN collabore avec l’État, La Poste et les collectivités territoriales au projet de « Base Adresse Nationale » (BAN) qui a pour but de référencer l’intégralité des adresses du territoire français…

Un projet parmi d’autres. Afin d’accompagner ces innovations dans le digital et de sécuriser ses infrastructures réseau et son patrimoine numérique, l’IGN a choisi, en 2014, de migrer son informatique vieillissante vers un datacenter unique et urbanisé. « L’objectif était de centraliser dans une seule salle, toujours à Saint- Mandé, l’ensemble des matériels et de les organiser autour d’une architecture réseau correspondant à nos besoins en termes de puissance, fiabilité, sécurité et évolutivité », détaille l’expert.

Nouvelle salle de 140 mètres carrés

Photo aérienne de l'Aiguille verte, Mont-Blanc © ING

Photo aérienne de l’Aiguille verte, Mont-Blanc © ING

La construction, dans un bâtiment existant, de la nouvelle salle de 140 mètres carrés, et son aménagement ont été menés en étroite collaboration avec les services de logistique et de gestion des bâtiments de l’IGN et ses services de production de données géographiques. Un vaste recensement des équipements, mené fin 2015, a été le préalable du déménagement. Pour réaliser ce projet d’envergure, la DSI a lancé, en deux ans, cinq appels d’offres européens. « Un nouveau chef de projet, Frédéric Lerévérend, nous a rejoints pendant le chantier, le premier ayant été affecté au Géoportail, raconte Pascal Chambon. Ce changement n’a pas été simple à gérer, mais n’a eu aucune incidence. L’IGN a aussi bénéficié d’une assistance à maîtrise d’ouvrage avec la société française Critical Building, spécialisée dans les problématiques de datacenters. »

L’urbanisation a notamment été orchestrée par Ingenova, qui a également remporté l’appel d’offres pour le déménagement des 300 serveurs*. L’aménagement d’une salle informatique nécessite la mise en oeuvre de nombreux composants techniques (baie informatique, chemin de câble, distribution électrique, câblage cuivre, fibre optique….) : « Notre mis ign datacenter sion a été de les choisir et de les intégrer intelligemment. L’urbanisation définit des règles, ainsi qu’un cadre cohérent auquel on se réfère pour toutes les décisions, qu’elles concernent le bâtiment, la salle ou les équipements informatiques », détaille Olivier Piquart, directeur commercial d’Ingenova. Depuis avril dernier, le nouveau datacenter est pleinement opérationnel. « Il dispose d’équipements électriques et de systèmes de refroidissement de haute performance redondants, d’un groupe électrogène de secours, le tout articulé autour d’un coeur de réseau également dupliqué, qui constitue l’épine dorsale de l’architecture informatique, précise Pascal Chambon. Globalement, le projet s’est bien passé, tant du point de vue de son organisation et de l’acceptabilité par les utilisateurs que du respect des coûts et des délais. »

*L’équipement réseau a été confié à Spie, la maîtrise d’oeuvre des lots d’infrastructures (courant fort, climatisation, détection/extinction incendie, faux plancher et gestion technique centralisée) au groupement Cap Ingelec/Mannucci et le groupe électrogène à SDMO.

Cet article est extrait du magazine Alliancy n°16 « Quelle gouvernance pour le numérique » à commander sur le site.

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